Comme Bodhi, ne laissez pas passer la vague de votre vie!

Ces derniers jours, l’émission La Nuit de l’IA sur Tech&Co, animée par François Sorel, a offert un éclairage captivant sur les dernières avancées en matière d’intelligence artificielle. Parmi les invités, Romain Huet, directeur de l’expérience client chez OpenAI, a partagé des exemples concrets de l’impact de l’IA générative, notamment chez Sanofi.

Grâce à ces technologies, Sanofi a réduit drastiquement le temps nécessaire à des recherches critiques, passant de plusieurs mois à seulement quelques jours. Ces prouesses technologiques nous rappellent une fois encore que l’IA n’est plus un concept futuriste, mais bien une force transformatrice du présent.

Dans mon précédent article, j’évoquais les bouleversements majeurs que l’IA générative allait engendrer dans notre rapport à la technologie et aux métiers. Nous assistons à une simplification massive des outils et des méthodes, promettant un avenir où la création et la mise en œuvre d’idées seront bien plus accessibles. Les coûts, autrefois prohibitifs, ne représenteront bientôt plus un frein pour les entrepreneurs.

Romain Huet a également abordé un point fascinant : la combinaison de l’IA multimodale et des IA dits de raisonnement. Ces innovations permettront de s’appuyer sur des "super agents" capables de guider les entrepreneurs dans chaque étape de création d’entreprise. De l’élaboration d’un business plan à l’identification des marchés cibles, ces technologies promettent non seulement de faciliter le lancement d’une startup, mais aussi d’augmenter considérablement les chances de réussite. C'est peut-être aussi une chance pour nous, européens, de solutionner la barrière de la langue qui nous empêche de créer un service nativement européen dès le départ.

Mais cette révolution technologique, aussi prometteuse soit-elle, soulève une question cruciale : comment éviter que le fossé ne se creuse entre les "IA adopters" et ceux qui restent à l’écart de ces avancées ?

Prévenir l’écart : Une mission collective

1. Informer et former : une mission d’État L’IA doit devenir une priorité nationale. Les entreprises, en particulier les PME et TPE, doivent être initiées sans délai aux opportunités offertes par ces technologies. Il ne s’agit pas simplement de sensibilisation, mais d’une formation pratique et accessible, soutenue par l’État. La BPI a sur ce point lancé une grande campagne de sensibilisation auprès des entreprises, et propose même un service d'accompagnement pour exploiter au mieux l'IA et identifier de nouveaux axes de croissance.
2. Changer de narratif : capter par les bénéfices, non par la peur Trop souvent, les discours sur l’IA se concentrent sur les craintes, notamment la perte d’emplois. Si ces préoccupations sont légitimes, elles ne doivent pas occulter les bénéfices tangibles : gain de temps, optimisation des processus, et création de nouvelles opportunités.
3. Saisir une opportunité unique pour la France L’implantation d’OpenAI à Paris, comme le souligne Romain Huet, n’est pas un hasard. La France dispose d’un vivier de talents technologiques et d’une capacité d’innovation reconnue à l’international. Nous devons capitaliser sur ces atouts pour devenir un acteur majeur de l’écosystème IA mondial.
4. L’Europe : passer du régulateur au créateur Si l’Europe a su se positionner comme un modèle de régulation et de protection des citoyens, elle doit aussi se transformer pour devenir un catalyseur d’idées innovantes. Les États membres doivent investir dans la recherche, les startups, et le développement de technologies stratégiques pour ne pas rester en marge de cette révolution.

Alors, on s'y met?

L’avènement de l’IA générative, couplée aux avancées en IA multimodale et en raisonnement, dessine un futur fascinant mais complexe. Cette transition, si elle est bien orchestrée, pourrait être une formidable opportunité de repositionner l’humain au cœur de l’innovation. Mais il nous revient, à tous – États, entreprises, citoyens – de jouer un rôle actif pour garantir que ces transformations ne laissent personne de côté.

Face à cette révolution technologique, il est temps pour l’Europe, et pour chacun de nous, de choisir : être spectateurs ou devenir les architectes de demain.