Budget 2020: le syndrome du Titanic

Budget 2020: le syndrome du Titanic

Le budget 2020 vient d'être voté.

A la majorité, dit-on.

Donc comme je suis un petit gars simple et point trop malin, je me dis que comme il y a 577 députés, au moins 290 d'entre eux ont voté pour. Or, il n'en est rien... Je lis dans de très bons papiers que seuls 77 de nos représentants nationaux se sont prononcés "pour", et 30 "contre", soient 107 députés présents dans l'hémicycle.

Simulacre de démocratie ? J'm'enfoutisme ? Capitulation en rase campagne contre la technocratie de Bercy ? Alors que le vote du budget par le parlement est un acte majeur de cette chambre, c'est un peu de tout cela sans doute: "Y'en a un peu plus, j'vous l'mets quand même ?".

Le job d'un député c'est trois choses: 1. Représenter (la nation et pas sa circonscription, ce que beaucoup semblent oublier...), 2. Légiférer, 3. Contrôler.

Il semble donc que nos élus aient oublié la deuxième et la troisième mission de leur mandat. Ces mêmes députés qui poussent des cris d'orfraie contre le passage en force que réalise de temps en temps le gouvernement en utilisant le 49.3 ou le recours aux ordonnances. Ces mêmes députés qui critiquent la mainmise de Bercy sur les décisions budgétaires. Ces mêmes députés qui jugent que le Président de la République actuel, ainsi que ses prédécesseurs, les considèrent comme des "godillots".

Au boulot Mesdames et Messieurs les élus de la Nation ! C'est affligeant.

Ce qui l'est encore plus, c'est que ce budget 2020 est à nouveau insincère et dramatiquement déficitaire (le gouvernement se réjouit de "diminuer le déficit" !!!??). On rabiote ce qui ne devrait pas l'être (on taxe le loto du patrimoine), on supprime la niche fiscale du Gazole Non Routier dont des centaines d'entreprises du BTP ne vont pas se relever, etc mais on ne traite pas le mal à la racine.

On considère désormais comme normal que la dette publique frôle avec les 100 % du PIB, on ne s'émeut plus de notre première marche du podium mondial des prélèvements obligatoires, on ne s'alarme plus de notre record de dépense publique, on rivalise d'intelligence pour participer au concours Lépine des mesures démago, et l'on se gargarise de la suppression de niches fiscales alors qu'on a créé soi-même les chiens pour mettre dedans.

Oubliée la baisse de la dépense publique ! Oubliées les 120.000 suppressions de postes de fonctionnaires ! Oubliée la promesse d'un équilibre budgétaire en 2022 ! Oubliée la baisse de la dette de 6 points !

Notre pays va dans le mur, et se permet même de klaxonner...

Imaginez une entreprise dont le dirigeant ne tienne aucune des promesses qu'il a annoncées, que le conseil d'administration ne vote le budget qu'avec un quorum du 6ième de ses membres, que ce-dit budget soit en déficit depuis plus de 40 ans, et que son endettement représente 100 % de sa valeur ajoutée ??

Le couperet tomberait rapidement: révocation du dirigeant, sanction du CA et de ses membres, et...liquidation de la boîte.

Notre administration technocratique de Bercy est debout parce que nos hommes et femmes politiques sont à genoux.

Continuons de danser sur le pont, cela n'empêchera pas le navire de sombrer.

Sauf à reprendre réellement le pouvoir et affronter les réalités en face.

A faire constamment l'autruche, on expose une partie de son anatomie propice à prendre, au mieux, des coups de pied...

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