Chroniques du Recrutement en France #15 : Les Hobbies sur le CV – Entre authenticité, terrain miné et pari risqué

Chroniques du Recrutement en France #15 : Les Hobbies sur le CV – Entre authenticité, terrain miné et pari risqué

Ah, les hobbies sur le CV ! Cette petite section que personne ne sait vraiment comment utiliser mais qui, étrangement, peut décider de votre sort. Est-ce un outil pour humaniser votre candidature ? Un piège tendu par des recruteurs à l’affût de la moindre controverse ? Ou simplement un espace pour remplir un peu plus la page ?

Quoi qu’il en soit, ce petit encart peut transformer un CV ordinaire en un véritable champ de mines. Mentionnez que vous adorez la chasse, et vous voilà banni d’une entreprise écolo. Parlez de votre passion pour la rénovation de maisons, et on vous jalouse pour votre superbe longère bretonne. Et si par malheur, vous oubliez cette section ? Vous passez alors pour une âme sans relief, une existence si terne qu’on se demande comment vous occupez vos soirées. Alors, que faire ?

Les hobbies qui divisent : Quand vos passions font polémique

Certains hobbies sont neutres et sans danger (lecture, jogging, tricot). D’autres, en revanche,

 déclenchent des débats dignes d’un plateau télé un soir d’élections :

  • La chasse : Rien de tel pour déclencher un débat. Vous pensiez que cela montrerait votre patience et votre sens stratégique ? Eh bien, non ! Aux yeux d’un recruteur "green", vous voilà transformé en prédateur impitoyable de la faune française.
  • Les voitures anciennes : Une belle façon de montrer votre amour pour l’histoire mécanique ? Pas si vite. Dans une entreprise prônant la neutralité carbone, vous serez vu comme l’antéchrist au volant d’une 2CV polluante.
  • Les hobbies idéologiques : Passionné d’histoire militaire ou d’autonomisme régional ? Mauvaise idée dans un pays comme la France, où certains recruteurs voient des menaces politiques partout. Vous pensiez être curieux et engagé, mais vous voilà classé dans une case qui n’a rien à voir avec vos compétences.

Prochainement dans les entretiens : "Pensez-vous que vos loisirs sont compatibles avec les valeurs progressistes de notre start-up ?"


Les hobbies qui suscitent la jalousie : Gare à votre longère …

Parfois, vos hobbies ne sont pas polémiques, mais simplement… trop parfaits. Oui, vos passions peuvent faire rêver, mais elles peuvent aussi piquer un peu là où ça fait mal.

  • La rénovation de maison : Vous pensiez évoquer fièrement vos travaux sur une maison ancienne, et vous voilà face à un recruteur qui galère à payer son loyer parisien. Ambiance.
  • Voyages exotiques : Votre passion pour les safaris et les treks au Népal ? Génial. Sauf pour le recruteur qui passe ses congés à trier ses papiers administratifs.
  • Loisirs de luxe : Mentionnez l’équitation ou la voile, et vous pourriez bien être catalogué comme un aristocrate déconnecté, même si vous ramez autant sur votre budget que sur votre voilier.


Les hobbies mal interprétés : Quand l’innocent devient suspect

Même des hobbies anodins peuvent déclencher des jugements inattendus.

  • Sport extrême : Vous pensiez montrer votre goût du défi, mais le recruteur voit déjà vos arrêts maladie s’accumuler après votre prochain saut à l’élastique.
  • Jeux vidéo : Vous espériez valoriser vos compétences stratégiques et votre capacité à travailler en équipe sur World of Warcraft. Malheureusement, certains recruteurs restent bloqués à l’époque où Pac-Man passait pour une distraction infantile.
  • Arts martiaux : Votre passion pour le judo montre votre discipline et votre rigueur, mais dans l’imagination fertile de certains, vous êtes à deux doigts de transformer la machine à café en tatami.


Faut-il vraiment mentionner ses hobbies ?

Mettre ses hobbies sur un CV, c’est comme jouer à la roulette russe : soit vous impressionnez, soit vous déclenchez des préjugés, soit… vous vous ennuyez à mourir avec des banalités.

1. Être stratégique sans être faux

Mentir sur un hobby est tentant, mais risqué. Rien de pire que de prétendre aimer le golf pour impressionner un PDG et de se retrouver à jouer une partie en vrai, à chercher vos balles dans le bunker.

2. Choisir des passions qui enrichissent votre candidature

Votre hobby doit dire quelque chose d’utile sur vous, sans déclencher de débat national. Passionné de couture ? Pourquoi pas, si cela montre votre minutie et votre créativité.

3. Éviter le trop commun

Le duo classique "lecture et voyages" est certes inoffensif, mais un peu trop banal. Si vous les mentionnez, soyez précis : “Lecture : romans d’espionnage pour la réflexion stratégique ; Voyages : exploration des marchés locaux pour observer la dynamique culturelle.”


Et les recruteurs dans tout ça ?

Chers recruteurs, un hobby n’est pas une case à cocher pour éliminer un candidat. Jugez les compétences, pas les loisirs. Un amateur de chasse peut être aussi respectueux qu’un militant écologiste. Un passionné de jeux vidéo peut être aussi discipliné qu’un marathonien. Et surtout, rappelez-vous que si votre propre hobby est de trier les CV avec des biais inconscients, il est peut-être temps de revoir vos priorités.


Entre authenticité et prudence

Les hobbies sur un CV sont une arme à double tranchant : mal choisis, ils peuvent vous exclure injustement ; bien exploités, ils peuvent montrer une facette unique et engageante de votre personnalité.

Alors, soyez authentique, mais stratégique. Et pour vous, chers recruteurs, rappelez-vous que juger un candidat sur ses passions personnelles, c’est passer à côté de l’essentiel : ce qu’il peut apporter à votre entreprise.

À méditer… en jouant à Zelda, en rénovant une maison, ou en préparant votre prochain marathon !

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