De la culture et de la patrie
De la culture et de la patrie,
et qu'il faut parfois savoir les défendre
un peu plus que d'ordinaire
La culture penche à la contre-culture, mais pourquoi irait-on chercher les formes élevées de l'art, de la pensée, de la spiritualité, dans le bain des masses populaires ? Quand elles sont offertes au public, les œuvres témoignent aussi qu'elles ne viennent pas de l'immanente médiocrité, mais d'un ailleurs, donc du retrait du "génie", de son recul par rapport à l'esprit de sa propre médiocrité, comme de celle des masses. Culture ne désigne pas les productions habituelles, mais le principe et les forces édifiantes, rédemptrices, au nom des justes valeurs.
La patrie aussi est une valeur. Quelle est cette "culture" qui veut bannir le mot "patrie" de son vocabulaire ? De qui vient l'idée de n'être citoyen que de la terre, apatride, parlant toutes les langues, aucune, ou encore un anglais international, sans Histoire nationale, affranchi du sentiment d'appartenance ? Aucun philosophe, mis à part quelques stoïciens, et encore, n'a soutenu pareille ineptie. Car des groupes, nécessairement, se forment pour organiser la vie régionale. Et il arrive que certains groupes convoitent les terres ou les biens d'autres groupes. Sans loi, mais aussi sans force physique protégeant la loi contre une force illégale, contre la violence ennemie, on ne peut constituer aucun groupe viable dans la durée, aucune société stable et régionale. Et les utopistes mondialistes auront à faire face à la constitution de groupes qui eux, voudront s'imposer, violer, tuer, piller, partout et le plus loin possible. Incohérence, désinvolture de l'utopie mondialiste, qui rêve d'un gouvernement, d'une économie, d'une langue mondiale, prise d'une ivresse, d'une hybris aveugle au respect des différences irréductibles des religions et des philosophies, au respect des distances et même des tensions fécondes qui font qu'un peuple et un autre peuple se savent et s'affirment étrangers et n'envisageront jamais de fusionner.