Cherche Profil Idéal : l'expérience, frein ou moteur ?

Si l’âge n’est jamais frontalement abordé lors d’un entretien, il reste un frein voire un élément discriminatoire en France contrairement à nos voisins Allemands qui préservent voire valorisent l’emploi des séniors pour leur retour d'expérience.

Nos voisins frontaliers semblent savoir également mieux que nous reconnaitre, encourager et encadrer très tôt les éléments les plus prometteurs quel que soit leurs âges. Le système scolaire est fait de telle sorte que les jeunes allemands puissent se construire, trouver leurs voies professionnelles et devenir sociables et respectueux d'autrui. Son but : former des enfants et des adolescents équilibrés aptes à vivre en collectivité contrairement au système français qui favorise le savoir au détriment de l'individu et de sa personnalité.

Le talent n’attends pas le nombre des années. Il suffit de regarder des émissions comme « the Voice Kid » pour s’en rendre compte. Néanmoins, contrairement à l’adulte, l’enfant comme l’adolescent, en pleine construction, n’a pas le recul nécessaire pour relativiser une victoire comme un échec. Il semble nécessaire de l'accompagner. Si on ne lui apprend pas à extérioriser son émotion et à garder la bonne distance avec le succès, le retour à l’anonymat après avoir été sous le feu des projecteurs peut s’avérer destructeur. 

Avec la crise de la pandémie et les aides gouvernementales qui favorisent en premier lieu les corps de métiers en difficulté ainsi que le recrutement des étudiants fraichement sortis d’école, la situation de l’emploi se dégrade davantage pour les séniors malgré leur expérience, leur recul, leur implication et leur engagement. Ils sont souvent les premiers visés dans le cadre des plans sociaux sous prétexte qu’ils coutent à tort trop chers et qu’ils constituent une population à risque face à la maladie. A compétence égale, ils sont rarement les premiers choisis pour occuper un poste en tant que salarié dans une entreprise et pourtant, ils apportent une réelle valeur ajoutée, sont bien plus adaptables qu'on le pense et s'investissent le plus souvent sans compter.

En cette période d'incertitude, les médias actuellement ne cessent d'entretenir une communication alarmiste souvent exclusivement autour des jeunes en les targuant comme "les premiers sacrifiés sur l'autel de la crise économique ( Challenge, 11 juin 2020 )" ou plus culpabilisant de " sacrifiés pour préserver la santé des plus âgés ( RTBF, 9 juillet 2020 ) ".

Mais sont-ils réellement les seules générations sacrifiées à l’heure du COVID19?