Comment savoir si vous l'aimez vraiment...

Comment savoir si vous l'aimez vraiment...

Récemment, un client en coaching me faisait part de son embarras par rapport à sa compagne, qui venait de le quitter.

“Je me sens tellement “perdu” que je ne sais même pas si je l’aime ou pas…Est-ce que j”aime cette personne pour de vrai ? Ou bien est-ce par exemple de l’attachement lié à l’habitude ? "

Voici les 3 questions qu’il m’est venu de lui proposer en miroir, pour l’aider à y voir plus clair :

  1. Quand elle n’est pas là, elle te manque, tu penses à elle, la vie est un peu terne, tout en étant tout de même vivante et intéressante, mais c’est un peu comme s’il y manquait quelque chose, comme une bonne soupe sans sel ? Ou bien quand elle n’est pas là, ça va aussi bien pour toi que si elle était là (voir même : encore mieux  ? Là, tu commences à voir se dessiner ta réponse…
  2. Quand elle est là et que cela se passe bien entre vous : est-ce que c’est “génial” ou juste "sympa" ? Est-ce que tu te sens totalement en état d’amour, envers elle évidemment, mais aussi envers tous et tout, si bien que tu serais prêt à vivre cette expérience d’un bout à l’autre de ta vie entière avec elle quoi qu’il arrive, tellement c’est évident que c’est elle la compagne de ta vie ? Ou bien est-ce que tu te dis, qu’avec une autre ça pourrait le faire aussi (peut-être même encore mieux : avec une plus jolie-sexy-gentille-intelligente, etc… un peu comme avec un produit de consommation, tu pourrais ainsi comparer les fonctionnalités, lire des avis d’utilisateurs, comparer avec des produits concurrents, et en fonction de ton “budget” viser le meilleur rapport qualité/prix..) ?

C’est là qu’il ne faut pas se contenter d’être romantique, mais qu’il faut être profondément honnête envers soi-même. 

Voulez-vous rêver votre vie, ou bien vivre vos rêves ?...

Ne répondez pas trop vite à cette question, de façon automatique, en fonction de ce que vous aimeriez que soit la réponse (selon une moralité, une perspective religieuse, des peurs ancestrales, ou des rêves roses). Soyez honnête, et prenez votre temps : il en va de votre vie. Vous savez, peut-être que vous aimez vraiment cette personne, mais que votre amour n’a pas encore été complètement dégagé de sa gangue. Donc vous ne vous reconnaissez pas complètement dans ce qui est présenté là. Mais cela ne veut pas dire, que votre relation n’en ait pas le potentiel. A vous de voir…

3. Et enfin, quand elle est là et que ça se passe mal entre vous (si c'est la bonne personne pour toi, c'est très difficile à vivre, parce qu'elle te correspond bien et qu'elle sait instinctivement où taper pour te remettre en question là où cela te touche), est-ce que tu serais prêt à foutre en l'air votre relation sur un coup de tête pour ne plus vivre cela, ou bien est-ce que même ça, cette souffrance, c'est quand même bon, parce que c'est avec elle que tu le vis... Ce sont "vos" disputes, et tu les aimes parce qu'elle est dedans et avec. Une dispute AVEC ELLE, c'est peut-être une dispute, mais c'est quand même avec elle ! C'est toujours mieux qu'autre chose sans elle, ou un paradis avec une autre ! Dans ce cas, même vos éventuelles disputes sont auréolés d'une sorte de sacralisation, et quand tu sors la tête du four et que tu reprends un peu de sérénité, tu abdiques de tout ego, tu renonces à avoir raison, tu ne veux pas avoir le dernier mot, tu ne te laisses pas faire, mais ce n'est même plus la question : tu l'aimes et ne voudrais pas qu'elle souffre. La compassion noie le ressentiment. L'ego est "vu", et dissout par l'amour vrai. Pour autant tu es libre et sans compromission : elle peut te quitter, c'est sa liberté. Cela ne te fait pas peur. Tu ne perdras rien, parce que grâce à elle tu t'es trouvé et qu'elle sera toujours en toi... du coup, tu peux pleinement te donner, sans arrière pensée, sans manipulation, sans attente cachée. Tu es prêt. A tout, tout le temps.

(Bon là, je reconnais que ça va un peu plus loin que le simple bout du nez. Si l'amour vous conduit là, c''est sans doute que cette relation vous a poussés un peu plus loin que sur le chemin ordinaire. Pourtant cet extra-ordinaire est très naturel. C'est là que va l'amour vrai, celui qui brûle toutes les scories et ne laisse derrière lui que de l'incandescence pure)

Il en va de même avec vos bouderies, vos impatiences, vos irritations, vos frustrations, vos déceptions, vos angoisses, vos colères, vos désespoirs : c'est toujours infiniment précieux parce que c'est AVEC ELLE ! Tout est bon du moment que c'est AVEC ELLE... De votre passé, tu ne regrettes rien (au-delà du fait que si tu pouvais, tu ne referais pas les mêmes erreurs évidemment). D'elle : tu ne changerais rien ! Et de votre avenir, tu n'as rien besoin de savoir, ni d'espérer ni de redouter, parce que ta vie est déjà réussie, du fait même de l'avoir connue. Il reste évidemment toute la suite à vivre, mais quoi qu'il arrive, c'est de moindre importance, ce ne sont là que des évènements. Oui, si elle tombe enceinte "au mauvais moment", si elle te trompe, si elle te quitte, si elle attrape une maladie grave, si elle tombe en dépression, et si même elle mourait, ce serait pénible à vivre, mais ce serait quand même "bon", parce que ce serait toujours AVEC ELLE, et ce serait toujours d'elle dont il s'agirait (et tout est bon en elle et avec elle, même ses défauts et ses manquements)...

Certes la séparation fera souffrir, mais ça c’est à l'intérieur de “l’histoire”. Quant à l’amour vrai, il n’est pas dans l’histoire. C’est l’histoire, plus ou moins réussie, plus ou moins agréable, qui est à l'intérieur de l’amour vrai, lequel est parfait…

Bon, alors là, tu réponds quoi ? Prends le temps, retourne au contact avec cette question, avec cette appétence, et tu verras bien ce qui infuse du sein même de la relation. La question t’apportera progressivement la réponse, sans que tu la cherches. Elle va s’imposer. Si c’est “Oui”, c’est banco, mais accroche toi, ça va tanguer pour de vrai ! Si c’est “non” , ne perds pas de temps : prends tout ton temps pour te séparer si tu manques de courage pour le faire tout de suite, ou si les circonstances ne sont pas propices, mais ne faillis pas à cette séparation, elle est absolument nécessaire, sous peine sinon de te compromettre et de rendre trois personnes malheureuses :

  • Elle, avec qui tu ne rompts pas, et qui reste bloquée avec un homme qui ne la mérite pas puisqu’il ne l’aime pas
  • Toi, qui passe à côté de ta vie, avec la mauvaise personne (même si tu as pour elle beaucoup d’affection, d’estime et de respect, même si c’est éventuellement la mère de tes enfants, même si… tout ce que tu voudras !)
  • Et ta véritable amoureuse, que tu ne connais peut-être pas encore, mais que tu trahis en ce moment même, en n’ayant pas le courage de t’affranchir de tes chaines. ("Et si je ne la rencontrais jamais ?" Aucune importance, garde l'espoir et ne te compromets pas, parce que cela : c'est l'échec certain. "Mais, n'est-ce pas un peu radical ?" Si, ça l'est. Comme la vie. La vie est radicale...)

Après, bien sûr, tous les accommodements sont envisageables, à toi d’être créatif et aimant. Co-construis avec tes partenaires de vie, ce qui paraîtra le plus juste. Mais ne te soumets jamais pour faire plaisir. C’est un TRES mauvais calcul, qui ne fera plaisir à personne, en définitive…

UNE VIE SANS SOLEIL

Cet extrait de 4 mariages et un enterrement m’avait marqué. Comment le ressentez-vous ?

Dans ce film, le jeune homme qui déplore la mort de son compagnon, est excessif peut-être, parce qu'il est frappé de “passion”. On sent qu’il est désespéré, éteint, abattu, et plein de rage pourtant. Pour lui, c’est évidemment un grand moment à vivre. Mais ce n’est qu’un moment, à propos duquel il met en scène une histoire terrible, avec sincérité (comme quand on est sincèrement malade). L’être cher sur lequel il prenait appui, a disparu et il devra marcher sans appui dorénavant. Et il ne voit pas comment cela va être possible. C’est pourtant impitoyablement nécessaire.

Pour le moment, il croit que l’amour cesse avec la mort de l’être aimé, mais il se rendra compte tôt ou tard qu’il se trompait.

L’amour comme la vie, n’a pas d’opposé (la mort n’est l’opposé que de la naissance, et la haine n’est qu’une forme douloureuse et réactive de l’amour). Bien après, quand sa douleur sera digérée (en même temps que son apitoiement sur soi-même), et elle le sera forcément un jour, il reprendra contact avec sa propre Source, la vie qui s’écoule en lui-même.

Pour autant, il ne cessera jamais d’aimer son ami, mais il n’en aura plus “besoin”. Leurs rencontres ne seront plus “nécessaires”, mais gratuites, sans cause et sans objet, juste parce qu’elles s’imposent comme une évidence… quant à la mort, elle n’est rien face à cette intemporalité.

Et la Joie demeure, qui reprendra tôt ou tard son expression naturelle de joie d’être et de joie de vivre, longtemps après peut-être…. Le feu de vie reprend toujours ses droits, comme des braises, qui couvaient sous la cendre, et qui refont des flammes quand un peu d’air vient les attiser.

L'amour vrai n'a rien à voir avec l'histoire de solitude et de déchirure, qui survient toujours, ne serait-ce qu'à la mort d'un des deux. Cette histoire de souffrance, qui est respectable, n'est qu'une mise en scène psychologique. Quand cette misérable histoire sera suffisamment déployée pour être vue et dissoute, il restera l'amour vrai, sans histoire, un sentiment de tendresse toujours disponible, une Présence en soi, forte et tranquille. Quelle présence ?

  • La présence de l’autre diront les romantiques (et les nécromantiques)
  • La Présence de Dieu diront les mystiques.
  • Tout en appréciant le point de vue des uns et des autres, je dirais juste “La Présence”, qui est autant celle de l’autre, que du Tout Autre, que de soi-même.

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A ceux, qui diraient peut-être (cela arrive parfois) qu'un tel article n'a rien à faire sur un réseau social professionnel, je répondrais que l'amour fait partie de la vie, donc de la vie professionnelle. Et celle-ci serait encore plus intéressante, si elle n'excluait pas l'Essentiel.

En ce qui me concerne, qui suis coach, cette réflexion co-construite en séance avec mon client, est une expérience professionnelle. Je la partage avec mes confrères coachs (coachs titulaires et apprentis coachs) et avec ceux qui me font l'amitié de s'intéresser à mes articles, qui sont tous des professionnels, qui travaillent sur eux-mêmes pour une vie professionnelle encore mieux épanouie.

Laurence PETIT BADIE

LPB CONSULTING - Audit | Médiation | Erickson Coaching | Formation. Positive Psychology Coach / Innovative Corporate Trainer / Architect of Professional Advancement / Life and Career Design Consultant.

6 ans

C

La question aurait aussi pu être plus générale de type est ce que j’aime vraiment ? Parce qu’aimer peut se poser sur une personne (y compris soi-même ..), un lieu, la nature, son travail….. La réponse la plus facile est peut-être de savoir si cet amour apporte de la joie, un sentiment de liberté et des chatouillements dans le ventre. ;.Dans le cas contraire, il peut avoir beaucoup d’autres choses mais le plus souvent la dépendance financière ou affective hyper bien organisée dans notre société pour assurer une sécurité à ceux pour qui la liberté individuelle est synonyme de menace et de perte de pouvoir sur les autres… Sinon Paul, tu peux nous le traduire en IL… 

Stephanie Abbe

C-suite | Global Business Development @ Foundever Digital CX AI Customer Journey Expert Retail, Luxury, Sustainability

6 ans

Ne pas vous poser la question ?

claude hediguer

Recherches dans divers domaines, en partie autodidactes.

6 ans

😊 Les relations amoureuses peuvent être une "alchimie " extrêmement complexe. Merci pour ce partage, Paul DEVAUX. Meilleures salutations. 😊💐

Tissot-Bourgeois Sylvie

⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ Coaching Professionnel 💎 Fondatrice du Cabinet « Et si j'avais un Coach ! »

6 ans

Je pense également que l’amour est une partie composante de la vie qui rejaillit d’ailleurs à tout moment sur tous les piliers de celle ci.

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