Contenus : comment capter l'attention du poisson rouge ?
Et si notre capacité de concentration ne dépassait pas celle d’un poisson rouge ? C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par Microsoft au Canada.
Aujourd’hui, notre temps d’attention moyen serait de 8 secondes. Contre 9 secondes pour un poisson rouge qui passe son temps à tourner dans un bocal. Depuis 2000, notre capacité à se concentrer aurait même diminué d’un tiers.
« La consommation des médias s’est tinderisée »
E-mails, tweets, SMS, notifications… À chaque instant ou presque, notre cerveau est distrait par une nouvelle sollicitation. Au final, notre temps d’attention disponible se réduit comme peau de chagrin. En une poignée de secondes, l’internaute zappe d’un contenu à l’autre. Un phénomène qui touche de plein fouet tous les médias, y compris les médias de marque.
« La consommation des médias s’est "tinderisée". Si ça ne plaît pas tout de suite, on passe à autre chose »
Stéphane Père, chief data officer chez The Economist, in Stratégies.
Le poids des mots, le choc des photos
Dans ce contexte de distraction permanente, comment faire pour capter l’attention des publics ? Et pour susciter une concentration plus longue qu’un poisson rouge ?
La seule solution est de créer des contenus qui s’adressent aussi bien à l’hémisphère droit qu’à l’hémisphère gauche. En d’autres termes, jouer à la fois la carte de l’émotion et celle de la raison. C’est la fameuse devise de Paris Match remise au goût du jour : « Le poids des mots, le choc des photos ».
- L’émotion est par nature intense et fugace. Elle est ressentie à travers l’un de nos cinq sens, et en particulier par la vue sur le digital. Une bonne photo va surprendre, choquer, amuser… Bref, attirer le regard et donc capter l’attention en une fraction de seconde.
- L’intellect prend le relais pour retenir l’attention. Une fois que l’internaute a été appâté, encore faut-il lui apporter un contenu intéressant, utile et original pour le garder. Les mots jouent alors un rôle décisif : le titre et les accroches doivent être particulièrement travaillés pour donner envie d’en savoir plus. Le public plongera alors volontiers dans l’histoire que vous souhaitez lui raconter.
La finesse du big data
Reste que ces bonnes pratiques ne sont plus suffisantes à l’ère du digital. Un important travail d’analyse et de segmentation de son audience, grâce à la data, est indispensable. Il permet de livrer le bon contenu, au bon moment à la bonne personne.
Si le ciblage est pertinent, alors le temps d’attention moyen augmentera automatiquement. Et avec lui, la recommandation et l’engagement, deux notions chères aux marques.
Une stratégie de contenus efficace et durable s’appuie sur ces trois registres : l'émotion, la raison et la technique. Un triptyque qui nous différencie encore du poisson rouge !