De l’immédiat à l’e.media

A lire sans urgence en prenant votre temps !!!

 

De l’immédiat à l’e.media

L’avez-vous remarqué, nous vivons à l’ère de « l’immédiat ». Nous voulons tout, tout de suite. Nous n’avons pas le temps d’attendre au feu rouge, à la caisse de l’hypermarché, ni celui de poser une question et d’attendre la réponse, ni même de dire bonjour avant cette éventuelle question.

Heureusement pour nous, il y a désormais l’e.média, un petit clic et nous voilà, connectés de suite à l’info mondiale, en instantané, alors nous n’avons plus le temps de prendre le temps d’attendre le moment opportun pour gérer la lecture de nos mails, ni celui de nous relire ; quant au copier/coller, il permet immédiatement d’adresser un document cousu d’erreurs à des interlocuteurs qui ne prendront pas le temps de le lire et ne verront donc pas ces errements.

Comme il était agréable de vivre avec émotion l’attente de la rencontre avec un être cher, avec un ami. Nous connaissions alors la découverte de sentiments diffus faits de joies et aussi de craintes, notre cœur prenait le temps de s’emballer. Nous pouvions envisager plusieurs scénarii, nous apprenions à mieux vivre et gérer les surprises.

Cette compétition à l'immédiateté nous fait malheureusement souvent perdre notre libre arbitre, nous n'avons plus le temps de réfléchir et devenons des Lucky Luke de la réplique qui fuse orale ou e.médiatement sans que soit pesé le pour ou le contre, sans que nous mesurions l'impact sur l'autre.

Nous mettons même en sommeil certains de nos sens; c'est ainsi que nous achetons sans toucher, peser ou soupeser. Nous sommes comme emportés par la vague du " tout de suite et maintenant". Nous agissons par pulsions au nom de la nécessité de toujours faire plus vite.

L'efficacité est-elle vraiment au rendez-vous de ces actions pulsives ? A constater le nombre de mails de corrections, de vérifications nous pouvons en douter.

Un raisonnement ça se construit et se cultive au prix du vertige de la feuille blanche, un écrit ça se peaufine par une relecture soignée et le choix du bon mot. Tout acte écrit né d'une pulsion est trop chargé de doses émotionnelles pour exprimer avec sagesse et sérénité ce qui doit être dit.

Il est souvent utile voire indispensable de ne pas zapper le temps du questionnement. Vous avez reçu un mail incendiaire d'un interlocuteur... quel est son réel objectif ?

 

 

 

 

 Quelles sont ses véritables questions ? Avant de lui répondre, prenons le temps de tout mettre en œuvre pour savoir. Si ce temps n'est pas pris, il en faudra beaucoup après pour recoller les morceaux !!!

Sur ces questions de l'immédiat, nous pouvons utilement nous interroger sur ce qui se passerait s'il ne fallait pas considérer comme immédiat ce que nous pensons devoir faire ?

Là encore, si nous procédons ainsi nous nous offrons des choix : soit nous plongeons dans l'urgence, soit nous prenons le temps d'en mesurer l'importance sans nous laisser dicter la réponse par quelque e-média que ce soit.

Je suis frappé de constater que celles et ceux qui, professionnellement, se plaignent de ne pas avoir le temps sont souvent celles et ceux qui passent le plus de temps sur leurs outils "e-média" abusant de mails, multipliant les sms et consacrant de nombreuses heures à des réunions aussi insipides qu'inefficaces.

C'est pourquoi, je pense qu'il y a, urgence, pour beaucoup, à renforcer l'importance de leur affirmation d'eux. C'est ainsi qu'ils seront alors en capacité de décliner leur présence à certaines réunions affirmant que dans l'immédiat ils ont mieux à faire, qu'ils limiteront leurs mails à la confirmation d'entretiens informels ou d'accords oraux de couloir et qu'ils auront le courage de fermer leur boites de messages pour se donner du temps à eux-mêmes et à celles et ceux qu'ils aiment bien au delà des e-média.

 Texte tiré de mon dernier livre De Je des Moi en Jeux d'Emois - que je tiens à votre disposition - 10 euros + frais d'envoi 3,50 euros.

A bientôt.



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