De certaines variétés de #plantes #médicinales utilisées dans la #médecine #traditionnelle iranienne
La marjolaine, planche tirée de l’ouvrage Timtâl-i-Ashyâ va Azhâr- Al-Adviya, conservé au Musée national du Pakistan, Karachi
Les plantes médicinales jouissent d’une grande importance dans le traitement et la prévention des maladies mais également dans la préservation de l’hygiène générale de la société. L’usage de ces ressources naturelles de l’humanité remonte aux premières communautés humaines. Elles jouèrent de même un rôle important dans le développement des sociétés traditionnelles et modernes. D’innombrables recherches ont été et demeurent effectuées pour continuer à découvrir et à utiliser leurs vertus médicinales. Ce qui est frappant est que malgré les efforts continus dans ce but, l’homme est seulement parvenu à employer 70 000 espèces médicinales répertoriées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), tandis qu’on estime le nombre de leur variété à environ 250 000 à travers le monde. Actuellement, à peine 25% des médicaments sont d’origine végétale et 12% proviennent des sources microbiennes. La nature possède une quantité considérable de plantes médicinales, notamment là où les conditions géographiques sont favorables à la croissance de ce genre de plantes : à titre d’exemple, on a jusqu’à présent répertorié plus de 125 000 espèces en Amazonie. De nos jours, l’usage thérapeutique des sources médicinales est en hausse, particulièrement en raison des effets secondaires nuisibles des médicaments chimiques. Plus de 60% des Allemands et des Belges et 74% des Anglais tendent à recourir à des sources naturelles de traitement, d’autant plus que d’après l’OMS, 80% de la population dans les pays du tiers monde aussi bien que dans les pays avancés ont recours aux plantes médicinales, en espérant y trouver des effets bienfaisants. Pourtant, il faut rester vigilant et prévenir les effets d’un abus des ressources naturelles, en évitant ainsi leur extinction.
Description de plante médicinale : la rose trémière, planche tirée de l’ouvrage Timtâl-i-Ashyâ va Azhâr al-Adviya conservée au Musée national du Pakistan, Karachi
L’histoire de la médecine et des traitements médicinaux en Iran remonte au septième millénaire av. J.-C. dans le territoire des Aryens, qu’on appelait jadis Irânvijah. L’importance des plantes médicinales était évidente chez les Aryens, et les traces de l’utilisation de ce genre de plantes pour les guérisons demeurent gravées dans les inscriptions de l’époque, confirmant ainsi cette réalité. Le premier médecin et chirurgien de l’histoire de la Perse est le zoroastrien Treata ou Thrita, père de Garshâsp, que Zoroastre décrit dans l’Avesta comme un homme vertueux, savant, habile et compétent. D’après la mythologie iranienne, il prit un couteau et effectua, pour la première fois, une opération chirurgicale sur une blessure causée par une lance. Connu comme premier médecin de l’histoire tant en Iran qu’en Inde, il se servit pour la première fois des plantes médicinales qui étaient abondantes dans ces deux pays (et dont il connaissait les usages et les vertus). Une fois l’essence extraite, il les appliquait pour guérir les maladies dont il supposait avoir trouvé le remède. Il fonda l’école de médecine de Saenamaragha, dont les vestiges ont toujours éveillé la curiosité des chercheurs au point qu’on a avancé l’hypothèse selon laquelle le nom « traitement » trouve peut-être son origine dans le nom de ce grand médecin perse.
Description de plante médicinale : la stramoine, planche tirée de l’ouvrage Timtâl-i-Ashyâ va Azhâr al-Adviya conservée au Musée national du Pakistan, Karachi
Parmi d’autres personnages marquants dans l’histoire de la médecine en Iran, on peut évoquer Jamshid, roi légendaire de la mythologie persane et quatrième roi dans le Shâhnâmeh (Le livre des Rois) de Ferdowsi (personnage héroïque proto-indo-iranien) aussi bien que Fereydoun, roi héroïque, descendant de Jamshid, symbolisant la victoire, la justice et la générosité dans la mythologie persane. Dans l’Avesta, un autre nom est évoqué comme étant le véritable fondateur de la médecine, Threataona, celui qui éloignait le mauvais esprit ou Angara Mainou, en avestique, et à qui on attribua la découverte de l’antidote. On lui attribue également d’avoir distingué les maladies dermatologiques, osseuses et dentales, distinguant ainsi les malades des biens portants. [1]
L’hygiène personnelle et sociale est l’un des éléments de base de la religion zoroastrienne. Les quatre éléments de la nature, c’est-à-dire l’eau, le vent, le feu et la terre sont considérés comme purificateurs dans le zoroastrisme, et brûler des encens et des objets odorants y est abondamment conseillé. [2] Dans la religion zoroastrienne, haoma ou homest le nom d’une plante sacrée utilisée en vue d’immortaliser l’esprit humain. Chez les zoroastriens, il existe également une encyclopédie où les appellations des mois de l’année coïncident avec le nom des anges correspondant chacun à un mois particulier de l’année, comme le safran, rosa canina ou églantier, etc. Dans l’école Mazdisnâ consacrée au traitement des maladies, on conseille fortement aux malades de recourir au médecin dès qu’ils ressentent en eux-mêmes des altérations d’ordre physique et même parfois mental. Cela montre l’importance de la connaissance de l’origine des maux, ce qui d’une certaine manière permettait de préserver en partie la société des croyances superstitieuses. Un siècle après la mort de Zoroastre, une autre école, celle d’Ekbâtân, fondée par l’un des disciples appelé Saena Poure Ahumstute, se spécialisa dans les diverses guérisons en s’appuyant sur les directives et les enseignements de Zoroastre. Dans toutes les inscriptions saintes de l’époque, ces quatre éléments de guérison symbolisent tantôt la vie et la naissance, tantôt les quatre saisons symbolisant le cycle de la vie. Le temple du feu de Niâssar près de Kâshân en fournit un bon exemple, d’autant plus que les quatre angles de ce temple du feu sont si bien conçus qu’en fonction du rayonnement du soleil, ils s’illuminent de manière à représenter les saisons. Chez les Achéménides, le safran occupait une place importante aussi bien pour sa couleur et sa saveur que pour ses propriétés médicinales, d’où la présence de ce mot dans leurs inscriptions cunéiformes.
La rose, planche tirée de l’ouvrage Timtâl-i-Ashyâ va Azhâr al-Adviya conservée au Musée national du Pakistan, Karachi
Les premières inscriptions ou écritures concernant les plantes médicinales dans de grandes civilisations fondatrices comme la Perse antique, l’ةgypte, la Mésopotamie, la Grèce, l’Inde et la Chine remontent au IIIe millénaire av. J.-C. En Perse, on rencontre à foison le nom des plantes médicinales comme le ricin (en persan guiyâh-e roghan karchak) et l’ail, sur les inscriptions. [3] L’étendue et la variété géologique et géographique de ces pays offrit un terrain propice au déploiement d’une grande diversité végétale, comme des épices, le poivrier noir, le chanvre, le safran, le cumin, la réglisse, le pavot somnifère, la noix de muscade, le ricin, le sésame, le ginseng, l’aloe vera, le thé, etc. D’après les premiers documents cunéiformes appartenant aux Babyloniens, les plantes étaient non seulement utilisées comme nourriture, mais également comme moyen de guérison. Des rois babyloniens créèrent un jardin pour y cultiver 64 espèces de plantes médicinales. Malgré la précision des inscriptions dans l’appellation des noms des médicaments à base de plantes, leur dosage et la quantité de consommation de chacun ne furent malheureusement pas rapportés. Le texte fondateur de la médecine chinoise à base de plante, un manuscrit connu aujourd’hui sous le nom de Chinon et datant du IIIe millénaire av. J.-C., comprend la description d’un millier d’espèces végétales et médicinales. Les Indiens, 2000 ans avant notre ère, croyaient quant à eux que les plantes possédaient des pouvoirs surnaturels et qu’elles étaient capables de leur ouvrir les voies de la quasi-immortalité.
La mélisse officinale (en persan : bâdaranj-bouyeh)
Médecine et plantes médicinales à l’époque islamique
A la suite de deux grands élans historiques dans le progrès de la médecine, le premier sous l’impulsion d’Hippocrate le Grand (460-370 av. J.-C.) connu comme père de la médecine, et le deuxième grâce à Claude Galien (129-201 ap. J.-C.) considéré comme un des pères de la pharmacie, la science prit la place de la magie et de la superstition. Ayant comme principes les enseignements de Zoroastre, les avancées sanitaires les plus récentes à l’époque en Orient, diffusées en Occident par les Arabes, trouvèrent majoritairement leur source dans la Perse antique. Plus tard, à l’époque islamique, lors des guerres entre la Perse et la Grèce, les apports scientifiques traversèrent les frontières et furent de nouveau mis à la portée des Iraniens. La compilation et la pratique de ces ressources ingénieuses furent de nouveau rassemblées au sein de l’ancienne Académie de Gondishâpour (ou Jondishâpour), célèbre Académie universitaire de l’Antiquité tardive, centre intellectuel et médical le plus prestigieux de la Perse sassanide. Avec le renouveau islamique de Gondishâpour, les enseignements supérieurs s’y poursuivirent mais très tôt au IXe siècle, l’académie fut supplantée par un institut créé dans la capitale abbasside de Bagdad que l’on nomma la Maison de la Sagesse (beyt al-hikma). La Perse continua entretemps à servir les sciences diverses en tant que centre scientifique le mieux équipé de tous les territoires islamiques.
La bardane (en persan : bâbâ-âdam)
Cette période fut l’une des plus brillantes de l’histoire de la médecine en Perse, et ce grâce aux efforts d’éminents scientifiques comme Abou Reyhân Birouni (ou Alberuni) (973-1048) astronome, physicien, érudit, encyclopédiste, philosophe, astrologue et pharmacologue iranien qui contribua grandement à faire progresser les domaines des mathématiques, de la philosophie, de la médecine et des sciences, ainsi qu’Abou Bakr Mohammad Ibn Zakariyâ al-Râzi (865-925) (Rhazès), savant pluridisciplinaire persan qui contribua à ces sciences notamment dans les domaines de la médecine, de l’alchimie et de la philosophie (il aurait également isolé l’acide sulfurique et l’éthanol dont il initia l’utilisation médicale), et Avicenne (ou Ibn Sinâ) (980-1037 ap. J.-C.) philosophe, écrivain, médecin et scientifique iranien pratiquant également l’astronomie, l’alchimie, la chimie et la psychologie. Celui-ci rédigea un ouvrage encyclopédique de médecine médiévale, le Kitâb al-Qânoun fi al-Tibb, connu en Occident sous le titre de Canon au Xe siècle, et qui servit de base à l’enseignement de la médecine en Europe jusqu’au XVIIe siècle. Il y introduisit les propriétés et l’emploi de plus de 811 plantes médicinales expérimentées par sa propre personne. Grâce à ces savants, on fonda de leur vivant un hôpital bien fourni en ouvrages de références médicinales et médicales, une salle d’enseignement, une pharmacie, un système de caléfaction, etc. tandis qu’en Occident, à la même époque, on continuait à vivre plus ou moins sous le régime de la sorcellerie et de la magie. Avicenne fut le premier à rédiger une nomenclature exhaustive (à l’époque) des plantes médicinales. [4] D’autres pays musulmans comptèrent également de brillants savants et érudits qui surent mettre à profit les bienfaits des plantes médicinales et contribuèrent au progrès de la médecine traditionnelle (ainsi nommée aujourd’hui). Parmi eux, nous pouvons notamment citer le nom d’Abou Mansour Mouwaffaq ibn ’Ali al-Hirawi, pharmacien et alchimiste du Xe siècle qui écrivit l’ouvrage Les fondements des vraies propriétés des remèdes en y décrivant 585 médicaments ainsi que le fonctionnement de la distillation de l’eau pour compenser la pénurie de l’époque, ou encore celui d’Ismâ’il Gorgâni (or Jurjâni) (1041-1136), disciple d’Avicenne et expert en sciences pharmaceutique, théologique, philosophique et éthique. Il rédigea de nombreux ouvrages dont cinq en persan.
Description de plante médicinale : la menthe-coq ou grande balsamique, planche tirée de l’ouvrage Timtâl-i-Ashyâ va Azhâr al-Adviyaconservée au Musée national du Pakistan, Karachi
Abol Ghâssem Khalaf ibn al-’Abbâs al-Zahravi (connu sous le nom d’Abulcasis) (936-1013 ap. J.-C.) compte également parmi les médecins de renom de l’époque. Contemporain d’Avicenne, il apporta sa contribution aux études médicales dans l’Andalousie musulmane de l’époque. Il fut également un chirurgien et un physicien connu de la cour du roi Al-Hakam II d’Espagne. Son œuvre majeure, Al-Tasrif, est constituée de 30 articles dont 29 sont consacrés aux différentes maladies et à leur traitement à l’aide des herbes médicinales, notamment à base d’épices et de plantes aromatiques rares. Le dernier article de son ouvrage explique en détail, avec illustrations à l’appui, les étapes d’une opération chirurgicale. Cet ouvrage précieux fut traduit en plusieurs langues durant le Moyen-âge.
Parmi les ouvrages de médecine de l’époque islamique, citons Tohfat al-Mo’menin, Makhzan al-Advieh et Les plantes. Ce dernier, rédigé par Fâroughi, savant musulman indien, analyse les propriétés médicinales des plantes mentionnées dans le Coran dont la manne (en persan tarandjabin ; nourriture des Hébreux dans le désert, d’après l’Ancien Testament), l’acacia erioloba ou camelthorn (espèce d’arbre africain du Kalahari), le palmier, l’olivier, le raisin, le tamarix (en persan gaz ; plante méditerranéenne et printanière aux fruits triangulaires), le camphre (de saveur amère et aromatique), le gingembre, l’oignon, l’ail, la grenade, la courgette, la figue, la moutarde, la banane, le persil, le cèdre (arbre conifère originaire du Moyen-Orient), le cactus, etc. [5]
La gomme adragante (en persan katirâ)
Actuellement, de nombreux centres de recherches et des chercheurs sont actifs dans ce domaine en Iran, soulignant le grand intérêt des Iraniens pour les traitements traditionnels médicinaux. Parmi eux, nous pouvons citer l’Institut des recherches sur les forêts et les prés (Mo’aseseh-ye tahghighât-e jangal-hâ va marâte’), le Centre de recherche sur les plantes et les matières premières médicinales de l’Université Shahid Beheshti (Pajouheshkadeh-ye guiâhân va mavâd-e avalieh-ye dâroui), le Centre de recherches médicinales de l’Université Shâhed et Azâd de Gorgân ainsi que celui de Shahr-e Kord, les facultés de pharmacologie de l’Université des Sciences dans les villes d’Ispahan, de Mâzandarân, Kermân, Ahvâz, Shirâz et Mashhad, les centres de recherches à Ispahan, notamment celui de Shahid Fouzoureh, la Société des plantes médicinales de l’Iran (Anjoman-e guiâhân-e dâroui-e keshvar), et le Réseau national de technologie des plantes médicinales (Shabakeh-ye melli-e fannâvari-e guiâhân-e dâroui) en sont les plus importants. [6]
Les ouvrages rédigés récemment en Iran ont également contribué de façon considérable au progrès des recherches médicinales du pays. Les plus importants sont le recueil Guiyâhân(Des plantes) du docteur Ghâssemideh Kordi, Fariborz Mo’atar ; les recherches d’Ahmad Ghahremân, Valiollâh Mozaffariân, Kâmkâr Jâimand, Mohammad Bâgher Rezâ’i et le recueil de Flora Iranica et Doniâ-ye Guiyâh-e Iran (Le monde des fleurs en Iran) par Karl Heinz Rechinger, chercheur autrichien qui passa des années en Iran analysant les espèces végétales, et dont les recherches sur la faune et la flore de l’Iran sont exposées dans la salle 50 du Musée des sciences naturelles de Vienne. [7]
L’achillée millefeuille (en persan : boumâdarân)
Actualité des plantes médicinales en Iran
Les plantes médicinales en Iran sont prescrites seules ou sous forme de mélanges avec d’autres plantes complémentaires. Leur nombre atteint aujourd’hui 4000, dont la consommation se fait sous forme d’infusion, de bouillon, de cocktails, de pommade (il suffit parfois de les mâcher ou les inhaler)… De manière générale, toutes les parties de la plante sont comestibles. En Iran, l’usage principal des herbes médicinales est réservé aux maux articulaires comme les rhumatismes, les douleurs menstruelles, la fatigue, les maux de tête, l’asthme, la toux, les troubles digestifs et intestinaux, les problèmes dermatologiques, les allergies et l’eczéma. Dans la médecine à base de plantes médicinales, il n’existe de façon générale pas de remèdes aux maladies musculaires, osseuses et mentales.
Certaines plantes ont des effets anti-inflammatoire, antimicrobien, anticonvulsif, sédatif, anti fiévreux, vasodilatateur, etc. Par exemple, le gingembre peut remédier à la nausée, la grande camomille (ou en persan gol-e minâ) est anti-migraine, le ginkgo biloba ou « arbre aux quarante écus » est utilisé contre l’impuissance cérébrale ; le millepertuis perforé ou herbe aux mille vertus ou encore l’herbe de Saint-Jean (en persan tchâï kouhi) est en usage contre la dépression. Il est conseillé de ne pas abuser des plantes médicinales dont l’excès peut entrainer des maladies de reins, de foie et de cœur, et peut parfois produire des effets secondaires comme une perte excessive de poids. De plus, prescrire ce genre de médicament nécessite une bonne connaissance de ce domaine afin d’éviter les fausses interprétations des textes anciens, et donc les effets éventuellement néfastes sur le corps.
Gravure iranienne de femmes emmenant leurs enfants chez des hakim, auteur et époque inconnus
Parmi les plantes qui sont aujourd’hui une source importante pour les produits pharmaceutiques, nous pouvons nommer :
-Le saule (en persan bid), dont l’écorce est connue depuis l’Antiquité pour ses vertus curatives. Hippocrate conseillait déjà une préparation à partir de l’écorce du saule blanc pour soulager les douleurs et les fièvres. Aujourd’hui elle est très utilisée, notamment dans la production d’aspirine.
-La digitale pourpre (en persan bol-angoshtâneh), une espèce de plantes bisannuelles cultivées comme plante ornementale ayant également des propriétés médicinales. C’est une plante extrêmement toxique dont on extrait la digitaline ou digitoxine, utilisée comme tonicardiaque. Aujourd’hui, on en fait de la digoxine, un glycoside cardiotonique utilisé dans le traitement de diverses affections du cœur dont l’insuffisance cardiaque. [8]
-Le cinchona ou quinquinas (en persan ganeh-ganeh) est un arbuste de la famille des rubiacées originaires d’Amérique du Sud. Ce furent les jésuites qui trouvèrent dans le Nouveau Monde, plus précisément au Pérou, la plante guérisseuse. L’écorce des quinquinas jaunes et rouges contient des alcaloïdes, dont la quinine, réputée pour ses propriétés antipaludiques. On en tire aujourd’hui la quinine qui agit sur les palpitations cardiaques et peut permettre de traiter les trypanosomiases. [9]
Quelques aliments très froids
-Le pavot somnifère (en persan khashkhâsh), originaire d’Europe méridionale et d’Afrique du Nord, est connu pour ses propriétés psychotropes sédatives. Elle est aussi cultivée à des fins ornementales ou alimentaires. On en extrait de la codéine et de la morphine (à visée thérapeutique) dans une vingtaine de pays.
-La bardane (ou en persan bâbâ-âdam), plante bisannuelle de grande taille dont les racines (mâchées normalement) peuvent traiter les affections cutanées telles l’eczéma (ou l’exéma), l’acné, les furoncles, les abcès, ou encore le psoriasis. C’est une plante antimicrobienne, anti-tumeur, anti-fièvre, diurétique et sudorifique. Elle est également antipelliculaire, roborative des cheveux et nettoyeuse de la peau après le maquillage.
-La mélisse officinale (ou en persan bâdaranj-bouyeh) utilisée en cuisine asiatique et pour aromatiser le lait en Espagne, a de nombreuses propriétés digestives, apaisantes, utile à la mémoire et pour remédier à la fatigue mentale. Son infusion appliquée régulièrement sur les lésions et les éruptions cutanées, les élimine en quelques jours et en réduit la fréquence d’apparition.
-La feuille d’olivier est anti-spasme, antioxydant, anti-microbe, anti-virus, anti-arythmique, anti-herpès et anti-trichophyton. Elle élargit également les veines cardiaques.
-L’achillée millefeuille (ou en persan boumâdarân) est très efficace pour traiter le rhume, l’épilepsie et le rhumatisme. Elle est anti-inflammatoire et anti-spasme, et prévient la vieillesse précoce.
-La feuille de noyer est anti-diarrhéique, anti-cancer, anti-virus, anti-herpès, antioxydant, antiseptique, digestive, et bonne pour la peau. L’écorce de noix peut être consommée sous forme d’infusion ou de pommade. Elle cicatrise les blessures, l’eczéma et les infections dermiques. Elle est également anti-trichophyton et dépurative et diminue le sucre du sang.
Quelques aliments très chauds
En outre, le soja prévient les cancers de l’intestin, le haricot est bon pour le cœur, les céréales contiennent une bonne quantité de protase qui prévient la formation de tumeurs, le petit-pois protège le corps contre les infections de toute sorte et notamment contre le cancer de la prostate et des poumons, la pomme de terre, surtout consommée crue, possède des propriétés anticancéreuses et anti-virus, la tomate est bonne pour défendre le corps contre le cancer du poumon, de l’estomac, et de la prostate. Parmi d’autres fruits et légumes anticancéreux, nous pouvons citer l’orge, l’ail, l’oignon, la carotte, le chou, le raisin, le melon, la figue, l’abricot, la pomme, l’orange, le pamplemousse, le citron sucré, le thé et la semoule de blé.
Parmi les plantes, légumes et fruits sont bons pour la peau. On peut également nommer l’avocat, le thym, le raisin, la camomille, l’amande, la cacahuète, la fraise, le henné, l’olive, le fenugrec (en persan shanbalileh) et l’ortie.
Pour les problèmes de démangeaison, l’usage de l’essence de la fumeterre officinale (en persan shâh-tareh), la feuille du laurier, de la menthe et de la lavande (en persanostoghodous) sont les meilleurs remèdes.
Pour la cicatrisation des plaies et des lésions, la consommation notamment sous forme de pommade de la gomme adragante (en persan katirâ), de la graine de lin cultivé (en persan tokhm-e katân), de la camomille (en persan bâbouneh) et de la passe-rose (en persan gol-e khatmi) et surtout leur mélange avec du lait sur le feu aura des effets incroyables.
Pour remédier à l’acné, l’infusion du gingembre dans de l’eau toute chaude et son application sur la peau comme pommade est la meilleure solution.
Un survol sur les bienfaits des herbes médicinales nous rappelle que c’est la mère nature qui nous a offert toutes sortes de remèdes (même aux maladies les plus rares), et que c’est nous qui nous privons parfois de cette ressource précieuse du fait de notre ignorance des effets prodigieux de ces plantes aromatiques sur notre santé. Leur odeur savoureuse, leur beauté naturelle ainsi que leurs effets salutaires sont suffisants pour qu’on décide de s’en servir davantage.
Auteur:
Afsaneh Pourmazaheri , extrait de la revue de "Téhéran"