BSPCE
l’arme
secrète des
start-up
Les BSPCE sont des options, accordées par le fondateur à ses salariés, qui leur donnent le droit, sous certaines condi- tions, de souscrire des actions de la start-up à un prix fixé à l’avance. Il y a pour un entre- preneur au moins 4 bonnes raisons d’ouvrir ainsi son capital à ses salariés : attirer des seniors à haut potentiel, motiver et fidéliser les employés qui, grâce aux BSPCE, se sentent aussi actionnaires de la start-up. Enfin, cela permet de les associer au futur succès financier de l’entreprise.
Bien sûr, le dispositif néces- site d’être bien calibré. La question de la répartition des BSPCE entre les salariés est délicate, tout autant que celle de leur valorisation. Le calen- drier de « vesting », qui définit le rythme d’acquisition des BSPCE par le salarié, est important aussi, ainsi que les dispositions à appliquer en cas de départ du salarié ou de rachat de l’entreprise. C’est pour encadrer ces questions que l’attribution de BSPCE doit toujours être associée à un mini-pacte d’actionnaires qui sera signé par chaque bénéficiaire.
Une question est cependant centrale, car elle focalise à elle seule l’esprit du dispositif : faut-il les réserver seulement à certains employés pour maximiser leur impact ? Même si cela ajoute un peu de complexité, on a fait le choix chez Criteo, dès 2009, d’en
donner à tout le monde. Il y a beaucoup d’avantages qui font que c’est la norme aux Etats- Unis et que cela devient de plus en plus courant en Europe.
Même si les salariés ne valorisent pas leurs BSPCE au début, l’expérience montre que, lorsque la start-up arrive en phase d’hyper-croissance, les employés prennent cons- cience de manière rétroactive de la confiance qu’on leur a donnée et sont d’autant plus motivés pour contribuer au succès. A contrario, si la start-up ne décolle jamais, les BSPCE n’ont rien coûté à l’entreprise. Dans tous les cas, cela envoie un message de confiance et d’inclusion. Enfin, cette politique permet de parler ouvertement des BSPCE lorsque l’on s’adresse à tous les salariés. C’est particu- lièrement important lors- qu’on traverse une passe difficile ou qu’il y a dans l’air un projet de sortie ou d’intro- duction en Bourse.
Finalement, les BSPCE envoient un message fort sur le projet d’entreprise des fondateurs : celui d’une aven- ture collective dont le succès peut profiter à tous. Un argu- ment de poids à l’heure où la pénurie de talents fait du recrutement un enjeu straté- gique.
̀ NOTER
Jean-Baptiste Rudelle
est cofondateur de The
Galion Project, le think tank
des entrepreneurs de
la French Tech qui publie
un kit BSPCE Galion pour
accompagner les fondateurs
dans la mise en place de cet
outil. www.thegalionpro-
ject.com/kit-bspce