Dépenses publiques : braquage à la française.

Dépenses publiques : braquage à la française.

Analyse et "coup de gueule" dans ma nouvelle "Humeur" sur www.acdefi.com

En voici un large extrait :

Lorsque dans notre « humeur » de la semaine dernière nous posions la question : « France : et si on baissait enfin les impôts ?! », nous ne savions pas que les dirigeants du pays allaient nous donner une réponse si rapide, en l’occurrence NON ! En effet, plutôt que de regarder la réalité en face et notamment de tenir compte des conséquences négatives du trop-plein fiscal français, ceux-ci ont décidé d’augmenter encore la facture. Autrement dit, en 2019, nous allons encore payer plus d’impôts. Et tout ça pourquoi ? Tout simplement parce que, comme cela s’observe depuis des décennies, le gouvernement actuel n’a ni le courage ni la volonté de réduire les dépenses publiques… En fait, depuis 1957, ces dernières n’ont jamais baissé. Dans le même temps, la croissance hexagonale n’a cessé de s’affaiblir. Encore une bulle…

Pourtant, depuis une trentaine d’années, il n’y a pas eu un Président de la République, un premier ministre, un ministre des finances ou un ministre du budget qui n’a pas osé affirmer au peuple français que les dépenses publiques allaient baisser « l’an prochain ». Bien loin de ces « promesses d’ivrogne », les dépenses publiques n’ont cessé d’augmenter. Elles sont ainsi passées de 180 milliards d’euros en 1979 à 525 milliards en 1990, puis 760 milliards en 2000 et, enfin 1 292 milliards en 2017. En fait, depuis 1957 et le début des statistiques modernes de l’INSEE, les dépenses publiques françaises n’ont JAMAIS baissé. De 1990 à 2017, les dépenses publiques ont augmenté de 145 %. Sur la même période, les prix ont progressé de 53 % et le PIB en valeur (donc augmenté de l’inflation) a crû de 110 %. Et oui, vous ne rêvez pas, les dépenses publiques ont augmenté de quasiment 1,4 fois plus que la richesse créée dans l’Hexagone.

Conséquence logique de cette gabegie de dépenses publiques, le poids de ces dernières dans le PIB est passé de 49,6 % en 1990 à près de 57 % de 2015 à 2017. Un niveau historique pour la France et l’un des plus élevés du monde. En 2017, sur les 193 pays recensés par le FMI, seuls six font « mieux » que nous : les îles Tuvalu (118 %), les îles Kiribati (111 %), l’île Nauru (103 %), la Libye (90 %), les îles Marshall (68 %) et la Micronésie (68 %). Même les pays scandinaves se sont éloignés de ce « club très select », avec des niveaux de 54 % pour la Finlande, 52 % pour le Danemark et 48 % pour la Suède.

A la rigueur, si cette hausse effrénée des dépenses publiques françaises avait engendré une croissance forte, on pourrait s’exclamer « au diable l’avarice ». Malheureusement, nous en sommes très loin. Et pour cause : de 2002 à 2017, la croissance annuelle moyenne de la France n’a été que de 1,1 %, soit la 32ème performance sur les 39 pays de l’OCDE.

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Thierry Desmeulles

astreinte agence pour securitas echirolles

6 ans

Tôt ou tard les taux remonteront certainement fin de semestre 2019 entrainant de nouveaux déficits un retour à la réalité d autant plus difficile que l illusion à été grande la banque centrale européenne dont le bilan dépasse la fed ne peut pas indéfiniment rachète des actifs l injonction massif de monnaie n a pas permis de créer une croissance solide l Italie l Espagne la Grèce seront les pays qui declencheront la prochaine crise bancaire la France emprunte pour des dépenses de fonctionnement la facilité de l emprunt gratuit à permis de retarder le remède qui seras à présent encore plus difficile à accepter en cas de remonter durable du baril de pétrole entraînant une inflation plus forte 2019 pourrait être l année du retour de bâton en bourse avec aucune marge de manoeuvre pour les banques centrales

Guillaume Rant

Directeur de centre d’affaires chez Crédit Coopératif

6 ans

Quand les taux monteront, la France sortira de l Euro, fera tourner la planche à billets pour payer ses fonctionnaires et la grande inflation jouera le rôle régulateur qu elle n a pu jouer depuis 40 ans. Mais ce sera violent pour tous

Vincent Marcinowski

INGENIEUR MARCHES FINANCIERS chez JPM Banque Privée

6 ans

Et que se passera t il quand les taux augmenteront ?

Laurent Lyon

Senior Consultant & Advisor Investment & Markets

6 ans

Nouveau "wake up call" bienvenu quant à l'importance du contrôle de la dette étatique. Ayant vécu quelques années en Allemagne il y a plus de 20 ans, j'ai pu mesurer l'écart de discipline budgétaire qui existait entre les deux pays. À l'époque cela intéressait moyennement la presse politique et économique influente en France. La rigueur germanique pas pour nous français...Quand la France affichait un moindre déficit budgétaire fin des années 90, on n'hésitait pas à parler de "cagnotte budgétaire " prête à être redistribuée... Désormais, cette même presse semble devoir finalement faire face à une réalité économique implacable. Les faits sont têtus. Il est de ce point de vue intéressant de comparer l'évolution de la dette publique française et italienne. Bien entendu la dette française demeure toujours bien inférieure en % PIB mais l'incapacité des politiques à la contrôler et la réduire durablement pose question. Les responsables politiques français devraient méditer l'exemple italien et les coupes budgétaires opérées par l'Italie il y a quelques années dans les larmes et la douleur. Se rapprocher progressivement d'un niveau de 120% du PIB (nous n'y sommes pas encore) constitue de mon point de vue un jeu économique tres dangereux.

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