Comment le vrac peut permettre aux villes de tendre vers le zéro déchet ?

Les villes doivent proposer des solutions qui permettent à l’ensemble des habitants de produire moins de déchets. Une solution qui fait ses preuve est la vente en vrac. La vente en vrac est la vente de produits présentés non pré-emballés, en quantité choisie dans des contenants réutilisables.

Ainsi la vente en vrac est le moyen le plus efficace pour réduire la production de déchets d’emballages jetables pour les courses du quotidien. Chaque Français jette en moyenne 48 kilos d’emballages par an (Source : Ademe). Acheter environ 120g de biscuits en vrac avec des contenants réutilisables permet d'éviter 5 emballages : 1 emballage carton et 4 sachets plastique.

La vente en vrac permet également de réduire un autre type de déchets, celui des aliments, en permettant aux consommateurs d’acheter la juste quantité de produits, et non des quantités imposées. Chaque Français jette entre 20 et 30kg de nourriture par an dont 7 kg encore parfaitement emballés (source : Ademe). En permettant le choix des quantités, le vrac permet de s'en tenir à ses besoins.

Opérée notamment par les commerces spécialisés vrac, la vente en vrac se développe avec vigueur sur notre territoire faisant de la France le pays le plus développé en matière de vrac. En 2015 notre association recensait 18 magasins vrac contre plus de 325 aujourd'hui. Ce développement démontre un engouement fort à la fois au niveau de l’offre et de la demande. 

Par ailleurs nos observations ont montré qu'un magasin vrac permet d’éviter en moyenne 1 tonne de déchets d’emballages jetables sur une année grâce à la réutilisation des emballages par les clients (bocaux, boîtes à œufs, palettes, cartons, bidons, etc.), les producteurs ou les commerçants (cartons, bocaux, bacs, seaux, etc.)

Ainsi si chaque Français consommait en vrac, au moins 2 millions de tonnes de déchets seraient évités chaque année !

Malheureusement les villes, ne réservent pas toutes le même traitement aux magasins vrac alors qu’elles devraient toutes soutenir le développement de la vente en vrac et particulièrement le développement des magasins spécialisés dans le vrac car au-delà de la réduction des déchets, un magasin vrac apporte d’autres retombées positives pour la ville : les magasins vrac participent directement à la redynamisation des territoires en réinvestissant les centre-villes ; ils permettent de recréer du lien social - la proximité avec le produit crée une proximité entre le commerçant et le client, proximité que l’on a perdue avec le développement des grandes surfaces ; les magasins vrac stimulent la relocalisation de productions nationales et locales en favorisant les produits au plus proche de leur point de vente ; enfin ils permettent la création d’emplois - un magasin vrac peut employer de 1 à 6 personnes et nous estimons à +600 le nombre d'emplois créés par la filière depuis 3 ans.

Les villes peuvent agir à différents niveaux pour soutenir le développement des magasins vrac : aider à la recherche d’un local, faciliter l’accès à des locaux commerciaux (tarif préférentiel, accès prioritaire, appels à projets spécifiques, etc.), simplifier les démarches d’aménagement des locaux, attribuer des aides pour le démarrage (financement de formations métier, subventions d'investissement pour les équipements ou le stock par exemple) et donner de la visibilité au magasin dans le journal municipal et lors d'événements organisés par la ville.

Il y a des solutions qui permettent aux villes de soutenir la vente en vrac et de générer nombreuses retombées positives (création d’emplois, création de lien social, dynamisation des centre villes), sans que ces soutiens nécessitent un investissement financier important. Villes, lancez-vous dans le vrac !