Commentaires N° 24
La guerre en Ukraine domine toute l’actualité y compris la campagne de l’élection présidentielle en France.
Les tentatives diplomatiques à l’initiative de la France et de l’Allemagne pour obtenir la paix dans le cadre de l’accord de Minsk ont échoué. L’Ukraine n’étant pas membre de l’OTAN, elle est réduite en cendres par les bombardements russes. Il ne reste à l’OTAN que la politique de l’endiguement (chaque centimètre carré des États-membres de l’OTAN sera défendu) et il ne reste à l’Europe que de constater à nouveau son impuissance.
A titre positif, la guerre en Ukraine a réveillé les consciences et permis un revirement de l’attitude face aux questions de sécurité, notamment en Allemagne. Ceci concerne la capacité de défense de l’Europe, mais aussi la nécessité d’assurer l’autonomie énergétique.
L’adoption d’un budget spécial à hauteur de 100 milliards d’Euros et la décision de porter les dépenses militaires à un minimum de 2 % du PIB par an ne suffisent néanmoins pas encore. Il est indispensable que la population dans son entier défende ces mesures, afin qu’elles soient appliquées dans la durée. Après la commande des F 35 américains, il conviendra d’investir dans des systèmes d’armement européens: imaginons un instant que Donald Trump qui vient à nouveau de trouver Poutine génial, devienne à nouveau le politicien décisif après les élections de mi-mandat en novembre prochain…
Réduire la dépendance énergétique de la Russie est devenue tout d’un coup prioritaire: plus de 50 % du gaz, plus de 30 % du pétrole viennent de Russie.25 % des capacités de réserve stratégique du gaz appartiennent à …Gasprom… Et c’est ainsi que d’un coup et d’un seul l’Union européenne assure l’approvisionnement afin de constituer à nouveau les réserves stratégiques. Il est triste de devoir constater que de ce fait les sanctions économiques doivent faire l’impasse sur l’achat de matières premières, qui remplissent les caisses du régime de Poutine à hauteur de 600 à 700millions d’euros par jour…
La campagne des élections présidentielles en France se résume de ce fait à l’essentiel. Emmanuel Macron profite du bonus de sa fonction et des divisions au sein de l’extrême-droite et de la gauche. La candidate républicaine Valérie Pécresse souffre d’avoir mené la mauvaise campagne électorale, par-delà sa faiblesse réthorique. Elle a fait une campagne de premier tout, se frottant à Eric Zémmour et Marine Le Pen, plutôt que de se positionner d’entrée de jeu comme seule alternative crédible à Emmanuel Macron. Eric Zémmour a affaibli Marine Le Pen, pendant que Jean-Luc Mélenchon profite de la débacle socialiste. Le résultat des derniers sondages l’illustre : Emmanuel Macron, qui fait (trop ?) peu campagne devance avec 28 % aussi bien Marine Le Pen (21,5 %) que Jean-Luc Mélenchon (15 %). Eric Zemmour et Valérie Pécresse sont distancés à 10,5 %. Le candidat des Verts Yannick Jadot parvient juste à 5 %. La candidate officielle des socialistes compte 2 % des intentions de vote, malgré le soutien (tardif) de Francois Hollande.
L’avance d’Emmanuelle Macron au deuxième tour fond: il obtiendrait 53,5 % des voix contre 46,5 % pour Marine Le Pen (Source de tous les chiffres : IFOP le 31 mars 2022)
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La guerre en Ukraine a également réduit l’attention portée au Covid. Les États-Unis déplorent déjà un million de victimes du Corona, en faisant le pays avec le plus de victimes par million d’habitants (3003), soit le double de l’Allemagne. La progression virulente du nombre de cas en Allemagne est préoccupante. Il n’est donc pas surprenant que l’OMS y critique la levée des mesures de protection, comme en France d’ailleurs. Ce d’autant plus que le taux de vaccination y reste très faible et n’a guère évolué depuis le 31 décembre dernier : il est aujourd’hui inférieur au taux américain, malgré tous les sceptiques du camp républicain.
Espérons le retour prochain de la raison et de la fin de la guerre en Ukraine! Et assurons la défense de notre avenir!
Christophe Braouet
31 mars 2022