Comment se défaire du syndrome de l’imposteur ?
Photo Peter Forster to Unsplash

Comment se défaire du syndrome de l’imposteur ?

  • Est-ce que vous ressentez un fort sentiment de crainte de ne pas être à la hauteur ?
  • Est-ce que vous n’arrivez pas à demander de l’aide ?
  • Est-ce qu’il vous semble plus facile d’abandonner que d’affronter le regard des autres ?
  • Est-ce que vous vous remettez en doute continuellement ?
  • Est-ce que vous tentez systématiquement de minimiser les compliments qui vous sont faits ?  

Si vous avez répondu oui à l’une de ses questions, il y a de forte chacune que vous ayez fait l’expérience de l’imposture comme 70 % des gens.

Le syndrome de l’imposteur tire ses origines de nos croyances limitantes. Il a été identifié pour la première fois en 1978 par les psychologues Pauline Rose Clance et Suzanne Ament Imes. Clance a d'ailleurs élaboré une échelle qui permet de mesurer son niveau.

Comment se produit le phénomène?

Ainsi, si l’on vous a dit que vous étiez nul, il est possible que vous y ayez cru. Dès lors que vous aurez du succès, vous supposerez que quelqu’un va vous démasquer et crier tout haut à l’imposture parce que vous ne vous croyez pas légitime.

Cette sensation d'imposture provient souvent des croyances et celles-ci peuvent prendre plusieurs formes. Elles servent habituellement de raison pour justifier l’inaction. Elles se dissimulent dans le quotidien. Prêt pour la chasse à l’imposteur ? Voici comment s’en défaire.

Tout d’abord, reconnaitre sa présence

Le premier point est d’admettre son existence, de mettre les mots sur les sentiments que l’on ressent et de les nommer. Avant de passer à l’action, parlez de vos sentiments avec vos amis. Il y a de fortes chances que la personne ait déjà vécu elle aussi ce malaise. Le fait de reconnaître ses sentiments permet d’identifier la croyance qui s’y rattache. Celles-ci sont souvent l’apanage de notre enfance, de notre environnement, de notre contexte familial et de nos traits de personnalité. On décèle généralement 3 types de comportements associés ; le sentiment de tromper les autres sur nos réelles compétences, la peur d’être démasqué, attribuer notre succès à des causes externes telle la chance.

Une situation banale peut vite se transformer en évènement d’ampleur si vous ignorez vos sentiments. Par exemple, vous vous faites rabrouer au travail pour un mauvais choix ayant eu des conséquences et au lieu de prendre du recul, vous vous dites que vous êtes nul et que vous devriez quitter ton poste.

Quelle est la croyance sous-jacente au sentiment ?

Pour identifier nos croyances, l’un des trucs est de reconnaître la peur qu’on y associe. Dans l’exemple plus haut, la croyance est d’être reconnu par les autres comme nul. Elle est souvent dissimulée dans une petite phrase anodine qu’on se répète régulièrement. 

Que disent les faits ?

Une fois la croyance sous-jacente, créant le malaise, identifiée, demandez-vous : est-ce un fait ? Est-ce que le fait d’avoir commis une erreur prouve que je suis nul ? Non, plusieurs facteurs peuvent entrer en compte, votre connaissance de la situation, un manque d’information, un manque de concentration, etc. Ce qui teinte la croyance, c’est l’émotion. Ce n’est pas parce que je me sens nul que je le suis. D’où la subtilité entre une émotion, un sentiment et un fait.

Ce que je conseille souvent à mes clients est de se créer un conseil de gens bienveillants et honnêtes. Ce petit comité peut vous servir dans différents contextes. Dans le présent cas, il peut servir à valider votre lecture de la situation et vous aider à faire la différence entre l’histoire que vous vous racontez et les faits. 

Quelles sont les limites associées à cette croyance ?

Une fois la croyance admise, identifiez ce qu’elle limite. Pour ce faire, vous pouvez utiliser les questions suivantes :

  • Qu’est-ce que cette croyance m’empêche de faire ?
  • Que m’empêche-t-elle d’avoir et d’être ?
  • Si je fais fi de ma croyance, qu’est-ce qui devient possible ?

Quand on identifie les limites que nos croyances nous imposent, nous prenons conscience de l’ampleur de leur impact sur notre quotidien. Prendre la mesure des limitations permet de renverser la vapeur et d’envisager ce qui se trouve au-delà.

Identifier les avenues possibles

Prendre le temps d’évaluer les avenues possibles permet de s’ouvrir à un monde de possibilités. Cependant, je sais que notre cerveau est bon pour tenir à son idée, alors voici une série de questions pour vous débloquer.

  • Évaluez ce qui pourrait se produire.
  • Et si les conséquences étaient pénibles, comment pourrais-je y réagir ?
  • Quels sont les potentiels apprentissages que je puis faire dans la situation ?

Que faire en cas d’erreur ?

On a tendance à fonctionner selon des règles dictées dans notre enfance. Par exemple, je dois toujours avoir la bonne réponse. Dans un tel cas, il importe de reconnaitre que nous avons tous droit à l’erreur. L’important est de tirer parti des apprentissages que nous faisons, sur nous et sur la situation. Il convient donc de revenir au fait et de réfléchir à comment nous pourrons mieux faire la prochaine fois. N’oublions pas que c’est l’expérience qui forge la confiance.

« L’échec n’est que l’occasion de recommencer plus intelligemment. »
Henry Ford

Comment voir le positif ?

Nous avons tendance à nous mettre de la pression pour réussir. Le perfectionnisme est un moteur qui démontre notre volonté d’exceller. Cependant, c’est à nous de le doser. On a souvent le réflexe de croire que les autres sont obnubilés par nos faits et gestes, jugeant chacun d’eux. Bonne nouvelle! Ils sont probablement trop occupés à leur propre réflexion face aux jugements d’autrui, eux aussi. Un point positif dans cette situation, c’est que nos critiques sont probablement plus acerbes et vives que celles des gens qui nous entourent. Il y a fort à parier que si vous demandez autour de vous ce que les gens en pensent, ils seront bienveillants et ouverts à votre endroit.

L’ampleur du jugement que nous avons de nous-même et celui des autres est souvent comparable à un océan versus une goutte d’eau.

Comment changer son discours ?

Nos pensées roulent en boucle de manière automatique et répétitive. Dans les faits, 95 % de nos pensées sont les mêmes, répétées chaque jour. Alors, il apparaît donc essentiel de recomposer ses croyances limitantes en croyances ressources. Pour ce faire, on doit la recomposer de manière positive. Pour vous assurer de sa solidité, elle doit être appuyée sur une preuve tangible. Je suis nul deviendra alors, je suis capable de grandes choses, je suis en mesure d’aller chercher de l’aide lorsque j’en ai besoin, suivi de la preuve démontrée par une situation où vous avez réussi.

Un exercice intéressant pour se doter d’exemple est de faire une liste de nos réussites des 5 dernières années, autant les petites que les grandes. Cette liste nous permet d’être positif quand notre discours interne l’est moins.

Comment vous assurer du succès ?

Syndrome de l'imposteur et visualisation

Visualisez-le. Faites comme les athlètes et vivez votre moment de gloire dans votre tête avant de le réaliser. Faites comme si, projetez-vous dans l’action. Que voyez-vous ? Quels sont les défis que vous avez dépassés pour atteindre votre but ?

Comme le dit l’hypnothérapeute Marisa Peer : « Notre cerveau croit ce qu’on lui dit alors trompez-le. »

Prendre le temps d’imaginer la situation ou l’évènement qui stimule notre imposteur est un bon moyen d’identifier les défis et les ressources auquel nous devrons recourir. C’est un exercice qui vous octroie de la perspective face aux évènements et le détachement nécessaire pour faire la différence entre vous et le résultat. Cela permet d’aborder la situation avec plus optimisme.

Finalement, pour marquer le pas, célébrez !

Un des meilleurs moyens d’admettre nos réussites est la célébration. Attention, je ne parle pas vous payer un gros voyage ou une Ferrari, mais bien de souligner le fait que vous vous êtes surpassé. C’est d’ailleurs un des points qui semblent le plus difficile auprès de plusieurs personnes. Ce que je vous suggère, c’est de penser d’avance à comment vous allez célébrer votre succès. Ce qui vous vous offrez doit vous faire envie suffisamment pour vous motiver lorsque vous serez en proie aux doutes.

Décider

Travailler sur son syndrome de l’imposteur peut sembler difficile voire décourageant. Effectivement, nos petits juges intérieurs risquent de ne pas apprécier notre démarche, elle brime leurs pouvoirs. Cependant, une fois qu’on a pris conscience de notre posture, il est difficile de reculer. Comme un membre de mon entourage m’a déjà dit : nous ne pouvons désapprendre ce que nous avons appris.

Tu désires y travailler mais tu te sens bloqué ? Le fait de se faire accompagner pour y travailler peut être une solution qui te permettra de profiter d’un espace sécuritaire pour nommer tout haut ce qui t’habite et trouver des solutions adaptées à ta réalité. J’offre ce type d’accompagnement, alors écris-moi.

Vous aimeriez valider votre niveau d'imposture? Voici l'échelle de Clance qui permet de l'évaluer.

Voici une vidéo qui a inspiré mon accompagnement sur le syndrome de l'imposteur et la rédaction de cet article: Thinking your way out of imposter syndrome | Valerie Young

Pour les lecteurs, plusieurs livres existent sur le sujet, voici celui que je vous suggère: Cessez de vous déprécier ! Se libérer du Syndrome de l'Imposteur de Kevin Chassangre et Stacey Callahan 

Lana Pedneault

Communicatrice dynamique et engagée ✨

4 ans

Très pertinent ! Me semble avoir déjà lu des statistiques par groupe d'âge et de sexe. Les jeunes femmes seraient moins touchées que les femmes d'âge mûr. Est-ce que je me trompe ?

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