Dépasser la peur du changement (et arrêter de perdre du temps)
15 - On parle beaucoup de sortie la fameuse zone de confort, et pas assez de son pendant, la peur du changement. Cette peur va causer de la perte ou du gâchis de temps. Ce nouvel article va permettre de comprendre les deux problématiques derrière cette peur, et comment traiter efficacement ces deux situations pour embrasser le changement avec sérénité, et sans perte de temps.
Le changement est un principe tellement universel qu’il fait partie des outils de lecture politique d’une société : le changement ou le progrès d’un côté, le conservatisme de l’autre, avec dans les deux cas des limites.
Le progressisme systématique n’a aucun sens s’il ne répond pas à un besoin profond des membres de la société ; le conservatisme à tout prix n’a aucun sens non plus s’il étouffe, au contraire, les besoins des citoyens à expérimenter d’autres voies. Je marque ici la fin de la parenthèse politique pour rentrer concrètement dans les raisons de la peur du changement.
Première raison : le changement fait peur parce qu’on ne sait pas ce qu’on va obtenir à la place.
Dans cette première situation, la perte de temps va être « interne », dans le sens où on va beaucoup gamberger sur les possibilités qui s’offrent à nous. On peut ne pas savoir ce qu’on va obtenir par le changement parce que :
- personne d’autre avant nous n’a effectué ce changement, on est donc dans une posture de pionnier ;
- un grand nombre de personnes sont arrivés à des résultats différents, on est donc dans une posture d’aveugle ;
- des suggestions diverses sur le résultat promis du changement venant de sources plus ou moins intéressées ou plus ou moins crédibles, on est donc dans une posture d’acheteur.
Trois postures donc, trois premières manières de se retrouver immobilisé par un choix qui peut sembler impossible.
Celle du pionner pourrait sembler la plus simple : c’est le cas si en tant que dirigeant nous sommes d’un tel état d’esprit, ou si en tant qu’être humain nous avons une affinité particulière à la découverte et à la confrontation aux dangers et à l’inconnu. Mais si tel est le cas, alors la problématique de départ n’existe pas pour nous. C’est beaucoup plus difficile pour ceux qui ne sont pas dotés de cette qualité : se lancer dans une démarche sur laquelle il n’y a aucune certitude peut être terriblement intimidant, et on va rester immobile et repousser le changement plutôt que d’assumer un résultat à la fois inconnu et potentiellement désagréable.
La posture aveugle se résume à l’expression « trop de choix tue le choix ». Notre choix peut avoir comme conséquence une des multiples conclusions qu’on peut observer par ailleurs : comment savoir laquelle ? Deux personnes qui suivent exactement la même recette d’un livre de cuisine n’auront jamais exactement le même plat. Cette incertitude va là aussi causer de l’immobilisme, à moins qu’on tranche notre choix d’après le modèle donné par une inspiration de confiance.
On peut croire qu’être acheteur ne présente que des avantages – au contraire : comment savoir si ce qu’on nous promet est vrai, comment savoir si le « vendeur » en face de nous est sincère ? Le vendeur de changement peut très bien nous inciter au changement d’abord pour son bénéfice, avec un coût trop important pour nous au final. Le luxe de la posture de l’acheteur va aussi dépendre des moyens dont on dispose et de ceux qu’on accepte d’investir, or la peur du changement va générer un biais, et nous faire penser que nous avons moins de moyens que ceux que nous avons réellement !
Ne pas savoir ce qu’on peut obtenir d’un changement est une raison suffisante pour empêcher le cerveau d’accepter ce changement. Son fonctionnement ne permet pas les incertitudes ou les non-réponses : le problème étant dans ce cas qu’il préfèrera une réponse négative plutôt que pas de réponse du tout. (Se) faire le reproche d’un non-changement n’a donc pas beaucoup de sens en soi. Il peut être beaucoup plus pertinent de chercher à valider les changements qu’on pourrait obtenir plutôt qu’à chercher par tous les moyens à passer à l’action.
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Deuxième raison : le changement fait peur parce qu’on a l’impression de perdre énormément de temps à passer d’un modèle à un autre.
Dans cette seconde situation, la perte de temps va être « externe » dans le sens où on sait qu’on ne peut pas maîtriser la vitesse à laquelle les choses vont effectivement changer. C’est pourquoi la peur de devoir fournir beaucoup d’efforts, sur une longue durée, pour peu de résultats, sera plus forte que la promesse des changements attendus.
Un exemple : les régimes alimentaires. Sans forcément le vouloir, on pourra comparer les efforts à se priver de certains aliments, ceux à préparer certains types de repas ou à manger des choses qui nous plaisent moins, et la promesse de quelques kilos en moins. Evidemment plus le problème semble grave plus on va être sensible à un côté raisonnable de la réflexion, mais c’est sans compter sur la manière dont notre cerveau décide à notre place.
Comment donc dépasser la peur du changement, quand :
- notre cerveau ne nous aide pas à relativiser cette peur,
- nous avons une fausse impression des efforts (et de la durée des efforts) à fournir pour obtenir ce changement,
- nous sommes dans l’une ou l’autre des postures de pionnier, d’acheteur ou d’aveugle, avec tous les pièges que peuvent revêtir ces postures ?
On vient de le voir, cette peur est fondée sur l’irrationnel : dépasser cette peur implique donc d’identifier la manière irrationnelle que nous avons d’y réfléchir, et remplacer ces idées irrationnelles par des éléments concrets, factuels. A mi-chemin entre la posture aveugle et la posture d’acheteur, où les croyances limitantes n’auraient plus leur place.
Cette relativisation peut s’obtenir avec le soutien de pairs et de personnes de confiance : ce soutien est indispensable, en particulier pour les dirigeants qui sont souvent trop seul face aux poids de leurs décisions et de leurs responsabilités, pour appréhender sereinement le changement nécessaire. En se basant sur l’expérience des autres, et même si le changement visé n’est pas le même, il devient plus facile de voir ce changement de manière positive voire même encourageante !
Un aspect philosophique des choses consiste à accepter que le changement soit inévitable dans la vie. Il ne suffit pas de le savoir ou de le dire : ce qui est certain, c’est que ce changement dans la vie ne se provoque pas, et n’apparaît pas du jour au lendemain. On peut donc lier la philosophie à la pratique en utilisant une approche « Kaizen », c’est-à-dire de l’amélioration permanente avec une tactique des « petits pas ». Lorsqu’on divise un objectif qui peut sembler écrasant et volumineux en de plus petites étapes, plus gérables, le processus du changement est moins intimidant.
Comme tout dirigeant consciencieux, garder de la flexibilité dans ses décisions est indispensable : peu de choses se produisent exactement comme nous les aurions prévues. Même si l’objectif du changement est clair, les méthodes pour y parvenir vont varier, et la flexibilité ici invoquée permet de tenir la barre vers l’objectif, quelques soient les remous rencontrés en chemin. C’est là où on comprend le mieux la différence entre la stratégie et la tactique. La stratégie, c’est l’objectif à atteindre pour garantir la victoire (ou le changement), la tactique, c’est le moyen qu’on utilise pour avancer d’un pas supplémentaire. La flexibilité concerne les tactiques que nous déployons au quotidien, en fonction des aléas du quotidien.
Enfin, et parce que notre cerveau est au cœur des décisions que nous prenons et du vécu de nos ressentis, il convient de dignement célébrer les réussites. Quelques précisions : si nous avons eu du mal à nous engager dans le changement, c’est en partie parce que notre cerveau trouve à intérêt à ne pas entamer le processus. Si, une fois arrivé au résultat voulu, on n’envoie pas un signal positif au cerveau en célébrant cette réussite et cet accomplissement, il n’aura pas de motivation concrète à reproduire l’expérience… il va rester blasé, dit autrement. Il ne s’agit donc pas de célébrer pour célébrer, mais surtout pour se montrer et se prouver que la démarche vaut le coup et les efforts déployés. Comme tout le reste, le cerveau s’éduque et s’entraine, et pas par n’importe quels moyens !
A ce stade, existe-t-il encore pour vous une bonne raison de ne pas s’engager dans le changement, et d’aller chercher les nouveaux résultats que vous méritez ?
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