De la nécessité de s’envoyer des preuves de vie
Hier, un parterre de fleurs m’a sauté aux yeux. Je n’avais encore jamais remarqué l’extraordinaire capacité des fleurs à surgir comme par miracle, tels d’incessants messages d’encouragement.
Après la sècheresse, juste un peu de pluie… et ça y est la beauté remercie.
À propos de cette force de fécondaison, j’ai repensé à une expérience menée à l’Université de San Francisco et effectuée sur mille étudiants, dix semaines durant, afin d’observer comment l’esprit ordinaire pouvait soit se dessécher et dépérir, soit au contraire fleurir et s’embellir.
Les neurosciences, une fois de plus, allaient démontrer la subtile puissance des forces de l’esprit sur l’atmosphère ambiante.
Les battements de cœur à cœur savent se débrouiller entre eux pour aller mieux.
L’esprit est un désert inculte ou une oasis de vie créative, c’est selon.
Selon quoi ?
Selon que les idées originales, les paroles fleuries ou les gestes bienveillants sont ou ne sont pas admis. Les préjugés, hélas, piétinent les parterres de pensées qui sont systématiquement détruites par les humeurs guerrières. À moins que ces mêmes idées nouvelles soient humectées par des humeurs perlières.
Sans admiration, sans enchantement, sans émerveillement, il y a risque de s’étioler et de se rabougrir, individuellement et collectivement. Nos palpitants ne font pas que pulser du sang dans nos veines, ils redonnent aussi de la veine autant à soi qu’à l’entourage immédiat.
Un cœur ne se bat pas que pour lui seul !
Dans la conduite de cette expérience, les étudiants avaient été séparés en deux groupes. C’était protocolaire. Le premier groupe pratiquait un examen de conscience tous les soirs en insistant sur cinq points choisis au hasard parmi tout ce qui n’avait pas bien fonctionné dans la journée. Chacun devait en tirer les conséquences et réajuster la cible au bout de son fusil pour mieux éliminer ce qui était mauvais. Le deuxième groupe, a contrario, utilisait des méthodes d’encouragement ouvert tous azimuts. Tous les jours, ces prospecteurs de pépites pratiquaient un genre totalement différent d’examen de conscience par la valorisation de cinq choses qu’ils avaient eu envie de porter discrètement en triomphe.
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Cinq remerciements subsidiaires !
Cinq coups de cœurs, éloges anecdotiques, gratitudes particulières, clins d’œil naturels… à l’instar de la réapparition des petites marguerites qui naissent de la première pluie après les chaleurs écrasantes.
Non seulement les résultats scolaires des participants du second groupe se sont envolés, mais les systèmes immunitaires de chacun se sont mieux portés. Même les mauvais caractères ont peu à peu été touchés.
Au final,
Ce qui paie le plus,
Ce sont moins les menaces à propos de tout ce qui va mal
Que les audaces par rapport à tout ce qui pourrait aller mieux…