Décentralisation des aéroports
Le bilan de la décentralisation peut être analysé comme particulièrement positif. En effet, les nouveaux concédants se sont engagés beaucoup plus que ne l’a fait l’Etat pendant les années durant lesquelles il était à la tête des aéroports en France.
Deux points méritent une analyse plus approfondie : l’investissement et la stratégie.
Il est incontestable que les aéroports ont, depuis les premières décentralisations, fait l’objet d’investissements très significatifs, parfois colossaux. Mais une grande partie de ces investissements concernent des mises aux normes, elles-mêmes évolutives… détournant parfois les investissements de leur objet premier qui est le développement.
Les normes sont édictées trop souvent pour les plus importantes des infrastructures car ceux qui les préparent ne pensent pas suffisamment à la diversité des situations qui, pourtant, devrait être prise en compte. Il n’est pas compliqué de prévoir toutes les situations dans l’établissement d’une norme, il suffit de garder à l’esprit que la norme n’est que le moyen pour atteindre un objectif ; l’objectif peut, lui, être différencié selon les situations. Mais il ne faut pas laisser la norme devenir l’objectif car dans ce cas, il n’y a plus de place pour l’expression des diversités qui sont la richesse des territoires qui composent la France au sein de l’Europe.
L’établissement de la stratégie est un exercice difficile car l’infrastructure aéroportuaire s’intègre dans une chaine de service, elle n’est pas un service en soi. Ainsi, les stratégies des différents acteurs de cette chaine ne s’accordent pas tout de suite ou bien peuvent apparaitre dans le temps des écarts entre les objectifs de l’exploitant de l’aéroport et ceux de l’exploitant des avions qui le desservent.
La stratégie élaborée conduit inéluctablement à des investissements pour adapter l’infrastructure à la vocation qu’on souhaite lui donner ou aux besoins des opérateurs qu’on souhaite voir y développer des activités. Mais cette politique est parfois contrariée ou retardée par l’absorption de la capacité d’investissement dans une mise aux normes qui n’est pas toujours utile ni justifiée comme évoqué plus haut.
En cette période où chaque euro est compté, certains expriment des idées selon lesquelles les aéroports sont, en France, trop nombreux, trop chers, trop proches les uns des autres, trop…
Là aussi, il convient de définir l’objectif d’un aéroport, bien sûr dans le cadre d’un maillage du territoire régional mais avec le sentiment qu’on ne peut pas faire de la même manière là où il y à 50 habitants au km2 et là ou il y en a 2000 ! Il faut des petits aéroports avec des petits avions exploités par des petites compagnies.
Small is beautiful !