DÉMOCRATIE & TRAHISON : DES INSÉPARABLES ?
L’affirmation de Sir Winston Churchill est bien connue : « La démocratie est le pire système de gouvernement, à l'exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l'histoire. » Le pire, surtout pour les gouvernants ! Pour les gouvernés, difficile de croire qu’un régime totalitaire ou un régime fortement autoritaire soit particulièrement confortables. Camps, goulags, centre de rééducation, hôpitaux psychiatriques pour opposants, cimetières avec ou sans adresse pour dissidents… ne sont pas nécessairement enviables ni souhaitables.
Des Élections démocratiques
On commence à savoir que ce ne sont pas les élections qui font la démocratie. Parfois, elles ne servent qu’à vérifier l’enthousiasme servile de masses désinformées et sans possibilité de constituer une opposition viable.
Mais dans des élections davantage concurrentielles, nous ne pouvons éviter un paradoxe redoutable : pour être élu, il faut faire des promesses séduisantes. D’où probablement une surenchère de rêves bien agréables et d’idéaux respectables : la richesse pour tous, la santé sans contrainte, logement sans frais, égalité stricte, paix universelle, etc… Il faudrait être fou, ou déjà dans la mouise jusqu’au cou pour promettre « du sang et des larmes » !
Même avec les arguments les plus séduisants on n’arrive d’ordinaire pas à emporter l’adhésion de la totalité des électeurs. Certains, à tort ou à raison, perçoivent que ces promesses seront tenues à leur détriment. Pourtant, une fois la victoire acquise, (par une partie plus ou moins réduite de corps électoral divisé dans les démocraties, ce qui laisse supposer qu’il y a plusieurs peuples et non un seul soit dit au passage), le candidat élu ne manque pas de se proclamer, non plus l’élu d’un parti (d’une partie), mais l’élu de tous les français.
Des Trahisons nécessaires
Et c’est alors que le paradoxe démocratique se referme sur la nation :
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Soit l’élu tient ses promesses, et néglige les 49 (ou 25 ou 75)% des citoyens qui n’ont pas voté pour lui, soit, élu de tous les français, représentant de tous ses citoyens quelle que soit le niveau (Nation, région, département, commune…) il tient compte de ses opposants et trouve des consensus qui évitent tant que faire se peut les déchirements et les conflits violents. Mais alors, il trahit ce qu’il a dû dire pour se faire élire !
Le choix alors est entre trahison ou dictature.
S’obstiner à tenir parole, c’est mépriser la complexité des situations. C’est refuser d’entendre les raisons autres que les siennes. C’est attiser les conflits et être perçu comme sourd et méprisant (à juste titre de mon point de vue) et exercer le pouvoir en se rapprochant dangereusement d’un régime autocratique illibéral.
Le « Peuple » n’est pas innocent dans l’affaire. Il pousse les candidats au pouvoir à faire des promesses intenables mais qui font plaisir à entendre en oubliant à chaque fois le prix qu’il faudra payer pour les tenir. Et ensuite il se plaint de cette trahison des mandés. Tout en ne supportant pas, pour une bonne partie de lui, les contraintes qu’il aurait fallu supporter si les promesses avaient été tenues !
C’est ce paradoxe qui m’avait fait défendre il y a quelques années, devant les salariés et les élus d’un Conseil Général, que la principale qualité d’un homme politique, c’était sa capacité à supporter la trahison, celle de ses promesses bien sûr, mais aussi éventuellement celle de ses alliés… et celle de ses électeurs…
François BALTA - ALTRETTANTO - www.frbalta.fr
Expert en management stratégique , ex directeur associé Cegos
1 ansPour être plébiscités, les candidats aux élections démocratiques font semblant de croire qu’ils détiennent les manettes de la gouvernance des états et collectivités concernés. Et pourtant, une fois élus, ils se heurtent au réel, à savoir que les grandes puissances economiques, les lobbys, les ONG, les syndicats, partis et associations font pression sur les décisions. En d’autres termes, les programmes, si attrayants en théorie se heurtent aus intérêts , enjeux et désirs des parties prenantes. De surcroît des événements impromptus viennent contrarier les plans les plus ambitieux. Lorsque des candidats populistes, grâce à leurs simples solutions « évidentes » nous condamnent au totalitarisme s’ils ne veulent ou ne peuvent pas intégrer les flux du système qui les dépassent. En d’autres termes, ce que tu nommes trahison est le gage de la démocratie.
Cheffe de Service Éducatif
1 ansSauf que dans ce cas de figure notre président a été élu par défaut. Et les citoyens n’avaient pas trop le choix.
Coaching d'équipes - Théorie Organisationnelle de Berne - TOB - Supervision
1 ansMerci François BALTA pour un discours courageux qui ne peut pas faire l'unanimité....ni même une "majorité "? Que ce soit dans les entreprises aujourd'hui ou à l'échelle d'un pays, comment trouver des marges de manœuvre dans le grand bazar....et ce que tu nous rappelles souvent : quels sont les inconvénients que j'assume le mieux?
Consultante - Coach - Formatrice
1 ansEt oui ... c’est bien de cela dont il s’agit en aval des urnes : démocrate traître ou dictateur sincère ... Alors forcément ça laisse en suspend ... le « ou » ... En amont des urnes ... tant de choses évidentes sont nécessaires ... À commencer par pouvoir développer son esprit critique et pouvoir accéder à la transparence informationnelle ...
Psychologue, Psychothérapeute, haptonome chez Association Être & Naître
1 ansCe texte me laisse en suspend... Tout est dit dès la citation.. Et quel est le propos de ce texte !? Qu'est ce que vous dites vraiment ?? Je suis d'accord sur une partie de la description Je ne vois pas où elle m'emmène. Dubitative, en suspend, en attente, en réflexion sur ce qui semble ne pas être dit... Ou est ce juste le soulèvement d'un paradoxe ? Sensation que le propos veut éviter la dialectique et pourtant je reste dedans. Pour conclure, ce n'est pas de moi (Edgar Morin ou guy Debord) Pas du : ni.... ni.... Plutôt du :et.... et...et... Ici il me manque le troisième et..