Comment accélérer la vitesse et l'agilité d'une organisation ?

La Puissance de la Subsidiarité dans l'Organisation et la Gouvernance

Dans le cadre de ma série d'articles consacrée à l'organisation et la gouvernance, je m’inspire d'un article de la Harvard Business Review* pour explorer la puissance de la subsidiarité, également connue sous le nom d'empowerment.

Dans notre monde compétitif actuel, rester en tête ou viser le sommet exige une exécution rapide. L'article distingue clairement la vitesse de l'agitation et se concentre sur le moteur essentiel des entreprises agiles et rapides : la subsidiarité. Dans cette ère post-industrielle, où le besoin de rapidité a été amplifié par les nouvelles technologies, il est de plus en plus impossible de demander plus des équipes sans réviser en profondeur nos modes de décision, de communication et d'organisation.

La vitesse d'une organisation repose sur la capacité des collaborateurs à prendre simultanément des décisions sans coordination en temps réel, tout en restant alignés sur une vision partagée grâce à une re-synchronisation régulière. Cette vitesse est la capacité collective de déployer efficacement et durablement une multitude d'actions décentralisées au service d'un objectif commun.

Contre l'opinion commune, la vitesse organisationnelle résulte d'une intention réfléchie. Elle nécessite des changements d'outils et de comportements, et se déploie de manière délibérée et méthodique.

Le principe de subsidiarité, fondamental à cette approche, est devenu indispensable. Dans le monde complexe et VICA (Volatile, Incertain, Complexe et Ambigu) actuel, capter les signaux faibles du terrain est essentiel. Cela passe par des experts encore connectés au terrain. Décentraliser les décisions au sein de l'organisation devient ainsi un gage de rapidité et de pertinence.

La vitesse de l'organisation s'exprime par la prise de décisions et d'actions simultanées et alignées, initiées par les collaborateurs à tous les niveaux de l'organisation, avec une coordination assurée par un partage régulier d'informations permettant la re-synchronisation collective. Toute prise d'initiative comporte des risques, mais ces risques sont assumés par les collaborateurs à condition que la confiance règne au sein de l'organisation.

Une telle dynamique nécessite une culture adaptée et peut rencontrer des freins au sein de structures pyramidales, silotées où l’information est retenue et les tentatives infructueuses sont vues comme des échecs personnels.

Dans une entreprise souhaitant accélérer son rythme organisationnel, les collaborateurs bénéficient d'un empowerment significatif, qui ne peut exister sans confiance réciproque. Des erreurs, souvent de bonne foi, se produiront. Cependant, le pari est que la valeur créée par une vitesse accrue compensera largement les coûts associés aux erreurs isolées (en temps, en énergie, en attention et parfois en argent).

La vitesse de l'organisation s'appuie sur la motivation intrinsèque des collaborateurs, ce qui constitue un bénéfice supplémentaire. L'autonomie offerte tend à libérer les énergies et à renforcer l'engagement des collaborateurs. Ils mettent alors toute leur intelligence et leur créativité au service d'une intelligence collective stimulée.

L'ensemble des mesures libérant les énergies individuelles et de groupe est au service d'un effet final recherché que les managers et les dirigeants feront évoluer et rappelleront régulièrement pour re-synchroniser les collectifs sur les évolutions des priorités et faciliter la coordination dans un environnement en constante mutation.

Au cœur de la vitesse de l'entreprise se trouve finalement la démocratisation de l'accès à l'information. Dans un monde hyperconnecté, l'information n'est plus le pouvoir : c'est partager l'information qui fait la différence.

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* : Article partagé dans les commentaires