Développer son impact relationnel

Développer son impact relationnel

« La peur la plus citée au monde ? Parler en public. La deuxième peur la plus citée, la mort ! Ce qui veut dire que si vous êtes à un enterrement, vous préférerez être dans le cercueil que de faire l’éloge funèbre ! » Blague à part – en l’occurrence celle de l’humoriste américain Jerry Seinfeld – soigner sa présence et son apparence lors des prises de parole est devenu essentiel pour tout manager qui veut asseoir son autorité, développer sa légitimité et le marketing de soi dans l’entreprise et au delà.

Pour autant, l’enjeu n’est pas selon moi de répondre à un modèle idéal de manager chic et charismatique, tout droit sorti d’un magazine de mode et séduisant comme Georges Clooney ou Meryl Streep. L’enjeu est d’offrir une image de soi cohérente et positive et d’installer une vraie relation avec son auditoire.

Pour cela, je vous propose trois étapes : prendre conscience de vos atouts relationnels pour développer la confiance en vous, chasser les parasites, les tics et les erreurs de goût, et enfin soigner la prise de parole en public en vous focalisant sur la relation.


1. Prendre conscience de ses atouts relationnels pour développer la confiance en soi

Ne vous fiez pas à votre seul jugement en ce qui concerne votre image. Il risquera d’être trop sévère et global ou au contraire partiel et superficiel. Il vous faut d’abord rechercher des feedbacks à la fois positifs et honnêtes pour asseoir votre confiance en vous. Faites-le auprès d’un panel varié d’observateurs de votre entourage : amis, collègues, pairs, managers ou collaborateurs bienveillants.

Posez des questions spécifiques pour éviter les réponses globales qui n’apporteront rien d’édifiant : à la fois des questions sur des résultantes comme l’aisance et la présence et des questions précises sur la voix (ton, volume, rythme, pauses et silences), les gestes (ampleur, énergie, évocation), sur votre posture (rectitude, décontraction, mouvement) et enfin sur votre apparence (choix des vêtements, couleurs, accessoires, coupe de cheveux, maquillage, etc.).

Demandez-leur in fine quelle image, quelle impression ou quelle trace résulte de vos prises de parole. Par exemple : une image de sérieux, de sincérité, d’humour, de dynamisme, d’enthousiasme. Une autre technique de recueil de feedbacks, collective cette fois, est celle du cadavre exquis. Distribuez autant de pages blanches que de participants. Puis chacun inscrit son prénom en bas et passe la feuille à son voisin de droite. Celui-ci écrit quelques adjectifs positifs sur la ligne du haut, plie la page en haut de façon à cacher ce qu’il vient d’écrire et la passe à son voisin, toujours à droite. Au bout de l’exercice, chacun retrouvera la feuille à son nom. Ainsi vous aurez chacun un grand nombre de feedbacks positifs et, bien sûr, il y en aura plusieurs adjectifs identiques : ce sont ces derniers qui caractériseront le mieux l’impact immédiat que vous avez sur les autres.

C’est ce qui émane de vous. C’est votre capital, à la fois immatériel, solide et pérenne. Il est d’ailleurs inutile de chercher à l’augmenter, veillez plutôt à travailler sur ce qu’il indique en creux (un petit côté trop sérieux ou au contraire pas assez fiable, par exemple) et qui est à travailler.


2. Chasser les parasites, les tics et fautes de goût 


Je vous le rappelle, il ne s’agit pas de construire un personnage idéal qui n’est pas vous. Il est cependant nécessaire, une fois que vous aurez bien identifié vos forces et vos appuis, de chasser les tics et informations parasites qui limitent votre impact. Ce sont peut-être des tics verbaux (ok, d’accord, euh, tout à fait, donc, généralement …), ou bien des raclements de gorge ou bruits parasites. Ce sont également des gestes : se toucher le nez, l’oreille, le menton, se tenir la tête, garder les mains dans les poches, se balancer d’une jambe à l’autre, rentrer les épaules, etc. Tout ceci attire l’attention sur des aspérités qui ne vous servent pas.

Il y a enfin des “détails qui tuent” dans l’apparence dont il faut vous départir : vêtements hors d’âge ou à la mode quand vous aviez vingt ans, vêtements trop courts, ou pas repassés ou troués, boudinés ou trop amples ; des couleurs criardes ou mal assorties ou systématiquement trop sombres. Chaussures en cuir non cirées ou abîmées, baskets fluo, chaussettes blanches avec un costume, ou tire bouchonnées.

Pour les femmes, évitez les artifices de séduction qui vont détourner le regard… C’est vrai qu’une séance de coaching d’image au moins une fois dans sa vie ne serait pas de trop pour beaucoup d’entre nous. Et si votre coach est avisé, il saura vous donner rapidement des conseils précieux pour renforcer votre estime de vous et rayonner à nouveau.


3. Préparez-vous, entraînez-vous et soignez la relation

 

Maintenant, vous êtes tout prêt, tout beau. Mais il vous reste à monter sur scène.

En amont de toute prise de parole en public, les maîtres mots sont : préparation et répétition. Pourquoi, quand il y a un enjeu fort, en ferions-nous moins que les professionnels aguerris. Travailler le contenu, identifier les mots d’appui, répéter les premières phrases et les mettre en bouche. Tout cela vous aidera. Pour chasser le trac, avant de prendre la parole, remémorez-vous les épreuves que vous avez surmontées, vos succès et vos réussites. Relativisez l’enjeu de la prise de parole et concentrez- vous sur le message principal que vous devez faire passer. Enfin, faites de longues respirations et visualisez votre intervention comme un athlète visualise sa course juste avant le départ de sorte qu’il n’a plus ensuite qu’à suivre ce chemin mental. Prenez le temps de trouver votre place avant de parler.

Si jamais le trac est trop fort, n’hésitez pas à dire que la prise de parole en public n’est pas votre fort, on vous saura gré de votre humilité et vous vous sentirez bien mieux ! Dernière chose, n’oubliez pas que vous parlez à des personnes, et que vous le faites tous les jours. Ce n’est pas un exercice hors sol, c’est juste une conversation entre vous et chacun des membres de l’auditoire, une relation.

Donc favorisez la proximité, parlez comme si vous étiez deux. Choisissez dans l’auditoire des personnes que vous connaissez et adressez-leur votre propos. En vous focalisant sur vos auditeurs, vous ferez taire votre juge intérieur, et plutôt que de vous regarder parler, vous leur parlerez.


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J'accompagne les acteurs de l’entreprise dans l’actualisation de leurs potentiels, pour leur permettre d’être plus efficaces et de mieux vivre leurs relations et leur quotidien professionnel. Son approche est centrée sur la conscience, le discernement, et la connaissance de soi et vise à des résultats concrets.

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