Comment gérer le sentiment d'être constamment submergé ?

Comment gérer le sentiment d'être constamment submergé ?

Nous sommes tous les jours de plus en plus sollicités, que ce soit par les réseaux sociaux, internet ou des collègues de travail qui brandissent le sentiment d’urgence.

Cette hyper sollicitation trouve un écho dans nos vies familiales, où nos proches exigent aussi que les choses aillent plus vite et où nos besoins personnels se multiplient. Notre vie devient de plus en plus exigeante, nos défis de plus en plus complexes. Nous arrivons aux limites psychiques de ce que notre cerveau est en mesure de gérer sans dommage.

Ce sentiment de submersion développe des impacts sur le plan cognitif : des difficultés à penser de manière claire et rapide, des oublis fréquents, de la confusion, des difficultés à se concentrer.  N’importe lequel de ces effets alimente un sentiment de stress, et débouche sur des peurs, des colères, des frustrations. Nous ne nous sentons plus à la hauteur et perdons en estime de soi. Et pourtant, cette situation n’a rien à voir avec notre intelligence ou capacité, mais est révélatrice du sens que nous donnons à ce qui se passe autour de nous. 

Notre comportement-réponse sera dans un premier temps de travailler encore plus dur et plus longtemps, de se lever plus tôt, de sacrifier ses week-end et de s’interdire l’oisiveté. Or ce qui est indiqué dans ces situations est justement de prendre du recul, d’être dans le moment présent, de se reconnecter à qui on est, à ce qui est essentiel pour nous dans cette phase de notre vie pour pouvoir prendre des décisions lucides. Pierre qui vient d’être promu ne veut ni décevoir son équipe, ni son chef qui a déposé sa confiance en lui. Il fait des journées de 10 heures et  ne voit plus sa petite fille. Si vous aussi comme Pierre  vous vous sentez parfois submergé, au bord de l’asphyxie, voici quelques stratégies à mettre en place.

 Identifiez la principale source de stress qui, si on pouvait l’évacuer, atténuerait ce sentiment de submersion de 80%.  Bien sûr on ne peut pas toujours l’évacuer. Mais en étant conscient de la source principale de stress, on arrive plus facilement à mobiliser les ressources nécessaires pour mener à terme cette tâche dans des délais raisonnables.  Si c’est un gros projet à terminer, concentrez-vous sur cette tâche et parachevez-la à votre rythme : tout ira plus vite.

  Fixez des limites à votre journée et charge de travail. Prenez un rendez-vous avec vous-même à partir d’une certaine heure, et tenez-vous y. Apprenez à dire non lorsqu’on vous attire dans une tâche spécifique qui ne correspond pas à votre cahier de charges. Pierre s'est rendu compte par exemple qu'il passait beaucoup de temps à arbitrer des conflits entre divers membres de  son équipe, ce qui constituait une utilisation improductive de son temps, mais renforçait en même temps une dépendance de ses collègues envers lui au lieu d'apprendre à résoudre ces différends eux-mêmes.

Evitez le perfectionnisme. Il y a une différence entre l’amour du travail bien fait et la peur de ne pas satisfaire les attentes. Le perfectionnisme est une arnaque; il est le fruit de pensées telle que : je ne suis pas assez bon, je n’ai pas encore travaillé assez là-dessus,… il engendre alors la procrastination et une perte de confiance en soi. Les tâches s'accumulent et le sentiment de submersion grandit. «Une tâche terminée, vaut mieux qu’une tâche parfaitement réalisée ». Pierre a finalement pu accepter qu’un courriel soit parfois négligé ou oublié, et que s’il était important, son auteur enverrait un rappel.

Redéfinissez vos priorités.  Cela requiert souvent de prendre un peu de recul, de revoir ses valeurs de vie sur base desquelles on définit sa trajectoire, on prend ses décisions. En retrouvant alors ce qui fait sens pour soi, on détient à nouveau un fil rouge et il est plus facile de vivre la journée de manière paisible. Nous ramenons de la clarté dans ce qu’on désire le plus.

Enfin, transformez vos croyances limitantes pour changer votre perception de la réalité. Si le sentiment d'être submergé est récurrent et engendre une lutte permanente, il est probable que certaines de vos suppositions vous empêchent d'adopter des comportements plus productifs.

Pour Pierre, sa conviction était que «si je ne suis pas là pour résoudre leurs conflits, je ne suis pas un bon manager ».  Même si ces croyances se confondent avec la réalité pour Pierre, aucune d’elle n’étaient à 100% vraies dans son cas et le maintenaient dans de vieux schémas contribuant à son sentiment d'être dépassé. En prendre conscience et les transformer en croyances portantes permet de faire émerger de nouvelles possibilités et de redonner du sens à l’action. Pierre croit désormais que : « si je laisse mes collègues régler leurs conflits, les compétences collectives de mon équipe s’accroissent ».

Bien que nous puissions tous nous sentir submergés de temps à autre par notre vie professionnelle et personnelle trépidante, le recours à ces stratégies peut aider à atténuer la fréquence et l'ampleur de ce ressenti.

Un coach peut vous aider à prendre cette distance.

Carole Warlop et Philippe Vaneberg

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