Comment j'ai agi devant un auditoire hostile...voir plus.

Expérience de vie.

Nous sommes au mois de mars 2010 et un de mes clients m’a demandé d’offrir une formation à son équipe qui travaillait à Québec. J’ai discuté avec lui des besoins du groupe. Nous avons convenu des objectifs, de la diffusion du contenu, de la durée de la formation ainsi que du nombre de personnes qui seront présentes. Puis est arrivé le grand jour.

Je m’en souviens comme si c’était hier. Je revois la  salle, la fenêtre panoramique, mais ce qui a attiré mon attention c’est surtout le visage fermé des participants. J’ai toujours eu cette capacité ou le don de ressentir les vibrations qui circulent dans l’espace que j’occupe et dans mon environnement. Curieusement, cela m’a toujours bien servie.

Dès le début, j’avais pris conscience qu’un profond malaise animait le groupe. Pourtant je les avais accueillis chaleureusement, j’avais tenté de les faire parler, j’avais bien expliqué en quoi cette formation contribuerait à améliorer leur travail, mais rien n’y faisait. Et puis le doute s’est installé. Me trouvent-ils suffisamment compétente? Le fait que je vienne de Montréal peut-il jouer dans la balance? Tout se bousculait dans ma tête, et je me disais « Nicole c’est impossible de poursuivre dans de telles conditions la journée risque d’être longue ».

C’est alors que j’ai cessé de penser à moi, à savoir si mon contenu ou encore ma personne leur plaisaient. J’ai effectué ce qu’on appelle un virage de soi vers l’auditoire. Je me souviens de m’être assise sur une chaise face au groupe, d’avoir déposé mes mains sur mes genoux tout en avançant le haut du corps vers eux. J’ai alors posé la question suivante « Qu’attendez-vous de moi aujourd’hui? »

Comme par enchantement le barrage s’est rompu. Les participants ont commencé à s’exprimer à tour de rôle. Ils m’ont parlé de leurs insatisfactions au travail, de leurs déceptions face au leadership de leur directeur, du manque de soutien et de reconnaissance de l’organisation, et pour donner du poids à leurs commentaires, je les ai inscrits au tableau derrière moi. De cette façon, je donnais de l’importance à ce qu’ils me confiaient. Automatiquement la pression est tombée. C’est alors que j’ai appris que cette formation leur avait été imposée et que selon eux ils perdaient une journée de travail de bureau.

Puis, à la lumière de ces informations, ensemble nous avons convenu de faire de cette journée un moment privilégié d’apprentissage et d’échanges, dans un climat de confiance mutuelle.

Je vous avoue qu’en écrivant ces lignes je revis les mêmes émotions qu’il y a dix ans. À la fin de la journée, les participants m’ont applaudi et plusieurs d’entre eux m’ont confié que c’était la meilleure formation à laquelle ils avaient assisté depuis très longtemps. D’ailleurs j’ai conservé précieusement les évaluations écrites. Elles sont les témoins d’une leçon de vie. Quelquefois, il faut laisser de côté son égo et savoir écouter tout simplement, avec comme seul et unique objectif, comprendre l’autre.

Pour faire face à une situation concentrez-vous sur vos actions et non sur la peur de perdre quelque chose. Soyez flexible. La flexibilité cognitive est la capacité de vous adapter aux situations, et pour y arriver ça prend du courage.

Procurez-vous mon livre "VOTRE IMPACT, agir en leader" coécrit avec Yvon Chouinard publié aux éditions Logiques.

Je vous dit à la prochaine pour une autre expérience de vie.