Bonne pratique, oui mais laquelle ?
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Bonne pratique, oui mais laquelle ?

Je me sens un peu irrité ce matin ! Par des prises de positions qui me semblent un peu intransigeantes concernant les bonnes pratiques en pédagogie, plus en fait sur la bonne pratique qui serait une pédagogie active ou inversée ou collaborative. J’entends même des commentaires peu conciliants, peu amènes, sur la pédagogie dite « traditionnelle » et les personnes qui la pratiquent. Comme s’il ne fallait plus jamais s’adresser à un public en direct sous une forme expositive dans une architecture de classe à l’ancienne.

Il me semble, dans mon action quotidienne, que je choisis la méthode en fonction de mon public, de ses réactions aux travaux entrepris. À un moment donné, la mise en groupes des participants pour un travail donné semble être le bon moyen de déclencher les apprentissages. À un autre moment, l’intervention magistrale d’un quart d’heure semble être la bonne solution. Cela n’empêche pas de choisir une courte vidéo comme moyen d’accroche.

C’est cette variété de choix de modalités qui me semble riche autant pour les apprenants que pour moi-même. Et puis, un enseignant ou un formateur est peut-être plus à l’aise et habile dans un contexte traditionnel sans que ce terme soit péjoratif. Il ne va pas, d’un claquement de doigts, passer à une pédagogie en mode travail de groupes.

Je perçois aussi ce problème dans l’utilisation du numérique. Certains sont un peu inconditionnels de l’utilisation du numérique, comme d’autres restent très distants. Là encore, tout dépend du contexte, du travail à réaliser, de l’équipement disponible, de la qualité de la connexion, ....

Peut-être que la feuille de papier répond mieux à l’objectif formulé de la séance, ou alors c’est l’ordinateur qui se révèle le plus efficace. À voir !

Il me revient à l’esprit une remarque d’un collègue qui avait assisté à un cours (en inspection) et qui me disait : « Vous vous rendez compte, le professeur a présenté son cours avec un diaporama ! ». Comme si le diaporama n’était pas une utilisation satisfaisante et suffisante du numérique en classe. Peut-être que le collègue qui assurait le cours était à l’aise dans l’utilisation de l’outil de présentation et pas encore sur d’autres logiciels ou espaces en ligne. Et peut-être a-t-il laissé des diapositives vierges dans son diaporama que les élèves devaient compléter eux-mêmes…

Il n’y aurait ainsi pas de bonne pratique, il y aurait des pratiques.

Lorsque j’étais tout jeune futur instituteur, j’ai participé à un stage de plusieurs semaines dans la classe d’un collègue qui pratiquait la pédagogie Freinet. J’ai vite compris le travail de fond qu’il avait accompli pour que sa classe ressemble à un véritable atelier de pratiques pédagogiques.

Il avait une classe à tous les cours (de la maternelle au cours moyen 2ème année). Souvent, les élèves étaient à plusieurs endroits des deux salles, organisées en différents groupes pratiquant des activités différentes les unes des autres. Le maître passait d’un groupe à l’autre, conseillait, fournissait des outils de travail.

Pour être à l’aise dans ce mode de travail, il avait sûrement passé un nombre d’heures impressionnant pour se former lui-même, pour bâtir ses séances, transformer sa classe en une bibliothèque des apprentissages.

Chapeau bas, monsieur Besançon, instituteur à Châtelblanc en 1972 !

De retour de ce stage dans le Haut-Doubs, j’ai compris que le métier dans lequel j’entrais allait nécessiter de ma part bien du temps, de la réflexion, du travail et de l’humilité.

Jacques Cartier - www.jacques-cartier.fr - www.espace-formation.eu

Gregoire ARIBAUT

Innovateur pédagogique pour l'enseignement hybride avec les IA Génératives | Je développe de nouvelles approches d'enseignement pour rendre l'enseignement et l'apprentissage plus faciles

7 ans

Tout a fait d'accord Jacques.... NOTRE bonne pratique en tant que createur/gestionnaire de la formation est de ne pas avoir cette vision linéaire de la formation. J'en ai deja parler dans un autre post mais pour faire court et peut être vous paraphraser: nous devons avoir une approche systémique a plusieurs niveaux d'embranchements et non empirique. Cela demande de maîtriser plusieurs spectres en même temps mais c'est la tout le challenge et pkoi j'adore mon métier 😆

Maya MAYERAS

Formatrice polyvalente

7 ans

vous pouvez voir mon offre de formation a : mayam.formation-overblog.com belle journée

Article partagé. Merci pour votre pertinence et pour ce rappel : les pédagogies dites nouvelles ne sont pas d'hier.

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