Comment les acteurs du coworking s’adaptent face à la crise du Covid-19 ?

Comment les acteurs du coworking s’adaptent face à la crise du Covid-19 ?

La crise sanitaire de la Covid-19 a eu d’énormes impacts pour de nombreux secteurs d’activités, parmi lesquels celui de l’immobilier. Après l’arrêt quasi-total de l’activité économique au printemps dernier, et l’annonce d’une seconde vague de confinement le 29 octobre 2020 par le Premier Ministre Jean Castex, les immeubles de bureaux tout comme les espaces de coworking sont aujourd’hui en voie d’adaptation et de mutation pour continuer à accueillir leurs utilisateurs en toute sécurité.

Comment s’organise le retour sur site à l’heure ou le télétravail devient l’organisation à privilégier par le gouvernement ? Les espaces de coworking souffrent-ils autant que les bureaux ou deviennent-ils au contraire la solution adéquate pour garantir performance, lien social et sécurité ? Eléments de réponse au travers des stratégies mises en place par différents acteurs.

Quand le Covid-19 fait la part belle au télétravail 

Au cours de ses dernières élocutions, la Ministre du Travail Elisabeth Borne s’est montrée ferme sur les positions du gouvernement pour la lutte contre la propagation du virus, et a détaillé les nouvelles règles qui régissent désormais l’organisation du travail. Un protocole qui concernerait près de 40% des actifs et qui s’applique autant aux entreprises qu’aux lieux recevant du public (ERP). Ainsi le « télétravail n’est pas facultatif » mais devient « obligatoire et doit être mis en œuvre pour 100% du temps de travail des postes qui le permettent ». Un mode de travail appliqué massivement lors du premier confinement et poursuivit depuis par de nombreuses entreprises. Ces dernières se sont en effet organisées depuis plusieurs mois, pour transformer leurs organisations et digitaliser leurs collaborateurs. Pour Benoît Serre, vice-Président de l’Association Nationale des DRH, les entreprises sont prêtes à maintenir leur activité avec l’ensemble de leurs collaborateurs en télétravail.

Cependant dans les faits, de nombreux Français continuent de se rendre sur leur lieu de travail malgré la menace de sanctions annoncées pour les entreprises récalcitrantes. C’est notamment le cas de Total qui évoque dans une note interne que même si le télétravail est la règle, « un temps de travail collectif est nécessaire » et recommande à ses collaborateurs deux jours de présence sur site. Il ne s’agit cependant pas là d’un cas isolé puisque LCI révèle qu’à la BNP Paribas, est imposé deux jours de présence sur site au nom du lien social, et le Crédit Agricole et le LCL assument quant à eux le « zéro télétravail » pour leurs agences bancaires. Et pour cause, puisque le nouveau protocole sanitaire dévoilé n’est ni une ordonnance ni un décret, et n’a donc aucune valeur de loi. C’est donc à l’employeur d’interpréter et de faire appliquer ces nouvelles règles.

Ainsi, les entreprises sont aujourd’hui hésitantes et oscillent entre le télétravail ou un retour sur site maitrisé. Et si l’alternative à ce dilemme était les centres de coworking ? 

Télétravail vs Bureaux classiques : le match gagnant des espaces de coworking ?

L’année 2020 a démontré qu’il existait de multiples alternatives au bureau classique : espaces de coworking, bureaux en sous location, ou en contrat de prestation de services…

Représentant un marché en forte croissance jusqu’à l’apparition du Covid-19, le marché du coworking en France recensait plus de 1 700 espaces de coworking début 2020. Un chiffre qui a triplé depuis 2017 et qui augurait de la future saturation du marché. C’est pourquoi nombre d’espaces avaient fait le choix du repositionnement et de la montée en gamme ou de la spécialisation depuis quelques temps déjà. La crise n’a fait qu’accélérer cette tendance et représente une opportunité pour les espaces qui auront su résister.

«Plus on s'éloigne du centre de Paris et plus la demande est forte ces derniers mois (+ 54 % après le déconfinement) », précisait Christophe Burckart, directeur général de Regus et Spaces, aux colonnes du Parisien. Ainsi les centres qui proposent des bureaux partagés sont aujourd’hui fortement sollicités pour organiser le télétravail.

Si l’aspect communautaire représentait l’ADN de ces tiers lieux il y a encore quelques années, ils sont aujourd’hui assimilés à la demande de flexibilité des entreprises et leurs aspirations de voir la fin des baux classiques 3/6/9. De plus, exit les espaces densifiés et/ou aseptisés, il s’agit davantage aujourd’hui de proposer des expériences de vie plus personnalisables comme peut le faire un bailleur classique. La question de l’attractivité des bureaux est donc au cœur de ces nouvelles réflexions.

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Espaces de coworking : quelques exemples de stratégies gagnantes

Nombreux sont ceux qui s’interrogent encore sur l’ouverture des espaces de coworking durant cette phase de confinement, et des règles de distanciation sociale et de sécurité sanitaire mises en place dans ces lieux. Il faut en effet souligner que la majorité des espaces de coworking demeurent ouverts.

  • WeWork : le géant du coworking assure avoir pris les mesures nécessaires en termes d’hygiène et de taux de remplissage. Les espaces de travail ont ainsi été repensés avec des nettoyages renforcés, des aménagements modifiés, des systèmes CVC améliorés, et une signalétique accueillante.
  • Wojo : qui dispose de l’un des plus importants réseaux d’espaces de coworking en France, a mis en place, en partenariat avec le Groupe Socotec leader de la gestion des risques, une charte « Safe & Healthy Workplace » pour accueillir les utilisateurs en toute sécurité. Parmi les services habituels proposés, seules les salles de réunion et de fitness demeurent fermées, ainsi que leur réseau de « Spots » qui sera de nouveau accessible dès la réouverture possible du secteur hôtelier.
  • Spaces : le plus international des centres de coworking, a lui aussi établi un protocole de sécurité stricte garantissant la sûreté de ses utilisateurs. Un service d’assistance composé de responsable de communauté, de réceptionnistes, d’ingénieurs informatiques, prestataires de services de nettoyage… est également dédié pour chacun des différents centres.

A ce jour, les impacts réels de la crise du coronavirus sur les espaces de coworking et les tiers lieux ne sont pas encore connus et il faudra attendre les résultats de l’étude menée par Patrick Levy-Waitz, (France Tiers-Lieux) auprès des espaces de coworking, pour le savoir.

Néanmoins, si ces derniers continuent de miser sur la flexibilité tarifaire et de durée, et la sécurité comme condition d’accueil, gage que le modèle continue son ascension dans les mois à venir.

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