Changeons la place des sportifs dans la cité : du bon usage du coaching professionnel
Alors que Paris prépare l’accueil des Jeux Olympiques en 2024, n’est-ce pas l’occasion de s’interroger sur la place que la société française réserve à ses sportifs de haut niveau ?
Avec notamment des coachs sportifs, un préparateur physique, un responsable de l’insertion, un directeur technique national et ses adjoints, le pôle médical… on pourrait croire que nos grands sportifs bénéficient d’un dispositif d’accompagnement accompli. Au-delà de l’engagement total des professionnels cités, l’atteinte d’objectifs sportifs demeure la priorité absolue. Or un sportif n’est pas qu’un sportif. Il est un individu qui doit gérer une carrière et préparer une reconversion incontournable. Contrairement aux autres disciplines, la pratique du sport de haut niveau n’excède que rarement une quinzaine d’années.
Bien-sûr, les portes des fédérations et de l’encadrement des futurs champions leur sont grand-ouvertes et nombre d’entre eux choisissent cette orientation. Mais pourquoi ne pas ouvrir plus largement aussi celles de l’entreprise, de l’entreprenariat comme c’est le cas pour la plupart des jeunes qui ont suivi des études « classiques » ?
Le champion, un « révélateur du possible » pour l’entreprise
Les trop rares collaborations entre sportifs et entreprises sont de réels succès pour les équipiers de l’entreprise et les sportifs eux-mêmes. Pourquoi ? Parce que le champion incarne à la fois le rêve et la réalité de l’effort au quotidien. Il est, par nature, passionné, combattant (et pas qu’étymologiquement) et porté par le goût du partage et de la transmission.
Allons plus loin. Parce qu’il a appris à se concentrer sur l’essentiel pour réaliser ses performances, il identifie très vite les leviers de la réussite dans un environnement complexe et écarte immédiatement, avec transparence et lucidité, ce qui ne marche pas. En résumé, il a le sens du résultat -tellement important dans le monde de l’entreprise…-
Préparer l’avenir, c’est être serein aujourd’hui
On l’a dit, une carrière sportive même réussie est courte. Et les blessures viennent parfois l’écourter davantage. Préparer la suite avec des professionnels de l’accompagnement RH aide le champion, lui permet de déceler ce qu’il porte en lui, ce qu’il a envie de construire après et donc d’envisager le présent et l’avenir plus sereinement
Le coaching professionnel pour révéler le projet d’après
Pour toutes ces raisons, il est temps d’élargir le lien entre l’entreprise et le sport de haut niveau en accompagnant très tôt nos champions avec du coaching professionnel. Comme c’est le cas pour un coaching de professionnel en entreprise, un coaching souhaité par une fédération et un athlète passe par un cadrage tripartite, généralement entre le directeur technique national, le sportif et le coach. L’objectif global pourra être de faciliter le double projet : la réussite olympique et la préparation de l’avenir professionnel.
Le cadre étant posé, les séances, sur une durée moyenne de 9 mois, s’articulent, pour simplifier, sur la base du triangle Valeurs / Compétences / Singularité afin de faire émerger le chemin de vie personnel et professionnel de l’athlète
Citons par exemple Anne-Caroline Graffe, championne olympique de taekwondo, qui a suivi un coaching tout en préparant les Jeux Olympiques 2020. « Ce travail m’a permis notamment de construire mon projet de permaculture à Tahiti, dont elle je suis originaire, et que je mettrai en œuvre après ma carrière sportive ».
Nos champions sont demandeurs de coachings professionnels, des structures en ont compris l’intérêt comme la formation Trajectoire Manager Sport dispensée à l’INSEP, sous l’impulsion de Yann Lemeur qui invite chaque stagiaire à un questionnement via un possible coaching professionnel.
Continuons à sensibiliser entreprises, institutions et gouvernement pour généraliser ces démarches et remercier ainsi nos grands champions des émotions qu’eux seuls savent nous provoquer.