Comment va notre démocratie ?
Dall-E et son incroyable vocabulaire :-)

Comment va notre démocratie ?

C’est la question d’entrée de jeu qui nous a été posée lors du 9ème Forum d’échanges organisé par les Fonds de Recherche du Québec. Et des échanges il y en a eu croyez-moi, je me serais cru plongé au cœur d’une version physique du réseau social X, mais une version altérée, puisque si tous les commentaires étaient permis, ils se devaient néanmoins de rester respectueux, et ce fût le cas, même si parfois les commentaires émis avaient de quoi crisper l’audience et les invités présents sur scène.

Mais il parait que c’est ça la démocratie. Ad nauseam on nous a répété que le mot « démocratie » venait de « démos » qui veut dire peuple en grec ancien, et de « kratos » qui veut dire le pouvoir, et qu’à la base cela désigne un régime politique dans lequel tous les citoyens participent aux décisions comme l’aurait voulu le grec Solon, considéré comme le père de la démocratie, bien avant Elon Musk et son réseau social voulu libertaire. Ce forum a ouvert sur les mots de notre Scientifique en Chef monsieur Rémi Quirion, qui nous rappelait que faire vivre une démocratie ce n’est pas seulement voter aux quatre ans, mais c’est être engagé, ce qui est devenu réellement complexe avec la vitesse de propagation de l’information et de la désinformation au temps des réseaux sociaux, des propos appuyés par la présidente du Palais des Congrès qui nous accueillait, madame Emmanuelle Legault, et qui considérait que la désinformation était une réelle entrave aux avancées scientifiques dans le monde. La table était mise, ne restaient plus qu’aux échanges à prendre leur place.

Et ils ont commencé à Philippe Duclos, professeur à l’ÉNAP, qui y allait d’une citation à la « Winston Chruchill » comme quoi la démocratie était « le pire système… hormis tous les autres », car on ne peut rien prendre pour acquis étant donné la facilité que l’on a à limiter les débats publiques, et octroyant pas conséquent la note de passage au niveau de l’appréciation que l’on a au Québec de la démocratie, car si confiance il y a encore, elle est contre balancée par l’insatisfaction et le cynisme. À ce propos, chiffre quelque peu déroutant, mais ce serait 35% des jeunes de 18 à 35 ans qui seraient près à considérer un régime autoritaire ou libéral, donc, moins attachés à la démocratie que les générations d’avant. Et puisque c’était dans le titre même de l’événement, la discussion a vite pris le virage de la désinformation, menace sournoise à notre démocratie qui elle carbure à l’information. Une désinformation particulièrement bien organisée menant à la déstabilisation des nos démocratie, et qui profite d’un réel paradoxe, à savoir que la démocratie pour bien fonctionner, se doit de complexifier les choses et allonger les délais, pour que, je le répète comme durant le forum, chaque citoyen puisse participer aux décisions.

Mais là où les échanges se sont corsés, c’est lorsque le postulat suivant a été soulevé : « personne n’a le monopole de la désinformation ». Je vous laisse imaginer les prises de positions dans la salle en regard aux médias d’information… Cependant, une petite dose de rappel a été faite comme quoi il existe tout un spectre de la désinformation, qui se décline en plusieurs degrés, nécessitant de trier l’ivraie du bon grain, de miser sur des institutions qui font une partie du travail à notre place, faisant référence bien sûr aux médias d’information qu’il faut impérativement séparer des personnes qui les dirigent, et rappelant que nous avons besoin d’institutions fortes, autonomes et bien financées, chaque mot étant pesé et choisi délibérément. Et si ce n’était pas suffisant, une deuxième dose de rappel, c’est comme le vaccin contre la Covid, a été faite en spécifiant que la démocratie c’était aussi de l’ordre culturel et que cela produisait des résultats différents selon les différentes régions du monde, comme en Suisse, pays de notre Thierry Weber national, chroniqueur pour MonCarnet, où le référendum semble l’emporter sur les autres moyens d’exprimer la notion de démocratie, ou encore en Afrique où c’est l’oral qui l’emporte, ou encore aux USA pour certains États où c’est la participation citoyenne qui prime. Mais notre vrai problème à tous en lien avec la désinformation, c’est qu’il n’existe pas d’indicateur pour mesurer son état d’avancement dans le monde, car trop complexe à opérationnaliser. Avis aux chercheurs et thésards du Québec, vous avez-là un excellent sujet à cogiter. Cependant je vais vous donner tout de même une statistique qui est sortie lors de ce forum, et qui laisse songeuse, 42% des québécois ont peu ou pas confiance envers les réseaux sociaux qui relaient l’information, et 44% pensent aussi que les médias traditionnels manipulent l’information (source Léger). Ouch, ça fait mal. Une des pistes qui a été évoquée, est qu’à force de mettre les chroniqueurs de l’avant pour aller chercher de l’audience, le niveau de confiance envers les journalistes n’allait pas en s’améliorant. Ouch, deux fois, et là, je ne sais pas pourquoi, mais je me suis senti comme un peu visé…

Et toute cette désinformation on la retrouve en grande majorité dans les réseaux sociaux, qui exploitent à merveille les failles psychologiques de nous autres faibles humains que nous sommes, et qui aujourd’hui, se nourrissent d’une intelligence artificielle capable, selon l’AFP, de duper les chercheurs eux-mêmes, qui ont considérés comme crédibles 50% des articles écrits par des intelligences artificielles génératives lors d’une étude qui malheureusement n’a pas été nommée au Forum. Et à propos de l’intelligence artificielle, c’est Nicolas Garneau, professeur à l’Université de Copenhague qui nous a donné la citation de la journée avec un bien senti : « L’IA, c’est comme un virus, ça mute et c’est une course sans fin ». Un angle comme un autre pour voir cette technologie de rupture. Quant aux médias, c’est Jean-Hugues Roy de l’UQAM qui y est allé d’une sortie non complaisante, exprimant le fait que « quand l’information devient un produit de consommation, cela amène à des dérives, que les médias d’information devraient faire leur mea-culpa et s’auto-imposer des changements dans leurs modèles d’affaires », et là-dessus, le simple chroniqueur que je suis le rejoint à 100%.

Alors, comment va notre démocratie ? Je trouverai peut-être une réponse pour une prochaine chronique, dans le livre de l’Institut du Nouveau Monde que j’ai acheté à l’entrée de ce 9ème Forum d’échanges, qui parle de « crise de la démocratie » qui affecte l’état de droit, le dialogue social, l’engagement de la jeunesse, l’éducation, le féminisme, l’économie, la participation électorale, la recherche ou encore la gouvernance autochtone. Prendre sa place, s’informer, se mobiliser, rester en alerte, écouter l’autre, délibérer collectivement, voter, manifester et décoloniser nos esprits et nos institutions. C’est que semble vouloir nous dire les autrices et les auteurs de ce livre intitulé « L’état du Québec, quel avenir pour la démocratie ? ».

 

 

Rien d'étonnant dans ces stats... Notre démocratie va mal, et pourtant, nous cautionnons collectivement le malaise, élection après élection... Voici une alternative qui a le grand mérite de faire avancer la cause de la démocratie. Deux prémisses : 1- Nous attendons un messie qui va venir (r)établir une vraie démocratie : ça n'arrivera pas dans le système actuel. Toutes les promesses de réforme du mode de scrutin tombent historiquement à l'eau une fois que les partis qui les ont formulées sont au pouvoir. CQFD. Bref, le messie n'arrivera pas!   2- Nous souffrons d'un biais d'ancrage collectif quant à notre système parlementaire : les partis politiques ne sont ni essentiels, ni obligatoires au fonctionnement de toute démocratie. En somme, ce sont les partis politiques qui sont le réel problème de la démocratie. Peu importe leur orientation, ces partis ne sont que des intermédiaires entre les électeurs et l'État : on ne peut pas faire confiance à un intermédiaire pour veiller à ses intérêts! Trois propositions pour une nouvelle démocratie au troisième millénaire : 1- Vote pour un CANDIDAT INDÉPENDANT; 2- Pas de FINANCEMENT PRIVÉ OU D'ENTREPRISE; 3- DÉCENTRALISATION MAXIMALE. VOTE IND → www.vote-ind.com/fr Pensez-y! 😉

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Alexandre Pires 🍩

Accélérateur d'Impact . Accompagnateur de Transformation . Éternel Curieux

1 ans

Très curieux de lire la suite avec ta lecture de l'Etat du Québec de Institut du Nouveau Monde (INM) 😊.

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