Comment l’économie circulaire peut-elle répondre aux enjeux de développement durable et de raréfaction du foncier au sein des métropoles ?
On estime que le secteur de la construction est responsable à 36% de la consommation finale d’énergie dans le monde et de 33% de la production totale de déchets au sein de l’Union européenne.[1] Sur les 42 millions de tonnes de déchets et gravats produits chaque année par l’industrie du BTP, moins de 1 % seulement est réemployée.[2] Un bilan qui n’est pas une fatalité et dont la prise de conscience des différentes parties prenantes de notre profession s’est traduite par la mise en place d’actions concrètes sur le terrain. L’urbanisation croissante des métropoles implique également un manque de foncier et engage une réflexion sur le fait de construire la ville sur la ville en se réappropriant ce qui existe déjà. L’économie circulaire, dans un objectif de développement durable, implique un changement profond dans la façon de consommer les ressources dont la finalité est de bâtir des actifs durables et régénératifs. Elle semble à même de répondre à toutes ces problématiques de façon concrète et pragmatique.
Vers une conception responsable : Planifier, Adapter, Recycler
Les principes de l’économie circulaire ouvrent de nouvelles perspectives économiques. La réduction des consommations énergétiques, le réemploi des matériaux, la priorisation des circuits courts et locaux, l’allongement de la durée de vie des immeubles et la réutilisation des matériaux s’inscrivent tous dans une politique en phase avec nos critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance).
Il nous faut alors planifier la durée de vie de nos bâtiments et de leurs équipements, tout en favorisant leur entretien et leur maintenance. Savoir rendre un immeuble flexible et adaptable, prévoir son usage futur, permettre de moduler ses espaces tout en minimisant l’obsolescence de ses équipements, sont autant de défis collectifs qui nécessitent la mobilisation de tous. Enfin, il semble évident de promouvoir l’utilisation de différentes techniques de construction afin de récupérer, réutiliser ou recycler de façon efficiente et responsable.
La crise sanitaire nous l’aura confirmé : les bureaux restent incontournables pour les employeurs comme les salariés mais leur coût est bien réel et doit s’optimiser en fonction de la valeur d’usage. Le bureau doit répondre aux besoins de ses utilisateurs à l’instant T. Mais il doit pouvoir être autre chose : une zone de food court ouverte au public, un hub de mobilité, un lieu de stockage, une salle de sport, un espace de coworking, une auberge de jeunesse… tout reste à imaginer. Cette démarche s’intègre dans une stratégie de rationalisation des usages, permettant aux investisseurs d’avoir un actif plus résilient et en phase avec la logique de l’économie circulaire. Et ce, dès la phase de conception d’un immeuble. Aujourd’hui, les normes sanitaires imposent un nouvel agencement, nous ne savons pas si elles dureront et comment elles évolueront. Il devient impensable de détruire et de reconstruire plus loin à chaque changement que nous connaissons, et ce pour des raisons à la fois économiques et écologiques. Dans un contexte instable, nous nous devons de tracer des lignes claires et précises.
BNP Paribas Real Estate : ambassadeur et booster du réemploi
Les 14, 15, 16 et 17 septembre derniers, une trentaine d'investisseurs, promoteurs et utilisateurs - parmi lesquels BNP Paribas Real Estate -ont lancé le Booster du réemploi afin de réfléchir et répondre à cette question cruciale : « Comment réemployer au mieux les matériaux des chantiers du BTP ? ». Il s’agit là de la plus grande initiative en faveur de l’économie circulaire sur les chantiers de construction. Partant du constant qu’il n’est plus possible de travailler en vase clos, nous devons désormais unir nos savoir-faire et faire front commun face aux défis climatiques et sociétaux qui adviennent. Un signal fort qui entend démontrer que le secteur de l’immobilier joue à plein son rôle dans la transition énergétique.
Les signataires, s’engagent à utiliser des matériaux de réemploi issus d’anciens bâtiments déconstruits sur 150 chantiers. Plus concrètement, ces acteurs engagés pourront en amont de leurs chantiers, spécifier sur la plateforme dédiée, les matériaux de réemploi dont ils auront besoin pour leurs projets. Nous nous sommes alors engagés sur Metropolitan Square (programme mixte de 87 000 m² à Lille), 17&Co (18 000 m² de bureaux, hôtel auberge de jeunesse à Saint-Ouen), Boulevard des Dames à Marseille (10 000 m² d’hôtel ou bureaux), Gagarine (98 logements à Romainville), et enfin Zellige (13 500 m² de bureaux à Rueil-Malmaison).
« Le Booster du réemploi accompagnera chaque projet en engageant les parties prenantes sur l’utilisation de matériaux de réemploi. Il se donne 3 ans pour transformer la manière de prescrire et arbitrer l’utilisation de matériaux réemploi dans les marchés de travaux. Cela passera par un travail en collaboration avec les « équipiers » et les « concepteurs » des chantiers : architectes, designers, bureaux d’études, bureaux de contrôle, gestionnaires techniques, entreprises et industriels engagés. Une plateforme en ligne conçue par Fabernovel permettra de centraliser et standardiser les besoins en matériaux de réemploi, aujourd’hui difficiles à identifier pour les fournisseurs : faux plancher, faux plafond, porte, luminaire, moquette, serrurerie, cloison, mobilier, menuiseries, plomberie… ». [3]
Métal 57, autre symbole de l’immobilier responsable et durable
En tant que promoteur, notre business line de Promotion en immobilier d’entreprise réalise Métal 57, notre futur siège social. Ce bâtiment, anciennement dédié à la construction automobile (usines Renault) fut réalisé en 1984 par une référence de l’architecture industrielle du XXème siècle : Claude Vasconi. « Le projet prévoit la démolition partielle, la conservation et la réhabilitation d’environ 50% du bâtiment existant, et la création d’une extension, le tout formant un ensemble immobilier d’environ 37 000 m² de surface ».[4] L’idée étant de déconstruire, de conserver et de réutiliser des matériaux tels que les briques, ainsi que la structure du bâtiment dans une démarche écoresponsable et patrimoniale. Un symbole fort de notre engagement et de nos valeurs.
[1] Bilan Mondial 2019 « Pour un secteur du bâtiment et de la construction à émissions nulles, efficace et résilient », Alliance Mondiale des Bâtiments et de la Construction (GABC), Agence Internationale de l’Energie (IEA), Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP), 2019.
[2] Le Moniteur, 02/10/2020
[3] https://www.ifpeb.fr/2020/09/18/lancement-booster-reemploi-mipim-2020/
[4] https://metal57.realestate.bnpparibas/
Ceo and Founder A-Fold houses - 🇮🇹🌏🏘️Modular Homes
8 moisThomas, thanks for sharing!
Président de L'INSTITUT EUROPÉEN DE L'ÉCOLOGIE POSITIVE et du GREEN BUSINESS CLUB, Directeur du FONDS RHINOS & Animateur SUD RADIO - LA PLANÈTE DEMAIN, chaque dimanche à 12h30
4 ansExcellente initiative. Bravo. À votre disposition.
Directeur marketing de l'innovation durable - Ecocem - leader ciment bas carbone
4 ansEn effet Thomas CHARVET l'économie circulaire n'en ait qu'à ses balbutiements dans l'acte de construire (et déconstruire). Il y a tellement à faire et à créer... Un des enjeux majeurs est l'adaptation de la réglementation, trop bloquante et en décalage de phase. Heureusement des entrepreneurs hardis s'emparent du sujet... Sébastien Duprat Héloïse de Bokay et l'engagement d'organisations majeures telles que l'OCCE devraient aider. Christophe Debien
Directrice des Ventes, Marketing et Communication
4 ansBravo pour cette implication très forte dans l'économie circulaire. Ce n'est qu'ainsi que nous réussirons à atteindre nos objectifs!