Business: santé, première priorité?
Dépenser son jus de cerveau, ça creuse ! On ne s’en rend pas toujours compte quand on est assis face à un ordinateur mais le corps est un grand consommateur d’eau et de graisses, notamment notre cerveau.
J'ai déjà parlé de sucre : la dope, Amine, ce business sucré.
Dans un état semi-végétatif, nous consommons de l’énergie. Cette énergie, transcrite en calories, est le BMR ou Basal Metabolism Rate. En fonction de notre activité, de notre âge, de note masse maigre (muscles) et de notre masse grasse (graisses), nous sommes en mesure de calculer nos besoins caloriques depuis de nombreuses années. Et cela en fonction de votre morphologie !
Mais, ma chérie, c’est horrible tu as une morphologie en H !
Calmons-nous Cristina.
Non, là on parle d’endomorphes, d’ectomorphes et de mésomorphes. C’est ainsi que les sportifs de haut niveau calculent leurs besoins nutritifs pour atteindre l’excellence ou que les coachs en nutrition suivent leurs padawans avec sérieux.
Ci-dessous la feuille de calcul utilisée lorsque j'ai créé le premier chatbot d'Europe dédié au monde du Fitness :
Le prochain qui vous colle un bout de salade, trois compotes et deux barres de céréales à manger par jour est un crétin.
L’industrie du fitness a pris une ampleur sans précédent dans les 2010s et a poursuivra sa lancée. La France avec une croissance stable à 5% depuis plusieurs années et une consolidation des plus gros acteurs (Fitness Park, Groupe Moving par exemple) face à l'émergence de nombreuses fleurs des champs dans le paysage national. Instagram en premier relai de croissance de ce marché de plusieurs milliards d'euros, outre l’utilisation de la data, c’est devenu une vraie secte pour les non-initiés(ées) !
Deux problèmes majeurs demeurent :
- Les applications de sport font prendre plus de poids qu’elles n’en font perdre
- Les tranches d’âge 20-30 ans sont les plus susceptibles de décéder (à l’avenir, vers leurs 75-80 ans) d’un cancer (environs 40% de risques) ou d’une maladie cardio-vasculaire (environs 40% de risques), soit 4 « chances » sur 5.
Pourquoi ?
- D’une part, les efforts violents que s’imposent les utilisateurs de telles applications ne sont pas en adéquation avec une routine d’entraînement. À effort violent, réaction violente : de grosses courbatures entraînent une inactivité. De gros efforts entraînent de grosses récompenses : surplus calorique oblige ! Déséquilibre alimentaire, manque de contrôle, infatigable yoyo… Prise de poids.
- D’autre part, la qualité des aliments est la première source sacrifiée dans le cadre d'une limite financière. C’est le cas des classes pauvres et moyennes qui sont en première ligne de ce système en commençant par les plus jeunes (étudiants, jeunes actifs). Les aliments transformés sont omniprésents et les additifs, les antibiotiques, les anxiolytiques, toute la popotte utilisée pour fabriquer de la nourriture industrielle nuisent à notre santé. C’est un fléau !
Depuis quand a-t-on besoin de plus de 50 ingrédients pour fabriquer une glace "artisanale" ?
Le « monde moderne » se nourrit mal
Reprenons les aventures de Clémence, commerciale en 2030. Elle venait de signer un deal à 1,6M€ avec son équipe. Shot de jus de pomme pressé en live, bâtonnets de carottes et sauce tzatziki pour la fête.
Dans un contexte organisationnel à la pointe de son industrie, l’équipe de Clémence est choyée. Choyée… À la limite de la suroptimisation car les données prises en compte sont personnelles.
Précisions sur une note schizophrénique du monde de la data par Clémence :
Vous vous rappelez votre première application connectée ? Votre première smartwatch ? L’émergence de l’IOT ? La domotique ? Les usages dans le monde du retail, de la santé et de l’informatique ?
Bien. Dorénavant, vous connectez tout et vous êtes dans mon monde.
Les appareils connectés que je porte tels que la montre, mes écouteurs, mes téléphones, ma ceinture comme des bracelets sont interconnectés entre eux et ils me « reconnaissent », c’est mon identité qu’il y a dessus.
Oh non, ne me parlez pas de cybersécurité !
Au travail, on a aussi des objets connectés. Nos tablettes, nos écrans, les miroirs, les vitres, nos espaces cuisine ou la salle de sport. Il y a des bornes wifi un peu partout, enfin on n’y échappe pas, ici.
En connaissance de cause de nos besoins caloriques, de notre niveau de stress, de notre qualité de sommeil, de notre rythme cardiaque et de nos habitudes de vie (déplacements, lieux fréquentés…), les appareils font en sorte de commander automatiquement des aliments en fonction des stocks et de nos envies… Qu’ils en viennent à prédire avec 93% de précision.
Imaginez la chose suivante : avant, tous les jours, vous deviez faire à manger. Beurrer votre biscotte, faire couler un café, commander son repas, se faire un goûter… Faire les courses et tout et tout, fini !
Là, après notre rush de la semaine passée j’avais un café qui m’attendait avec le parfum si spécial – onctueusement latte, une touche de noisette et un demi-sucre roux équitable – que j’aime quand je viens de faire un truc cérébralement violent ! En vrai c’est canon, enfin moi je trouve.
Il y a quelques contreparties car nos assureurs en sont informés et notre employeur aussi. Si notre santé doit changer en mal et qu’un lien de cause à effet est démontré à cause d’un changement alimentaire, on court des risques : suspension, blâme, rétrogradation… Même si c’est très rare.
On a accepté de livrer tout ça, moi et mon équipe, à titre individuel. Pour deux raisons :
2. Deux, on vivra plus longtemps et dans de meilleures conditions.
C’est aussi ça à notre époque, l’humain augmenté. Ça génère des manifestations violentes régulièrement car l’exploitation des données personnelles reste un sujet très sensible.
Santé première priorité ?
Ce n’est là qu’un élément qui gravite autour des réels enjeux géopolitiques au même titre que le climat dans notre écosystème terrestre, malgré toute l’importance et la place qu’on lui accorde (cf. Philippe Ambrosi, Stéphane Hallegatte, article Sénat.fr, août 2019. Ci-contre, rapport d'étude de 2015).
- Il existe une répartition très inégale des impacts en fonction des régions du monde et des entreprises en termes d'alimentation ;
- La prise de conscience à échelle globale permet de promouvoir une attitude de solidarité universelle au nom de l’intérêt général bien compris ;
- Une nouvelle répartition des ressources liées à la santé qui ne manquera pas de créer ou d’amplifier des conflits pour le contrôle des ressources : données, personnes, matériels… Performance. À quel titre ?
Il faut un très bon équilibre physique et psychologique.
Il faut savoir gérer son temps pour gérer ensuite sa qualité de vie et ce qui en découle.
Ce n’est pas une vie de moine de monastère mais une intégration quotidienne et assumée, presque transcendante, de l’état d’esprit d’un sportif de haut niveau.
Selon les résultats de l’étude épidémiologique menée en 2016 par la chercheuse de l’INSEP Juliana Antero-Jacquemin, les sportifs olympiens ont une espérance de vie supérieure à la moyenne française de 7 ans ! Surtout compte tenu d’une meilleure qualité de vie : moins d’alcool, de tabac, meilleure alimentation, hygiène de vie qui diminuent fortement les risques de maladies cardiovasculaires et de cancers.
Quel est votre positionnement à ce sujet ?
- Devrait-on considérer qu'en étant performant, nous sommes en bonne santé ?
- Devrait-on « penser à l’envers » on se disant qu'être en bonne santé est un vecteur de performance ?
- Devrait-on même considérer la santé comme l'un des moyens de nourrir la performance ?
À quel point êtes-vous impliqué ou déconnecté de ce mode de vie, actuel ou futur ? Comment faites-vous évoluer vos pratiques, ou pas, et pourquoi ?
Pierre
Si cet article vous a fait réfléchir à la qualité des plats que vous mangez, rappelé des saveurs particulières, permis d'imaginer une prochaine recette à partager... S'il vous a plu ou au contraire déçu par son insipidité arrogante, réagissez, likez, commentez, partagez! Il fera parti d'un ouvrage que je rédige en ce moment. Rien d'urgent, on est encore en train de penser à se lécher les doigts.
Libraire
5 ansTres beau sujet. Comment être "performant" si on n'est pas bien dans sa peau? Donc penser à soi d'abord pour moi. Santé first, équilibre alimentaire, sommeil, forme et énergie. Etre bien permet de déplacer des montagnes.