Biotech marine : le bon sang d'Hemarina ne saurait mentir !

La molécule Hemarina-M101 extraite d’organismes marins par Hemarina, biotech leader de la vague bleue française, donnera prochainement toute la mesure de sa puissance. À la fois source de dispositif médical (HEMO-2life et HEMHealing), médicament (HEMOXYCarrier), solution technologique pour la culture cellulaire et la bioproduction de protéines recombinantes (HEMOXCell/HEMBoost) elle progresse sur plusieurs fronts d’importance avec des marqueurs significatifs de réussite.

À Morlaix, Franck Zal, le Pdg d’Hemarina, fort de cette visibilité, s’apprête d’ail-leurs à annoncer une nouvelle levée de fonds de 15 M€. Cette dernière viendra s’ajouter aux 20 M€ collectés auprès d’investisseurs privés et de fonds publics depuis la création de l’entreprise en 2007. « Nous devrions effectuer ce nouveau tour en deux tranches », nous a-t-il confié. « L’une, de 6 M€, avec nos actionnaires historiques sera effective d’ici juin 2016, et le bouclage des 9 M€ restants interviendra en 2017. » Entre temps, l’entreprise morlaisienne espère avoir franchi plusieurs pas de valeur importants. « Concrètement, ces fonds vont servir à pousser notre transporteur d’oxygène HEMOXYCarrier jusqu’en phase I » souligne Franck Zal. « Ce produit est au cTmur de notre savoir-faire et les enjeux en termes de valorisation sont considérables, car le marché approche les 72 Md€.» Au-delà, il est également question d’utiliser les fonds collectés pour la sécurisation du sourcing d’Hemarina. « Nous avons un excellent partenariat LFB qui nous fournit nos Ingredients Pharmaceutiques Actifs (APIs) », insiste Franck Zal. « Nous devons cependant garder le contrôle de notre chaîne de valeur. Cela a été initié avec le rachat de la ferme marine de Noirmoutier pour l’élevage de nos vers arénicoles en duplex avec la Hollande. Nous poursuivrons avec la production de nos lots d’APIs dans notre pilote industriel intégré. »

Deals et trésorerie en vue

 En attendant la création de cette unité dont le principe a été validé par son conseil d’administration, plusieurs dossiers devraient contribuer à alimenter rapidement la trésorerie d’Hemarina. « Notre solution ciblant, entre autres, la préservation d’organes, HEMO2life est désormais en clinique avec 3 centres ouverts dans le domaine de la greffe rénale : la Pitié-Salpêtrière à Paris, le CHU de Brest et celui de Tour », reprend Franck Zal. « Pour cette étude de sécurité en vue d’un marquage CE, nous devrions inclure la totalité des 60 patients attendus d’ici septembre et disposer de toutes les datas fin 2016. » Si tout se déroule selon le calendrier prévu, la commercialisation d’HEMO2life pourrait démarrer dans le courant du second semestre 2017 et générer ses premiers revenus.

Les négociations sont avancées sur le sujet avec un industriel dont le nom n’a pas été dévoilé, et qui prendrait l’ensemble de la distribution européenne en main. Autre dossier chaud du moment, HEMHealing est également une bonne surprise. « Nous avons réussi à intégrer notre molécule Hemarina-M101 dans la matrice de l’un des leaders mondiaux du pansement et disposons de toutes les preuves d’efficacité in vitro et in vivo », indique Franck Zal. « Le déploiement de cette solution d’oxygénation de plaie, attendue par tous, devrait s’opérer rapidement sous accord de licence. » De quoi là encore contribuer à préserver les équilibres de croissance d’Hemarina et assurer son déploiement en Europe comme aux États-Unis depuis son implantation à Boston.

Jacques-Bernard Taste - Biotech Finances

3 486 : le nombre de transplantations rénales en 2015 en France alors que la liste d’attente comporte 21 378 patients et augmente de 1 000 patients par an.

20 % : le pourcentage de greffons rénaux qui ne parviennent pas jusqu’à la transplantation, car ils sont détériorés après le prélèvement et avant la transplantation.

3,8 Md€ : le coût annuel estimé de l’insuffisance rénale en France, soit 1 % des dépenses de la sécurité sociale.