Bruno Schorp - ParisJazzProject
Je stationne mon Génial Lucifer rue Aimé Lavy ni voyez pas malice c’est juste que je ne sais pas faire autrement.
J’arrive en générale une petite heure en avance à mes rendez-vous dans le cadre du ParisJazzProject. Je me promène en effectuant des cercles concentriques autour du point stratégique. J’essaye de me perdre ou plutôt de me désorienter afin d’oublier d’où j’arrive et me concentrer sur là où je me trouve. L’ exercice est périlleux car parfois je me perds vraiment à force de déambuler dans les rues.
Évoluer dans une topographie inconnue permet de mettre ses sens en alerte, aussi d’éveiller sa curiosité . C’ est un exercice nécessaire presque jubilatoire avant la rencontre.
Schorp m’a donné rendez-vous dans une petite brasserie effacée et cosy du coté de la mairie du 18ème, au 2 rue Versigny. Un de ces rares établissements parisiens qui reflètent encore l’âme du quartier dans lesquels ils se tiennent. Je les adore je les arbore ils se font rares ils sont les piliers de l’authenticité. La Timbale ne déroge pas à la règle.
La Timbale un mot qui résonne feutré à mon oreille comme une résurgence de mon enfance, des sages colonies de vacances aux camps d’adolescents tourbillonnants. Nous sommes accueilli avec courtoisie et installés chaleureusement devant une noisette et un crème copieusement versés dans un service à café Alpico vert empire et or, Yves Deshoulières: “On est pas bien là ...” (Depardieu les Valseuses) un must après l’autre. Personne pour nous les esquinter les oreilles et le reste.
Il est 15 heure trente les présentations vont bons train.
Bruno dans la position du “Ksepana” m’observe et me parle de son quartier pour lequel il n’a pas assez d’éloges, de musique aussi de beaucoup de musique. A force de fouiller dans nos souvenirs nous réussissons a retrouver le moment où nous nous sommes pour la première fois croisés. C’était au Café Laurent rue Dauphine un haut lieu du jazz parisien sous le respectable patronage de Christain Brenner.
Damn’ ! J’aillais oublier, Le Mudras est une pratique singulière du yoga celui des mains. Ksepana : les deux mains joint index tendus en contact sur toutes leurs longueurs signifie: “Essaimer le nectar de l’immortalité”.
Je ne sais pas ce qu’il adviendra de notre immortalité mais l’intention de Bruno est louable en ces temps ou tout présages, esquissent des figures ambigus ...
Ce qui n’est pas équivoque c’est la certitude d’avoir partagé deux heures avec une belle personne dans un établissement agréable.
Nous sautons finalement sur nos pieds il est temps de faire un rapide crochet par chez Schorp il tient à m’offrir son dernier opus.
“ Into The World ” avec vous sans aucun doute Monsieur Schorp.
Et de la plus belle façon qui soit, votre musique est un espace de découvertes euphorisantes, que les semelles de nos godillots infatigables, rythment heureuses et épanouies.
Namasté Bruno !