Construire un système éducatif performant pour un Mali débout
La date de la prochaine rentrée scolaire au Mali est fixée au 03 octobre 2022, selon l’annonce faite par la ministre en charge de l’éducation nationale, le jeudi 1er septembre 2022. Cette annonce met fin aux polémiques suscitées par certains acteurs à propos du précédent calendrier qui fixait cette rentrée au 16 septembre.
Si les autorités scolaires ont pu réussir le pari d’une année scolaire paisible conduisant à l’achèvement correct des programmes et au bon déroulement des examens, il n’en demeure pas moins que les résultats ont été pour le moins catastrophiques en 2022. Pour preuves, 47,86 % de taux de réussite au DEF cette année contre 68,67 en 2021 ; 20,38% de taux de réussite au bac cette année contre 39,23% en 2021. Ce paradoxe, comme un goût d’inachevé, montre bien les dysfonctionnements et la mauvaise qualité de notre système d’enseignement soumis à plusieurs décennies de réformes et d’expérimentations qui n’ont jamais apporté les résultats escomptés. Le combat des autorités maliennes pour un enseignement performant, de qualité, et pour l’augmentation du taux de scolarisation est loin d’être atteint.
Trois décennies de reformes et des résultats toujours mitigés
Dès les premières heures de la démocratie en 1992 jusqu’à ce jour, notre pays a été un laboratoire d’expérimentation de réformes, parfois ambitieuses, dans le domaine de l’éducation comme entre autres ; la nouvelle école fondamentale (NEF) , le Programme décennal de développement de l’éducation (PRODEC), le curriculum de l’enseignement fondamental (CEF), l’approche par compétences, la réforme licence-master-doctorat (LMD). À ces réformes, il faut ajouter la politique de privatisation à outrance qui, même si elle a permis une diversification de l’offre d’enseignement, est considérée aujourd’hui comme l’un des principaux facteurs de régression en termes de qualité.
L’Éducation représente le 2ième poste budgétaire dans la loi de finances rectificative de 2022 avec un budget de 444,625 milliards FCFA soit 16,80 % du budget total, et elle peine toujours à se mettre en harmonie et en adéquation avec les standards internationaux. Malgré les efforts concertés, l’atteinte des indicateurs pour tendre vers un accès universel pour tous à une École de qualité reste aléatoire au Mali. Le sempiternel problème d’inadéquation entre la formation et l’emploi persiste faisant de l’École malienne une fabrique de chômeurs. La procédure d’assurance qualité avec les services d’inspection contrôle cède le pas à la politique de massification. La qualité des outils pédagogiques, de l’enseignement, des infrastructures n’est plus supervisée, faute de moyens adéquats. La dégradation quasi généralisée des infrastructures scolaires à tous les niveaux (central, déconcentré et décentralisé) favorise la déperdition scolaire. Les grèves intempestives, parfois légitimes, des élèves mais aussi des enseignants, nous conduisent à des incertitudes quant à l’achèvement des programmes annuels d’enseignements. Bref, le niveau recule et les chômeurs augmentent année après année pour atteindre en moyenne 300 000 nouveaux par an avec seulement 10% qui arrivent à trouver un emploi.
Il est impératif aujourd’hui de procéder à une revisite de notre système éducatif afin qu’il corresponde à nos besoins de développement et qu’il devienne un véritable outil de lutte contre l’ignorance et la pauvreté.
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Vaincre la fatalité et faire de l’École le sédiment de notre émergence
Les solutions pour sortir notre école de cette léthargie existent et nous devons nous obliger, sans exclusive, à travailler pour donner à notre système éducatif ses lettres de noblesses d’antan. Pour cela, chacun doit jouer sa partition, les parents, les éducateurs, mais aussi et surtout les autorités qui sont tenues par une obligation de moyens en lien avec les stratégies adoptées.
Pour faire face aux nombreux défis et enjeux de l’École malienne, les autorités de la transition doivent négocier une trêve sociale avec les partenaires de l’École (syndicats des enseignants, syndicats des élèves et étudiants…) sur la durée restante de la transition suivant une base consensuelle et claire. Il urge également d’organiser les états généraux de l’école malienne afin d’aboutir à l’élaboration d’une loi d’orientation et de programmation de l’école malienne. Nous n’avons d’autres choix que de faire de notre système éducatif une priorité absolue pour définitivement emprunter la voie du développement.
Au cœur de la réflexion peuvent figurer entre autres, les initiatives ci-après :
Les solutions évoquées sont loin d’être exhaustives, elles viennent en complément d’une réflexion plus large sur l’éducation que nous évoquerons prochainement.
CEO BATHIA PRODUCTION & TAYALI MULTI-SERVICES SARL
2 ansL'infatigable
MBA | Contracts Administrator at Lithium Du Mali SA (LMSA) - Goulamina Project
2 ansLe système éducatif au Mali doit être repensé auprès des éducateurs.
Administration Assistant Government of Canada 🇨🇦
2 ans#Absolutely## Pour le Mali 🇲🇱##
Managing Director at Jet contractors Dakar Senegal 🇸🇳 Projet de la banque mondiale. (IFC) aux Almadies
2 ansTrès belle analyse du système scolaire et éducatif de notre pays tous tous les niveaux : élevés , parents d’élèves, infrastructures scolaires, autorités, systèmes éducatifs, stratégies d’atteintes des objectifs (combattre la pauvreté et le chômage) etc.. je reste toujours optimiste qu’il est juste question de volonté politique et de prise de conscience de l’état des lieux et de poser les vraies questions dans detour et de la, émergeront les solutions. Certes cela demandera du temps, ce ne serait que normal , car le mal est assez profond. Ensemble nous y arriverons 💪💪💪👌👍