Calcul de CO2, le futur rendez-vous manqué des opérateurs des Supply Chain Internationales
Bonne Année 2016 à tous, santé, bonheur, paix et prospérité pour vous et vos proches
A l’heure où 195 chefs de gouvernements ont signés les accords de Paris sur le changement climatique, il semble impossible pour les opérateurs des Supply Chain Internationales dans le monde de prendre leurs part de responsabilité et d’établir la transparence « la visibilité » sur le bilan carbone des approvisionnements internationaux. Il semble pour le moins que chacun des acteurs soient engagés dans une course marketing à l’éco responsabilité, qui utilisent des référentiels de calcule à géométrie variable. Considérons déjà qu’il n’est pas possible d’établir un bilan carbone qui tiennent compte du poids du conteneur , dans la plupart des calculateurs nous n’avons accès qu’à l’équivalent 20’ ( TEU), ce qui fait que des opérateurs vertueux réduisant le nombre de conteneur transportés en consolidant en conteneur 40 des 20 mal remplis , ne verront pas l’effet de leur politique sur leur bilan carbone . Partons donc, sur l’hypothèse d’un Teu sur la relation Nanjing-Lyon avec un parcours route au départ et à l’arrivée.
Une des 1ere compagnies maritimes mondiales : 2010 Kgs de CO 2 pour la totalité du trajet dont 1450 kgs pour le segment maritime.
L’un des 1ers transitaires mondiaux : 1205 kgs de CO2 pour la totalité du trajet dont 800 kgs pour le segment maritime. Il est à noter pour celui-ci que son calculateur n’identifie pas de service de barge entre Nanjing et Shanghai qui pourtant existe, cela ne pousse pas forcément au bon choix eco responsable…
Une des concurrentes de la 1ere compagnie maritime ne fournit pas de calcul de bout en bout, mais son émission de CO 2 sur le segment maritime n’est que de 780 kgs, et si l’on combine avec le calculateur de VNF d’émission de CO 2 sur les 2 segments terrestre on obtient un total de 1425 kgs
On s’aperçoit donc qu’il existe une grande diversité de calcul et que « l’addition » à l’arrivée est fort différente entre les clients des uns et des autres, gros opérateurs obligés de fournir à la fin de l’année un bilan carbone de leurs opérations de transport …comment font-ils ?
Et si on discutait de calculateur d’empreinte carbone en temps réel mis à disposition de tous les transitaires, sur tous les segments des Supply Chain Internationales ?
Le Clean Cargo Working Group (CCWG) a établi une méthodologie dont elle admet elle même les limites , elle agrège ensembles les performances de l’ensemble des navires toutes compagnies confondues sur une relation donnée et restitue une moyenne , en mettant en lumière que les chargeurs ne connaissent pas les noms des navires sur lesquels ils chargent
Quote
2.5 Aggregated Emission Factors
The vessel-specific emission factor calculated for each vessel is the most detailed emission factor calculated, but it is not suited for shippers. Shippers have no information about which vessel carries any given container. Instead, the shippers have information about the port of departure and the port of arrival, as well as the trade lane (e.g., Asia-North Europe). As a result, a trade lane aggregated emission factor is more suitable for shippers.
Si l’on considère en effet que l’on collecte les données une fois par an et que l’on établit son reporting au même rythme, cela a du sens, mais ne pourrait -on pas concevoir à partir de la collecte de données spécifiques à chaque navire, de les exploiter lors de toutes opération de « booking » en temps réel et ensuite de les agréger annuellement pour restituer des bilans fiables. Lorsque vous réservez votre billet SNCF on sait vous indiquer immédiatement l’empreinte carbone de votre trajet, pourquoi le transitaire de départ ne pourrait pas collecter les données de ses prestataires départ (route, rail, barge), maritime et aérien, au travers d’un outil collaboratif et son agent à l’arrivée faire de même, le tout avec la même méthodologie que les groupes de travail ci-dessus référencés ?
Les réseaux de transitaires sont présents de partout dans le monde et coopèrent avec des milliers d’intervenants … nous pourrions très rapidement obtenir un calcule fiable à la commande, puis à l’article de l’empreinte carbone de bout en bout, et qui plus est pourrait apparaitre sur tous les documents.
Utopique ? Pas tant que cela, nous sommes à l’ère de l’internet sachons utiliser toutes ses potentialités. Je lisais dans TIME cette semaine que Barack Obama durant le sommet Asia Pacific avait fait un discours très bref, mais passé beaucoup de temps à discuter avec le CEO de Alibaba et d’autres entrepreneurs, d’énergie et d’environnement, préparons-nous à ce que les 195 chefs de gouvernements fassent de mêmes avec les opérateurs des Supply Chain Internationales…bougeons nous soyons acteurs du changement.
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Consultant Transport, Logistique et Supply Chain
9 ansBonne année 2016 à tous! A fond la caisse (sans casser la tire-lire, bien sûr) pour nos amis des startups et autres licornes francophones...