Burn-out, le casse humain du siècle
Bien souvent le terme de " Burn-out"est galvaudé source de confusions englobant tout, de l’exaspération de son travail à l’écroulement total de la personne.
Il n’existe pas de classification internationale, ni de définition univoque.
Et pourtant des hommes et des femmes sont confrontés au surmenage professionnel jusqu’à l’épuisement de toutes leurs ressources physiques, mentales et émotionnelles.
A l’origine, le nom de “Burn-out” avait été introduit aux Etats unis dans les année 1970, par le psychanalyste HJ Freudenberger; il désignait, en langage populaire des soignants des toxicomanes dits “grillés” car en rechutes constantes. Ces patients se trouvaient en échec social et thérapeutique, malgré l’engagement des équipes d’assistance et des thérapeutes.
HJ Freudenberger lui-même, victime d’épuisement professionnel, s’appropria par la suite le terme de “burn-out” pour caractériser l’état clinique de ses troupes en état de fatigue, de dépression, de frustration, à force de s’user dans l’aide sans résultats en dépit de leur vocation première. Ils étaient “grillés” eux-mêmes, en processus parallèle.
Il écrivit cette approche métaphorique “ en tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe, les ressources internes en viennent à se consommer comme sous l’action des flammes ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte”.
De nos jours, le mot “burn-out” est sorti de son contexte initial, il caractérise un état d’épuisement professionnel extrême de la personne dont les conséquences peuvent être mortelles comme le suicide, les infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux. Le champ d’application s’étend à d’autres métiers en rapport avec le service et les relations à forte implication psychique.
Quelques chiffres...
Ce processus évolutif, lent progresse dans notre société. En 2016, une mission parlementaire de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale avait pour objectif de mieux le cerner et d’ examiner l’état de la situation actuelle (1).
La prévalence de la souffrance psychique liée au travail a augmenté, selon une étude de l’Institut de Veille Sanitaire, chez les salariés actifs entre 2007 et 2012.
Elle touchait 2 fois plus de femmes que d’hommes, environ 3 femmes actives sur 100 et 1 homme actif sur 100 (2).
A noter parallèlement, l’augmentation de l’incidence annuelle de l’infarctus du myocarde plus marquée chez les femmes de moins de 65 ans entre 2008 et 2013 (+4,8%) (3), population dont prévalence du tabagisme régulier augmente.
315 cas d’affections psychiques en lien avec une maladie professionnelle en 2015 ont été reconnus par l’assurance-maladie, à rapporter au nombre annuel de cas de souffrances psychiques liées au travail, soient 490 000 cas par an (1).
Les données épidémiologiques restent insuffisantes tant sur le plan descriptif qu’analytique en raison des difficultés à poser les limites réelles et complexes du burn-out. Cependant des chiffres circulant en 2014 faisaient état de 3 millions de sujets concernés en France (4). L’Institut de Veille Sanitaire indiquait que le burn-out représentait 7% des 480 000 salariés en souffrance psychologique liée au travail (2).
La souffrance des médecins
Parmi les études récentes, celle en 2007, réalisée par l’URML (Union Régionale des médecins libéraux), coordonnée par le Docteur Eric Galam(5) (Professeur Associé, Médecine Générale, Université Paris Diderot) indiquait que 53% des médecins répondants à l’enquête se sentaient menacés par le burn-out, en particulier les généralistes(60,8%).
2243 médecins ont répondu à cette enquête réalisée auprès de 10 000 médecins libéraux de la région Ile de France. Les médecins se disant menacés plus particulièrement par le burn-out se situaient plutôt entre 45 et 50 ans, étaient célibataires, exerçaient en secteur 1, réalisaient plus de 6000 actes par an, travaillaient souvent sans rendez-vous, faisaient des visites à domicile et n’avaient pas d’activité salariée complémentaire.
En 2010 dans une étude menée auprès de médecins généralistes en formation, 6,5% des 4050 répondants présentaient des scores élevés tant au niveau de l’épuisement émotionnel et de la dépersonnalisation que du faible accomplissement personnel(6).
Pour mieux comprendre la souffrance, le livre “Omerta à l’Hôpital” (7) du Docteur Valérie Auslender, recensait plus d’une centaine de témoignages de soignants dont des étudiants en médecine, internes victimes de maltraitances verbales, psychologiques et physiques. Neuf experts de renom proposent dans ce livre des pistes de réflexion pour expliquer cette souffrance notamment un tournant particulier de la gestion de l’hôpital, le manque de lieux d’écoute, la multiplicité des tâches, la perte de la fonction d’enseignant, le maintien d’une mythologie élitiste et concurrentielle.
L’Ordre national des Médecins, un an plus tôt, avait publié une enquête réalisée auprès de 8000 étudiants en médecine ou jeunes médecins (8) : 30,8% des répondants de second cycle se disaient en mauvaise ou moyenne santé, 14% déclaraient avoir eu des idées suicidaires en 3 -ème cycle.
la suite.... http://www.conseil94.ordre.medecin.fr/content/burn-out-medecins-difficulte
Coach professionnelle, Superviseur de coachs et Médiatrice certifiée
6 ansMerci pour cet article très clair qui contribuera à faire comprendre les enjeux du burn out. S’il est important dans les professions médicales il n’en est pas moins présent dans d’autres professions, le fait est qu’il est probablement très peu mesuré - chez les travailleurs indépendants et les dirigeants notamment. Pour aller plus loin, l’Institut de Prévention du Burn Out (IPBO association de professionnels de l’accompagnement formés spécifiquement https://www.ipbo.fr/ ) met à disposition ses contenus sur son site. Le cabinet RPBO de Sabine BATAILLE Fondatrice réseau RPBO met à disposition des organisations et du public son expertise en matière d’accompagnement. En tant que professionnelle de l’accompagnement en entreprise, j’ai été confrontée à des situations de burn out. Accompagner les victimes ne s’improvise pas.
𝗖𝗼𝗻𝗳𝗲́𝗿𝗲𝗻𝗰𝗶𝗲̀𝗿𝗲 | Artiste | Déployons ensemble une communication positive | Auteure de l’oracle des 𝗘́𝗻𝗲𝗿𝗴𝗶𝗲𝘀 𝗣𝗼𝘀𝗶𝘁𝗶𝘃𝗲𝘀 | Les mots sont comme des 🎁, choisissons-les bien !
6 ansBel article bien documenté, merci Christine!
⛳️Coach professionnel accrédité EIA 🤝Accompagnateur en performance 🎯 Coaching mental de sportifs 🎤 Coaching Prise de parole 🗒Formations soft-skills 〽️ Membre EMCC France Commission Dynamique Associative
6 ansUn article très complet. Merci Christine