Corée du Sud : le nouvel El-Dorado pour les PME françaises ?
Cette année, la Corée a accueilli 12,7 million d’étrangers sur son territoire, avec une population active qui a franchi pour la première fois le cap du million selon les données publiées par l’Institut national des statistiques (Kostat).
Le nombre d’étudiants étrangers inscrits dans une université coréenne a aussi battu des records.
En effet, ils étaient 104 262, ce qui représente 26 fois leur nombre en 2000.
Pourquoi un tel engouement pour ce pays encore étranger pour nous il y a quelques dizaines d’années ?
L’Ile aux trésors pour les PME.
Avec un PIB de 1400 milliards de dollars en 2015, la Corée du Sud est la 12ème économie mondiale. Son statut de pays développé a été consacré par son accession au G20, avec une croissance moyenne de près de 4% par an au cours des dix dernières années, au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE.
Ces résultats sont dû au fait que la Corée du Sud possède des atouts stratégiques en termes d’économie.
En effet, l’industrie sud-coréenne domine plusieurs domaines de l’économie mondiale, à savoir l’électronique (semi-conducteurs, téléphonie mobile, écran TV, ordinateurs…), l’automobile et la construction navale pour ne citer que ces derniers.
La présence de grands conglomérats, appelés « chaebols » en est la raison principale. Nous pouvons citer Hyundai et Kia ou Samsung et LG pour les secteurs de l’automobile et de l’électronique, respectivement.
De part cet aspect, mais aussi grâce à sa situation géographique (proximité avec la Chine, le Japon et les pays d’Asie du Sud-Est), le pays du matin frais est devenu un territoire attractif pour les entreprises étrangères en termes de marché mais aussi de capacité d’expansion.
En 2011, l’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et la Corée permet un accroissement des échanges commerciaux.
Ce phénomène ainsi que l’inauguration, en mars dernier, du French Tech Hub Seoul, un écosystème destiné à faciliter l’introduction de start-ups françaises sur le marché coréen profite à l’arrivée et la création de nombreuses PME françaises dans les secteurs de l’aéronautique, l’énergie, l’agro-alimentaire, la mode et les produits de luxe, mais également le tourisme, le marketing, l’IT et l’architecture.
Cependant, la Corée est-elle prête à subir les conséquences de son succès ?
Le pays ayant connu une avancée très rapide, les mœurs n’ont cependant pas eu le temps de s’adapter à la mondialisation.
En effet, le peuple coréen reste encore très conservateur et communautariste, ce qui freine l’intégration des expatriés, par exemple.
Au niveau politique, les infrastructures ne permettent pas encore aux étrangers de s’installer et s’épanouir dans le milieu du travail.
Bien sûr, tout cela est dû aussi au fait de la réduction de la croissance, aujourd’hui à 2,6%, qui engendre une difficulté pour les jeunes coréens à trouver du travail après obtention de leur diplôme, et se voient rêver d’émigration, qualifiant leur pays de « Hell Joseon ».
En conclusion.
S’installer en Corée du Sud signifierait faire un saut dans l’inconnu et dans un pays qui n’a pas encore su s’adapter à sa situation de puissance mondiale.
Cependant, le pays est une mégalopole en plein boom offrant des opportunités pour les entreprises étrangères et les individus en rêve d’expatriation, une opportunité pour ceux-ci d’exploiter tout le potentiel que le pays du matin frais a à offrir.
Sources
http://english.yonhapnews.co.kr/culturesports/2016/11/09/0701000000AEN20161109002700320.html
http://world.kbs.co.kr/french/news/news_Ec_detail.htm?No=53892
http://www.tresor.economie.gouv.fr/pays/coree-du-sud
Géopolitique de la Corée du Sud, une puissance paradoxale – Arnaud LEVEAU – Ed. ARGOS - 2014
Consultant Senior - Division Corporate Finance chez W Hunt | MBA Stratégie et développement RH
8 ansBetty CARRIER