COVID 19 : les racines du mal ?
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COVID 19 : les racines du mal ?

Depuis son apparition, le 17 novembre 2019 en Chine centrale, le COVID 19 a touché plus de 2 millions de personnes dans le monde. Pour remonter à la source, les scientifiques élaborent plusieurs hypothèses. Ainsi les scientifiques seraient parvenus à identifier deux potentiels coupables dans la diffusion du pathogène : la chauve-souris et son complice, le pangolin. Ce phénomène appelé zoonose n’est pas nouveau dans l’histoire de l’humanité. À ceci près qu’il a tendance à se démultiplier depuis une trentaine d’années. En cause entre autre, la déforestation intensive liée à l’activité humaine.


La petite bête qui terrorise la grosse ?

Qui l’eût cru ? L’épidémie de coronavirus pourrait être dû à l’origine à l’action combinée de deux petits mammifères d’apparence si inoffensive : la chauve-souris et le pangolin. C’est pourtant oublier un facteur essentiel. En effet dans la nature, la faune sauvage est porteuse d’une variété de virus auquel son organisme s’est habitué après des milliers d’années de cohabitation. La chauve-souris par exemple véhicule à elle seule une cinquantaine de virus. D’après l’analyse du génome du virus porté par le chiroptère de Wuhan, il serait identique à 96% avec celui de l’homme. Celui du pangolin oscillerait entre 85% et 92%. Au final, le COVID 19 pourrait être une recombinaison de ces deux coronavirus. Le pangolin agissant comme intermédiaire entre la chauve-souris et l’homme.

Infographie sur les possibles étapes de transmission du virus Covid19


Effet boomerang !

Ce constat met en évidence l’accroissement de maladies zoonotiques reposant sur l’interaction grandissante entre écosystèmes sauvages et sociétés humaines. En effet la communauté des scientifiques et chercheurs a établi plusieurs constats.

L’Organisation Mondiale de la Santé Animale révèle que :

  • 60% des 1 400 agents pathogènes humains sont d’origine animale ;
  • 75% des maladies animales émergentes peuvent contaminer l’homme.

La source des pandémies (SRAS, ébola, paludisme…) serait la résultante de plusieurs facteurs combinés liée à l’activité humaine :

  • La déforestation : 13 millions d’hectares de forêt sont détruits chaque année. Un étude de 2010 parue dans la revue Emerging Infectious Diseases démontre que la destruction de 4% de la forêt entraîne un accroissement de 50% du paludisme.
  • La monoculture industrielle, l’élevage et la sur-exploitation des ressources naturelles entraine le déplacement de la faune sauvage.
  • La réduction de la biodiversité par la pêche ou le braconnage intensif. Le pangolin fait parti des espèces les plus menacées au même titre que l’éléphant ou le rhinocéros.
  • La démographie humaine.
  • Voyages et transports qui favorisent une diffusion rapide des épidémies.
Infographie sur le braconnage du pangolin

En définitive la destruction intensive des écosystèmes entraîne un rapprochement entre faune sauvage et société humaine qui favorise de façon exponentielle l’émergence de pandémies. La chauve-souris et le pangolin sont donc peut-être coupables… mais bien malgré eux. La véritable source du mal est ailleurs…

Sources :

  1. Courrier International N°1534 / 26 mars-1er avril 2020 - “Les épidémies couvent sous les cendres des forêts” - Marina Aizen - p14.
  2. JDD / 12 avril 2020 - “Ces animaux que l’on soupçonne un peu vite” - Marianne Enault - p13.
  3. National Geographic - “Le pangolin d’Afrique est le mammifère le plus braconné du monde” - Julie Lacaze.
  4. France Culture - La méthode scientifique - “Zoonose : passer du coq à l’homme” - 03/02/20.
  5. Wikipedia.

Infographies réalisées par Vincent Cazas sous Illustrator et Photoshop






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