Chauffage collectif : comment changer d’énergie ?
Disposer d’un chauffage collectif dans un immeuble en copropriété présente bien des avantages à condition toutefois de bénéficier d’une chaufferie performante et économique à la fois. Selon l’énergie à laquelle le système de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire collectif fonctionne, les résultats peuvent être très différents. Il peut alors s’avérer intéressant voire incontournable de changer d’énergie pour sa chaudière collective.
Pourquoi changer d’énergie ?
Les motivations pouvant présider au changement d’énergie sont nombreuses et d’ordre divers. Si les principales restent avant tout le confort et le gain financier, l’aspect environnemental prend de plus en plus d’importance dans le processus de prise de décision vers le changement, même si des aides financières et des subventions à la clé font également pencher la balance.
1 : Faire des économies en choisissant une énergie moins chère
Globalement toutes les énergies ont subi ces quinze dernières années une hausse de leur tarif de 30 à 100%. Toutefois, toutes les énergies ne sont pas sur un pied d’égalité en terme de prix et certaines coûtent malgré tout moins chères que d’autres. Si l’énergie solaire semble être disponible gratuitement, elle nécessite toujours un complément par une autre source d’énergie, et la majorité des autres énergies parmi lesquelles le fioul, le gaz et le bois se situent dans une même fourchette de prix de 0,04 et 0,13 euros le kWh en 2015. Seule exception, l’électricité reste la plus chère de toutes avec un prix moyen de 0,16€ le kWh.
2 : Booster le rendement
Vieillesse, usure, encrassage, matériel bas de gamme : le mauvais rendement de la chaudière peut être causé par un grand nombre de facteurs. L’énergie à laquelle elle fonctionne en est aussi un. Pour une date d’installation identique, certains systèmes de chauffage permettent une meilleure efficacité que d’autres selon l’énergie avec laquelle ils sont alimentés. Les innovations technologiques des dernières années ont creusé les différences à ce niveau. Changer de chaudière en changeant d’énergie (ou l’inverse) permet d’optimiser le rendement de l’équipement choisi.
3 : Améliorer le confort
Toutes les énergies n’apportent pas le même confort de vie en termes de chauffage. Être suffisamment chauffé est un premier point mais ne suffit pas ; il faut aussi que l’énergie choisie puisse diffuser une chaleur douce et agréable en utilisant les modes de diffusion les plus appropriés : plancher chauffant, radiateurs basse température ou chaleur douce etc. Il faut aussi que la gestion de l’installation de chauffage au quotidien ne soit pas une contrainte.
4 : Protéger la planète
Aspect non négligeable de la réflexion, changer d’énergie de la chaudière collective permet aussi de faire un geste pour la planète, en réduisant la quantité de gaz à effet de serre émise et en diminuant la consommation d’énergie. De nombreux dispositifs d’aides incitatives pour financer l’investissement dans des équipements performants viennent par ailleurs renforcer cet argument.
Quelle énergie choisir ?
Si chaque énergie possède des aspects positifs et des points plus négatifs, la balance des avantages et des inconvénients penche davantage en faveur de certaines, plus économiques, plus rentables, plus confortables et plus écologiques. L’évaluation des différents critères doit être pondérée par des éléments liés au contexte d’habitation, tels que l’année de construction de l’immeuble, la place disponible pour la chaufferie et pour le passage des canalisations, la possibilité de raccordement à l’énergie souhaitée, l’existence d’un lieu de stockage pour le combustible etc.
- L’énergie solaire est gratuite, ce qui lui offre un avantage sérieux, mais elle est non disponible directement. Elle nécessite pour être utilisée une installation coûteuse et surtout une deuxième source d’approvisionnement pour optimiser l’investissement à consentir et pallier aux baisses d’intensité solaire, lorsque la couverture nuageuse prend le pas sur le rayonnement solaire. La pose de panneaux solaires n’est par ailleurs pas toujours possible, techniquement ou juridiquement parlant.
- Le bois, qu’il soit déchiqueté ou en bûche, il est relativement économique mais possède un rendement de seulement 70 à 80 % et nécessite une grande capacité de stockage peu adaptée au chauffage collectif dans un immeuble en ville. Les pellets ou granulés de bois offrent un rendement supérieur mais le problème du stockage demeure.
- Le fioul domestique est soumis à des variations de prix importantes qui ne le rendent pas forcément économique, avec un rendement de 90% à 100 % selon l’équipement installé. Peu écologique, il nécessite de disposer d’une cuve de stockage.
- L’électricité présente l‘avantage de ne nécessiter aucun stockage et de pouvoir être délivrée partout mais reste l'énergie la plus chère.
- Le gaz naturel s’impose comme l’énergie proposant le meilleur compromis entre prix, rendement et confort. Il est également une solution concrète à la transition énergétique dans laquelle le distributeur GRDF s’est déjà engagé. Proposée à prix compétitif en particulier depuis l’ouverture du marché à la concurrence, cette énergie offre un rendement performant qui peut dépasser les 100% avec une chaudière à condensation reliée à un réseau d'eau de chauffage basse température. Délivrée en continu, cette énergie ne nécessite aucun stockage au niveau du bâtiment, ce qui la rend particulièrement bien adaptée aux immeubles en copropriété, notamment en ville.
Quel préalable au changement d’énergie ?
Faire réaliser un audit énergétique est le premier pas qui peut permettre d’évaluer les gains en terme de confort et de rendement, et donc en terme de consommation et de coût/économie. Obligatoire pour les copropriétés de 50 lots et plus équipées d’un chauffage collectif et construites avant 2001, cet audit est l’occasion de faire un bilan énergétique du bâtiment, et propose une liste de préconisations pour améliorer sa performance, de l’isolation des parois aux économies possibles en changeant d’énergie et en rénovant la chaudière.
- Un bureau d’études thermique sera le mieux placé pour réaliser ce diagnostic et réaliser un calcul du gain potentiel en termes de consommation d'énergie.
- Un thermicien vérifiera le circuit hydraulique et déterminera la puissance de chauffe nécessaire afin de choisir le modèle de chaudière le plus adapté à l’immeuble pour des économies à court et long terme.
Quel matériel choisir ?
La chaudière à condensation est une solution qui présente de nombreux avantages. Avec une alimentation au gaz naturel, cet équipement se révèle à l’usage particulièrement performant.
Si l’immeuble est déjà équipé d’une solution de chauffage avec boucle d’eau chaude au gaz ou au fioul, il suffit de vérifier que les radiateurs existants sont compatibles, ce qui est le cas dans la majorité des situations, et de remplacer la chaudière par une chaudière à condensation gaz naturel.
Si le chauffage est assuré totalement par des convecteurs électriques, ces derniers doivent également être remplacés par des radiateurs en fonte, en acier ou en fonte d’aluminium et une boucle d’eau doit être mise en place.
Comment procéder pour changer d’énergie ?
S’agissant de travaux affectant un des éléments d'équipement essentiel de l’immeuble, le changement de la chaudière collective requiert un vote de l’assemblée générale des copropriétaires. Grâce à la loi sur la transition énergétique, pour les travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique c’est désormais la majorité simple de l’article 24 de la loi du 10 juillet 1965.
GRDF peut accompagner les copropriétés tout au long de leur processus de réflexion ou de leur projet de changement d’énergie vers le gaz naturel.
Pour remplacer la chaudière, plusieurs devis doivent être établis pour mettre en concurrence différents installateurs ou chauffagistes. Pour bénéficier le cas échéant des aides publiques, vous devez faire appel à un professionnel RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) ; ce signe de qualité a été mis en place par les pouvoirs publics pour identifier les professionnels spécialisés dans la performance énergétique.