Conflits de générations : vraiment ?

Conflits de générations : vraiment ?

J’ai bientôt 44 ans. J’ai grandi avec le Minitel, le Club Dorothée, Jayce, Olive et Tom, les Majorette au 1/43e ou Michel Platini. Moi qui me voyais routier à 6 ans, j’ai exercé des métiers qui de toute façon n’existaient pas quand on me posait la question de ce que je voulais faire plus tard.

J’ai roulé à vélo, mobylette, scooter 2 temps, et évidemment à moto. J’ai eu un Nokia écran couleur, un prépayé et un Blackberry. J’ai évolué, j’ai vu le monde évoluer : je vois les ainés avoir des difficultés à s’habituer aux nouvelles technologies, et je vois les plus jeunes ne pas savoir s’en passer. Je suis donc ce qu’on appelle un « digital apprentice ». J’ai appris à vivre avec les nouvelles technologies, j’apprends avec les plus jeunes, et j’explique à mes ainés.


Dans le monde de l’entreprise, c’est la même chose : on a parfois une partie des salariés/dirigeants qui ont créé la société et l’ont menée là où elle est, et ceux qui l’ont rejointe et s’attachent à la faire « vivre avec son temps », comme diraient des anciens.

L’objet de ce billet est sur ce point : ces deux populations ne doivent pas s’opposer, ce sont des vases communicants, l’ancienneté n’est pas synonyme de passéisme, et la jeunesse n’est pas un gage d’innovation. L’objectif est justement de faire cohabiter ces valeurs fondatrices, ces méthodes qui ont fait un succès, avec une Société qui évolue, qui change, abolit des frontières, et une clientèle qui se renouvelle, se transforme. Steve Jobs disait qu’on « n’embauche pas des gens intelligents pour leur dire quoi faire mais pour qu’ils nous disent ce que nous pouvons faire ». La solution est donc souvent de composer, d’avoir une gouvernance transgénérationnelle qui ne fait pas qu’entendre mais écoute.


La solution est aussi de poser en amont, et de manière intelligible, les valeurs de sa société, sa raison d’être, son étoile du nord. Ainsi on donnera aux dirigeants de l’entreprise de quoi…diriger, et cela sans se renier. Une entreprise qui se coupe des réalités du marché, au prétexte de principes historiques, ne pourra pas, ad-vitam, garder sa position dans le secteur, j’en suis intimement persuadé. Jeff Bezos disait que « la réputation c’est ce qu’on dit de vous quand vous n’êtes pas là », ainsi c’est toujours bénéfique d’avoir une écoute très attentive du marché, de connaitre ses clients fidèles aussi bien que ses futurs clients, écouter les ambassadeurs comme les détracteurs, les bruyants comme les silencieux.


Une entreprise est une œuvre vivante, pas une statue : être leader ou pionnier ne garantit rien, Kodak, De Dion Bouton ou Nokia sont là (ou plutôt plus là) pour le prouver à ceux qui en douteraient. Dans les années 50 les marques de moto européennes dominaient le monde du 2 roues sans s’inquiéter, puis les Japonais sont arrivés et quelques-uns, qui n’avaient pourtant jamais fabriqué de moto jusqu’alors, se sont installés sur le marché jusqu'à renverser le secteur. Aujourd’hui des centaines de nouveaux entrants se lancent dans la mobilité électrique, tous ne survivront sans doute pas, mais peut-on ignorer cela ?

Je conclurai avec ce très simple conseil : tendez l’oreille.

Ecoutez vos salariés peu importe leurs années d’expérience, écoutez votre marché, écoutez vos valeurs. Posez vos bases, votre socle, écoutez votre environnement à 360 degrés, et agissez, remettez-vous en question en permanence.

Si on ne peut pas réécrire son passé, on doit rédiger son futur.

Joli post Yannick Bournazel ! Il a aussi fait écho sur la notion de "destruction créatrice " de Schumpeter. (Et également, sur le jeu du snake sur le 3310 !! ;) )

Matthieu Frairot

Co-Fondateur - The 7th House

1 ans

Fier de toi Yannick Bournazel ! Et de une c’est vrai, et de deux c’est écrit avec le cœur et l’énergie que tu portes as usual… bravo 🚀

Guillaume Roubaud

Program Manager ACIA Aero Technics & IPR Conversions

1 ans

Message universel, tu peux l'appliquer il y a 20ans comme dans 20ans, j'en suis persuadé. Voilà pourquoi il faut suivre ce que tu dis et faire un peu attention au jeunes comme aux expérimentés. Merci pour ce rappel. Pour avoir bossé pendant deux ans avec des "très" jeunes, cela m'a énormément apporté et cela bien plus que je ne l'aurais imaginé. Ils m'ont aidé à mieux comprendre notre époque en assimilant ses nouveaux codes. Cela m'a évité de prendre ce chemin qui allait m'amener dans ce cul de sac boomer. On peut se dire que les jeunes sont des petits c... mais qu'on le veuille ou non, c'est aux qui vont faire la société de demain et on se doit de les écouter. Nous ne sommes pas obligés d'adhérer mais comprendre est un excellent début. Beaucoup disent que c'est aux jeunes de faire le premier pas par respect des aînés et bien, suite à cette expérience je dirais que c'est justement l'inverse. Si tu écoutes le jeune, alors il t'écoutera. Et l'inverse n'est pas forcément vrai, loin de là. Je suis content de leur avoir prêter une oreille attentive car aujourd'hui ils ont améliorer ma productivité ! Tant sur le plan perso que pro grâce à de nombreux outils qui viennent du digital.

Quentin ROSEAU🔸

🟠 Ingénieur commercial IT | LA Bureautique Solutions

1 ans

J'ai aussi écris mon premier article aujourd'hui (pas facile comme exercice) ! Ton article est bien struturé, le message est passé ! Hier j'ai lu un article sur la même thématique. A l'occasion, je pourrai te le partager

Adrien da Cunha Belvès

Founder and CEO at les défricheurs, Managing Director at 39 Advisory

1 ans

Merci Yannick Bournazel pour ce bel appel à l’échange et à la communication transgénérationnel bien à propos en ce 19 janvier 2023

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets