Billet d'humeur, guillerette
Illustration : Service d'information du Gouvernement

Billet d'humeur, guillerette

Ce matin j’ai mis en pratique avec bonheur l’autorisation donnée par le Premier Ministre de sortir dans la rue sans masque !

Premier constat, l'habitude s'installe vite : alors qu’il y a 6 mois je devais régulièrement remonter à la maison pour prendre le masque que j’avais oublié, ce matin, je l’ai cherché avant de descendre alors qu’il n’était pas utile…

Puis je suis sorti j’ai apprécié ce que je m’étais apprêté à goûter : Tout d’abord ne pas avoir de buée sur les lunettes. Ca m’arrivait toujours à un moment ou un autre, notamment quand l’ambiance générale est humide, comme ce matin après les orages de la nuit.

Aussi, ne pas avoir le masque qui se colle contre le nez quand le pas s’allonge et que la respiration doit être plus profonde.

Mais ceci n’est rien ! la vraie joie c’est de voir les visages :

Cet employé municipal qui se repose quelques minutes, s’appuyant sur son chariot et tournant son visage vers les passants en souriant,

Cette personne, d’un certain âge, dont les rides qui traduisent sa longue vie sont belles, et bien, visibles,

Cette maman qui fait réviser un poème à son enfant qu’elle conduit à l’école, sur le visage de laquelle se mêlent l’exaspération contenue de faire ce rabâchage au dernier moment, la bonté sincère pour l’aider de toutes ses forces, jusqu’au seuil de l’école, puis la résignation car c’est à lui de jouer maintenant,

Ces deux lycéens qui parlent de leurs copains de terminale qui passent l’épreuve du bac de philo (c’est ce matin), avec force grimaces (ah les pauvres !) et un peu d’angoisse (tu te rends compte, l’an prochain c’est nous…)

Bref, tout le plaisir de se voir, de nous voir.

Un bémol cependant. Je m’étais donné un petit défi sur le trajet : voir combien je pourrai échanger de sourires ou de petits gestes de satisfaction avec des passants, tout aussi heureux que moi de profiter de ce bas les masques anticipé. Force est de constater que je n’ai pas très bien réussi ce défi car, dans la rue il est difficile "d’accrocher" le regard des autres préoccupés qu’ils sont de leur affaires ou de leur téléphone.

Espérons que ce retour à la normale ne soit pas un retour à la norme où chacun trace sa route sans voir les autres. Profitons en : levons les yeux, établissons ces liens dont nous disons qu’ils nous ont tant manqué.

Et pourquoi ne pas commencer sur le trajet du retour ce soir ?

Dominique HANDELSMAN

Directeur chez VINCI Sarl

3 ans

joli, guilleret, souriant. :)

Tristan Thiebaut

Associate Director, Transports & Infrastructure at BearingPoint

3 ans

Un bien joli billet d’humeur qui rappelle à tous que l’humanité c’est avant tout des gestes simples du quotidien que la pandémie ne doit pas nous avoir fait oublier

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