"Le processus d'innovation : une prise de risque?"

"Le processus d'innovation : une prise de risque?"

L'innovation...souvent au cœur des préoccupations actuelles de nombreuses entreprises, reste le vecteur le plus efficace pour démontrer au marché sa capacité à imaginer le futur, à se démarquer, sa bonne santé et son sens de l'anticipation. Innover, c'est ce projeter, en imaginant une alternative pertinente, réalisable et répondant à des besoins ("Empathise-Define-Ideate-Prototype-Test " ou "focus on needfinding, understanding, creating, thinking...and doing").

"Innover ou mourir"...Cette idée assimile très souvent l'innovation à l'ultime condition pour survivre, à l'heure de l'instantanéité. Beaucoup d'entreprises vivent cela comme une contrainte, comme une pression intrinsèque à leur existence sur leur marché.

De fait, je m'interroge; enclencher un processus d'innovation est-ce  forcément un statut qui place l'entreprise en zone de risque? Est ce une réponse préventive à une attaque du marché, de la concurrence (ci vis pacem para bellum), ou est-ce un réflexe inné, un processus créatif qui doit être une valeur partagée par l'entreprise à chaque seconde? Est-ce finalement un processus forcément disruptif?

"Un dirigeant que j'apprécie* me rappelait dernièrement qu'en France, entreprendre, innover est assimilé à " prendre des risques". De l'autre côté de l'Atlantique c'est plutôt "Take a chance!"...La sémantique...           Est-on en capacité d'innover sous la contrainte du temps, du marché?

De nouvelles donnes économiques, de nouveaux modes de communication  bouleversent les schémas établis. Les nouvelles générations sont totalement désinhibées et décomplexées et ils s'accordent une liberté créatrice souvent totale . Ils "prennent leur chance", ils ont besoin d'innover, ce qui implique qu'ils sont prêts à se tromper, mais ils avancent.  "La confiance à un effet libérateur et créateur" clamait le fondateur de Michelin. De fait, le rôle primordial du management porteur de la culture et l'ADN d'une entreprise est moteur. C'est au Management de créer et de catalyser les conditions de l'innovation. C'est au management d'attendre de l'ensemble de l'écosystème que constitue son entreprise, une "participation" de l'ensemble des collaborateurs.                                                                                                                   L'OPEN INNOVATION, le DESIGN THINKING, la META INNOVATION sont aujourd'hui autant de courants et de réponses qui démontrent l'importance de l'intelligence collective dans ces processus d'innovation, et donc de développement du capital de l'entreprise.                               Au-delà du développement, je suis convaincu que de telles postures constituent un "outil" puissant de management, de cohésion et d'implication de toutes les équipes. De fait, innover ce n'est pas forcément sortir de sa zone de confort et pousser les lignes, c'est une valeur qui doit être partagée en permanence. C'est un terreau fertile dans lequel chacun ne s'interdit pas de planter une graine, en étant prêt à ne jamais la voir germer...mais en étant certain de l'action contributrice du geste et de l'intention.

Le PDG d'Apple T.Cook estime que s'il existe une fonction "VP Innovation" dans une structure, c'est qu'il y a un déficit d'innovation...Un homme seul n'est pas en mesure de porter ce sujet.

Les implications sont immenses et dépassent de loin mes compétences. En revanche, je serai heureux de partager avec certaines personnes, des expériences d'innovation liées à des Services, et non à des Produits.                                               Un exemple qui me tient à cœur : le Conseil RH...métier qui se doit de muter, d'innover.

Laurent MARX

*Un grand merci à Pierre Sinodinos (pdg d'ANEO), à Vincent Holley, qui contribuent à m'ouvrir l'esprit sur ces sujets, au cours de nos passionnantes conversations.

 

cyril nacer

chef de maintenance des systèmes mécaniques

8 ans

’avenir, prise de risque peut s’avérer un paramètre déterminant du succès – ou non – d’une innovation. Or, l’avenir est inconnu : on peut le désirer, naturellement tenter de le projeter, voire de le modéliser…mais il n’existe pas à proprement parler, puisqu’il est au sens fort à venir. Cette méconnaissance de l’avenir, l’absence de données concrètes, induisent un constat simple : si on attribue à l’avenir un tel degré d’incertitude, on ne peut rationnellement placer de curseur dans toute prise de risque. Toutes les mesures, toutes les probabilités, et tout vocabulaire quant au futur sont caduques : le risque encouru est total.

cyril nacer

chef de maintenance des systèmes mécaniques

8 ans

Dans nos sociétés contemporaines, le rapport à la prise de risque met en évidence une dichotomie ostensible : la mise en tension entre une logique d’actions à court terme et une liberté de pensée à long terme. À court terme, l’homme sait ce qu’il va faire et reste en confiance : il est dans un environnement qu’il maîtrise et dans un processus d’enfermement guidé par une routine qu’il répète afin d’obtenir des résultats. La pression qu’il subit pour tenter de faire jaillir une nouvelle innovation s’avère souvent inefficace. La vision du long terme indique, quant à elle, un rapport à l’avenir dominé par la liberté, la flexibilité et la porosité des événements : l’homme n’est pas préparé à ce qui n’est pas prévu, il ne sait pas où il va, et il est contraint de s’orienter à travers l’écoute, le doute mais aussi le pragmatisme lié à sa prise de risque. C’est peut-être à ce moment-là que peut émerger l’idée nouvelle, l’innovation radicale qui transforme le risque en facteur de chance et en opportunité à saisir : la liberté du « vagabondage de la pensée » crée l’inattention gérer la mise en tension de ces deux valeurs temps paradoxales : court et long termes ? Comment appréhender la prise de risque comme un élément positif favorisant la posture d’innovation? Y’a-t-il finalement corrélation entre le niveau de risque encouru et notre propension à créer des innovations durables?

Laurent Marx

Directeur Développement implid #management de transition #recrutement

8 ans

Bonjour. et merci

Salma Mahjoub, FRM, SAFe® 4 Agilist

Leadership-Agile Mindset-Digital-Client Experience

8 ans

Excellent article. La course à l'innovation s'apparente aussi à la course à décrocher le label GPTW. L'un comme l'autre ne devrait pas être vécu comme une contrainte où toute erreur est pointée du doigt. Au contraire, comme une chance où l'erreur représente un grand pas vers la réussite.

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