Conflit Ligue 2 - beIN Sports : pourquoi il est important d’agir ?
Jean-François Bruneau
Consultant en marketing pour clubs sportifs et entreprises | Apporteur d'affaires | Copywriter | 25 ans d’expérience
Créée en 2012, beIN Sports dispose d’un portefeuille de droits conséquent et met en valeur les événements qu’elle diffuse à travers une couverture généreuse et une ligne éditoriale positive et passionnée. Même si elle n’hésite pas à analyser, sans langue de bois, les performances des acteurs passant à l’antenne, la polémique n’est pas son cheval de bataille.
L'origine du conflit : la diffusion du multiplex Ligue 2 avancée au Vendredi soir
Concernant la saison 2024-2025, beIN vient d’obtenir la diffusion d’un match de Ligue 1 McDonald’s (le Samedi à 17h) après avoir décroché l’ensemble de la Ligue 2 BKT (1 match le Samedi à 14h30 + 1 match le Lundi à 20h45 + 1 multiplex reprenant les autres rencontres). Ce dernier se retrouve au cœur d’une récente polémique car il a été avancé au Vendredi (afin de ne pas "télescoper" le match de L1 diffusé à 17h) ce qui déplait fortement aux clubs et à leurs supporters ... qui ne se gênent pas pour le faire savoir par des actions parfois violentes. Cela incite beIN à étudier pleinement sa position en ce qui concerne son partenariat de diffusion en cours selon la formule reprise dans l'article de lequipe.fr de ce Samedi 24 août (1).
Pourquoi la diffusion du multiplex le Vendredi soir pose problème ?
L’ampleur prise par cette fronde apparaît surprenante lorsqu’on lit Florent Houzot - le directeur de la rédaction et des antennes de la chaîne payante – nous rappeler dans l’Equipe, le 13 août dernier (2): « Quand beIN diffusait huit matches de Ligue 2 de 2012 à 2020, le multiplex était déjà le vendredi soir. Sur les 27 dernières saisons, la L2 s'est toujours jouée principalement le vendredi, dans des stades souvent très bien remplis ». Reconnaissons que le Samedi peut représenter une « case » encore meilleure pour les clubs et les supporters mais le problème me semble ailleurs : le fait que les clubs et leurs supporters aient été prévenus au dernier moment de ce changement de timing et, qui plus est, de manière « descendante » me semble une piste à explorer pour expliquer l’ampleur du malaise …
Pourquoi la LFP et les clubs de Ligue 2 doivent se réjouir d’avoir beIN Sports comme diffuseur ?
BeIN Sports apporte une exposition à la fois qualitative et quantitative très intéressante pour la ligue et les clubs de Ligue 2 BKT. Lors du dernier Euro de foot qu’elle diffusait en totalité, la chaîne qatarienne annonçait « 17.3 millions de téléspectateurs uniques touchés sur beIN SPORTS 1 » dans un communiqué publié en 2ème partie de compétition (3). BeIN réalise des audiences qui peuvent approcher les 5 millions de téléspectateurs sur plusieurs événements comme la Coupe de France de Football (4)
Voilà autant de chiffres que les commerciaux de la Ligue de foot pro et des clubs de Ligue 2 utilisent au moment de séduire des partenaires maillots et panneautique. Quand vous vous appelez BKT et que vous investissez dans le naming de la compétition, vous n’êtes pas insensibles à l’audience qu’elle génère. Et, sans disposer de mesure d’audience précise à l’heure actuelle, on imagine aisément que les audiences de la L2 sur beIN sont supérieures à celles réalisées l’an passé sur Amazon et même supérieures à celles de la Ligue 1 McDonald’s sur DAZN.
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Le côté enthousiaste et expert des commentateurs de beIN (même s’il n’empêche pas la critique) apporte également une image dynamique et positive du championnat, toujours utile au moment de rencontrer des potentiels partenaires.
Que fait-on maintenant ?
On s’écoute et on s’explique. Ça tombe bien, L’Equipe nous apprend que le ministère des Sports a annoncé une réunion ce mercredi entre beIN, la LFP et l'Association nationale des supporters. N’oublions pas que beIN a aussi besoin de la Ligue 2 pour poursuivre son développement et que les supporters des clubs de cette Ligue 2 restent de potentiels abonnés (avec une forte appétence) à la chaîne qatarienne ... Comme chacun a besoin de l’autre, espérons que le bon sens l’emporte …