C’EST HONTEUX, J’AI ENVOYE PLUS DE 50 CV ET PAS UNE SEULE REPONSE DES RECRUTEURS !
Karine VANDERSCHRICK

C’EST HONTEUX, J’AI ENVOYE PLUS DE 50 CV ET PAS UNE SEULE REPONSE DES RECRUTEURS !


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Ahhhh ces recruteurs, mon Dieu qu’ils sont vilains (tiens cela me rappelle un article: DRH, métier de vilains ?)

Plus sérieusement, combien de fois ai-je entendu cette phrase ? 

En toute franchise je ne saurais le dire, je crois même que je l’ai entendue pratiquement chaque fois que j’ai échangé avec un de mes E.R.O !

MAIS POURQUOI LES RECRUTEURS NE REPONDENT PAS ?

Et si pour une fois, on se plaçait de l’autre côté du miroir.Si l’on essayait de comprendre pourquoi les recruteurs ne répondent pas toujours, avant de leur jeter la pierre ? 

Premier exemple : Le cas des candidatures non ciblées : 

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Parfois, sans même avoir publié d’offre, les recruteurs, DRH et autres dirigeants reçoivent déjà des dizaines de candidatures, que l’on appellent candidatures spontanées. Certaines sont qualifiées (avec un intitulé de poste, un descriptif ou une punchline de la personne), bref elles sont ciblées, mais d’autres en revanche (et elles sont plus nombreuses que l’on ne le croit) sont « balancées » comme ça, sans plus d’explications ! 

Ce n’est pas au recruteur de vous trouver un emploi, mais à vous de lui montrer ce que vous allez lui apporter. Si vous ne vous intéressez pas à l’entreprise, ne vous étonnez pas que le recruteur vous le rende.

Deuxième exemple : Trop de candidatures tue la candidature :

Avez-vous remarqué à quel point il est facile d’un simple clic, de postuler à une offre d’emploi. C’est tellement facile que certains, cliquent, cliquent, cliquent, .... sur un maximum d’offres, parfois même sans aucun rapport avec le poste publié espérant décrocher le graal : un emploi ! Sauf que c’est tout le contraire qui va se produire, le recruteur ne s’arrêta pas sur son CV. Mais le pire, c’est que la masse de CV reçus de cette façon, noie tous les candidats « sérieux » et accapare le recruteur l’empêchant de pouvoir rappeler tout le monde !

Dernier exemple : Quand un retour négatif bienveillant se transforme en rixe verbale

Un jour, alors que j’étais retournée sur les bancs de la fac pour suivre la formation des ateliers numériques Google, le fondateur d’une société venait témoigner pour nous parler de la recherche d’emploi et du numérique. Il nous faisait un retour d’expérience nous expliquait qu’il avait fini par ne plus donner d’explications aux candidats ! 

Chaque fois qu’il se voulait bienveillant en appelant le candidat non sélectionné, ce dernier ou cette dernière d’ailleurs, exprimait son désaccord avec le choix du dirigeant.

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L’appel qui ne devait être que la diffusion d’une information bien précise se transformait tantôt en plaidoyer, tantôt en rixe verbale et pouvait même arriver jusqu’à la menace de procès pour discrimination. J’ai rencontré d’autres recruteurs depuis et je peux vous assurer que oui, cela arrive bien plus souvent que l’on ne le pense !


LE « NON » : DOIT-ON VRAIMENT CONNAÎTRE LES RAISONS D’UN REFUS ? SOMMES-NOUS EN MESURE DE RECEVOIR ET D’ACCEPTER UN REFUS ?

Oui, il est vrai aujourd’hui qu’être dans l’incertitude est très inconfortable et quand on regarde bien, ce n’est pas uniquement valable dans la recherche d’emploi.

Ca l’est dans toute situation pour laquelle nous attendons une réponse que ce soit professionnel ou personnel.

-       Une demande en mariage ;

-       Un prêt immobilier ;

-       Une augmentation ;

-       Une place en crèche;

-       Une promotion...

Oui, être dans l’incertitude, c’est compliqué et pour autant, si nous savons nous satisfaire, voire célébrer un OUI, c’est beaucoup plus délicat lorsque la réponse est NON, car même si nous sommes fixés sur notre sort, un NON ne suffit pas !

J’en veux pour preuve les commentaires suscités par l’envoi d’un mail automatique pour répondre par la négative à un candidat.

« Pfff, tu te rends compte, il ne prennent même pas la peine de personnaliser la réponse !»

« C’est n’importe quoi, je reçois une réponse négative automatique, alors que je viens à peine d’envoyer ma candidature ! »

...

Effectivement, un NON ne suffit pas parce qu’un NON est toujours suivi d’un « POURQUOI » de celui qui le reçoit !

Et c’est là que l’exercice se complique pour les recruteurs, parce qu'au fond avons-nous sincèrement envie de savoir pourquoi ? De connaître la véritable raison de ce refus ? Et surtout sommes nous en capacité d’entendre et d’accepter ce refus ?

Sur le papier, bien évidemment vous allez me répondre oui, et moi la première.

Néanmoins, je n’ai pas toujours été très objective face aux arguments qui m’étaient objectés. J’ai même mis plusieurs mois parfois avant de réaliser que mes interlocuteurs avaient raison.

L’urgence de trouver un emploi peut nous faire perdre notre lucidité.  

Je me souviens d’un entretien d’embauche, alors que je cherchais à quitter mon poste rapidement, où le recruteur après avoir lu mon CV, écouté mes arguments, posé des questions me dit en conclusion : 

« Madame, vous avez un profil plus qu’intéressant qui nous conviendrait tout à fait. Néanmoins je ne suis pas certain de retenir votre candidature parce que si je n’ai aucun doute sur votre capacité à prendre les missions et à les mener à bien, je sais que dans 1 an, 2 maximum, vous vous ennuierez sur le poste et vous nous quitterez ! »

Il a mis fin à notre entretien de façon bienveillante, me remerciant pour le temps que je lui avais consacré, mais au final, je n’ai pas été retenue et je peux vous dire que je l’ai très mal vécu.

« Pour qui se prend-t-il d’utiliser cet argument pour ne pas me choisir ? Il n’y connaît rien ce gars là ! Et ça se dit DRH ! Non, mais sérieusement, j’étais faite pour ce poste ! »

Sauf que non, il avait raison : oui, je me serais ennuyée sur ce poste et à mon avis bien avant les 1 an !

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J’avais perdu toute lucidité et clairvoyance au moment de recevoir sa réponse à mon POURQUOI je n’étais pas « l’élue », et souvent nous en manquons, car nous sommes dans l’urgence. L’urgence de devoir trouver un emploi, la nécessité d’obtenir cet emploi pour sortir de la situation (quitter sa boite ou sortir des listes de Pôle Emploi) nous fait réagir de façon épidermique et c’est une des raisons redoutées par les recruteurs qui fait que nous n’avons pas de réponse.

VOUS COMPRENEZ MIEUX DESORMAIS ?

D’un côté, nous avons une personne, seule, isolée chez elle, qui est dans une démarche de recherche d’opportunité, d’emploi, et qui a besoin qu’on lui porte, à juste titre de l’attention et la reconnaissance !

De l’autre côté, nous avons des recruteurs qui doivent gérer des dizaines, des centaines voire plus et ne peuvent pas toujours répondre à tout le monde !

Je suis certaine qu’il y a un moyen de travailler sur ce sujet en vue de répondre aux attentes des 2 parties. 

De mon côté, j’ai déjà des idées et je sais que c’est aussi votre cas que vous soyez recruteurs, DRH, dirigeants, E.R.O. et je serais ravie de les entendre, alors si nous en parlions en commentaires. Hâte d’en discuter avec vous !




Eric Arnold COUSIN

Responsable Production / Responsable d'Usine

1 ans

En 25 ans de candidatures spontanées, le taux de réponse obtenu est resté le même : 10 à 20 %. OK, c'est un budget pour l'entreprise et il est plus facile d'utiliser la corbeille ! Les offres ? 50 % de réponses, pas énorme mais aucune importance, la seule réponse qui vaille est quand le téléphone sonne (=> entretien => short list). Les nouveautés depuis 5/10 ans : - un mail auto pour les spont en ligne ("nous vous recontacterons sous 2 semaines si..."), qui fait grimper le taux de "réponse" à 60-70 % dans mon cas, 0 dépense pour l'entreprise. - le ghosting de la part des cab de recrutement après nous avoir reçu en entretien ! (scandaleux), pas de réponse aux relances même après s'être déplacé de plusieurs centaines de km. - les offres bidons remises en ligne 25 fois (pratique autrefois réservée aux SSII) pour alimenter un vivier de candidats et se faire de la pub. - et toujours 10 à 20 % de réponses aux spont version papier/timbre hyper ciblées, là oui c'est désespérant vu l'effort fourni de ne pas recevoir un petit encouragement du style "nous vous souhaitons cependant pleine réussite dans votre recherche" Conclusion, n'attendez pas de réponse en soit, seule la sonnerie du téléphone (ou la messagerie Linkedin désormais) compte !

Angélique KRIEF (BOULLE)

Police Municipale et conseil en organisation et en management du changement. RRH et Experte en ingénierie du management

3 ans

Quand un enfant demande un bonbons, il attend une réponse, ensuite soit il fait la tête, soit il est content. Même principe : quand un candidat passe un entretien, il attend un retour. Ne pas faire aux autres ce que lon aimerais pas ce lon nous fasse. Le principe : quand on pose'une question, elle mérite une réponse et quelques soit le domaine, cest si compliqué?.

Karine Requena

Coordination d'évènements/Animation d'équipe commerciale et de réseau/Gestion de Projet

3 ans

Bonjour, je suis partiellement en accord avec vous. je pense que l’echange avec le recuteur est essentiel pour être meilleur à la prochaine occasion et avancer! Effectivement le candidat doit savoir se remettre en question et accepter les remarques qui lui seront utiles et constructives. Repondre a quelqu’un qui s’est déplacé à un entretien est le minimum.

Veronique P W

Coordinatrice Pédagogique Greta Montpellier Littoral

3 ans

situation dans laquelle je me situe et très frustrante quel manque d'humanité vraiment Merci pour cet article

Gabrielle Gallon, PhD

Directrice des Opérations chez Institut NeuroMarseille

3 ans

Bonjour Karine, votre article est vraiment intéressant et quelque part courageux! J imagine que tous les recruteurs vont applaudir votre message et que comme je ne le suis pas je n ai pas vraiment de légitimité à donner mon avis. Cependant, pour avoir été comme beaucoup de l autre côté je peux vois assurer qu obtenir une réponse, même standardisée, est très important, presque vital. Car la situation de recherche d emploi est extrêmement délétère. Perte de repère, de confiance en soi, en l avenir, perte de salaire, perte de considération ect... et même un serial clicker ne le fait pas par plaisir: certe je suis d accord c est carrément contre productif mais j y vois plus un acte désespéré ou un acte non éduqué de quelqu un qui attend qu on lui dise ce qu il convient de faire. A mon avis, la réponse fait partie intégrante du job de recruteur quelle que soit la charge de travail que cela représente. Et je comprends que selon le poste publié, la charge soit énorme ! Ne serait ce que par égard à la Personne qui est en face, dans le noir. Merci pour cette occasion de m exprimer moi aussi sur le sujet! Bonne journée

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