Chronique (presque) mortelle – 2 -
Chronique (presque) mortelle – 2 -
C’est toujours un moment un peu spécial d’installer la scène de crime d’une enquête. Tout commence dans le local, pour moi un garage en 2ème sous-sol où le moindre bruit prend une résonance terrible, sans parler du gars du box N°13 qui démarre sa moto 15 bonnes minutes à l’avance. Il faut déshabiller le mannequin -encore en tenue de l’enquête précédente – puis l’habiller pour l’affaire du jour. Chemise trouée dans le dos, blouson de cuir avec un trou fait par une balle de Walter PPK 9mm, robe années 30 en lamé scintillant imbibée de Fern et-Branca… le tout est de ne pas se tromper… Je ne sais pas si vous avez déjà essayé d’habiller un mannequin (40 kg au bas mot) avec une chemise mais c’est à essayer et à inscrire au Guinness des activités les plus contraignantes pour rester poli… Enfin, on emballe ce Monsieur ou cette Demoiselle dans sa housse et c’est parti pour le 5 étoiles de Cannes La Napoule. Une fois sur place, il faut déballer la bête et l’installer discrètement pour ne pas risquer un appel incognito à la police montée du coin – la vraie - si jamais on est repéré par un inactif en mal d’aventures. Et là, on est confronté à la problématique de base du mannequin qui doit être en position assise selon le protocole de la check-list : il faut qu’il tienne en place plus de 3 secondes et demi… Le voilà qui glisse, qui bascule en avant, qui se contorsionne sans qu’on lui ait rien demandé, qui se retrouve les 4 fers en l’air sans qu’on ait eu la moindre intention malveillante à son égard. Je vais vous dire, vivement que le jeu commence !