Combien de postes à pourvoir dans votre région d’ici 2030 ?

Création et destructions d'emploi, jeunes entrant sur le marché du travail, postes à pourvoir, difficultés de recrutement... Après le rapport Les métiers en 2030, les équipes de la Dares et de France Stratégie publient une déclinaison régionale. Camille Cousin, statisticienne à la Dares, nous présente le projet.

Après une publication nationale, vous proposez un tour d’horizon des perspectives des métiers d'ici à 2030 dans chacune des régions…

Camille Cousin : Cette étude est effectivement une déclinaison du rapport national, pour chaque région. Nous intégrons également les mobilités de travailleurs entre les régions. Nous avons aussi mis davantage l’accent sur le lien des déséquilibres – entre le nombre de postes à pourvoir et les pourvoyeurs d'emploi – avec les difficultés actuelles de recrutement, un point qui revenait souvent lors des présentations du rapport national.

Quelles tendances se dessinent sur le territoire ?

C.C. : Les régions de l’Ouest et du Sud (Pays de la Loire, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine) sont dynamiques en emploi et attractives pour les travailleurs qui viennent des autres régions. Elles ont moins de jeunes débutant sur le marché du travail, ce qui pourrait causer un accroissement des tensions de recrutement. Les régions intérieures (Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté) moins peuplées ainsi que le Grand Est et les Hauts-de-France connaissent moins de créations nettes d’emploi. Les déséquilibres y seraient moins marqués car ce sont des régions moins dynamiques. L’Ile-de-France quant à elle attire énormément de jeunes débutant sur le marché du travail, mais voit aussi de nombreux actifs partir vers d’autres régions.

Comment consulter les données de votre région ?

C.C. : Nous venons de publier une data visualisation : elle permet de consulter les données détaillées par région et sur le plan national, en faisant des recherches par métiers, secteurs, ou encore de comparer deux métiers.

Quelles sources ont été mobilisées ?

C.C. : Pour calculer les créations nettes d’emploi et le nombre de jeunes débutant sur le marché du travail par région, nous nous sommes appuyés sur le recensement de la population. Le Pôle de service pour l’action régionale (Psar) de l’Insee nous a fourni les départs en fin de carrière et l’échantillon démographique permanent (EDP) de l’Insee nous a servi à distinguer les mobilités entre régions avec et sans changement de métier.

Comment vous êtes-vous répartis le travail entre les équipes ?

C.C : Les données régionales ont été produites à la Dares, avec un programme puis vérifiées par les deux administrations. Nous avons ensuite consulté les Carif-Oref, pour recueillir leurs observations sur les différents résultats. Ils ont par exemple souligné qu’une partie du besoin en ouvriers du gros-œuvre en Ile-de-France était lié au contexte des Jeux Olympiques et risquait d’être moins important après 2024.

Consulter les résultats