De l'importance de la revitalisation des marais
Imaginez un petit marais, moins d'un hectare, coincé entre un champ de maïs, une autoroute et une forêt. Ce marais a été revitalisé en 2015...
Une soirée de piégeage, quelques espèces de papillons de nuit... et au milieu de tout ça, un petit papillon qui à première vue ne paie pas de mine. Il est petit, très petit, blanc, avec quelques lignes dorées.
Ce papillon le voici :
Avouez que ce n'est pas la première espèce que l'on va remarquer... Après une séance de détermination, quelques mails échangés avec des spécialistes des microlépidoptères (oui, ce groupe de petits papillons qui comptent parmi ses membres nos mites alimentaires, que tout le monde connaît), et le verdict tombe : il s'agit de Calamotropha aureliellus, qui appartient aux Crambinae.
Un nom un peu barbare pour une espèce qui a cela d'exceptionnel : une observation au Tessin en 2018, et quelques observations, notamment en Valais, mais qui datent pour la plupart de... 1914 ! (communication R. Bryner et CSCF).
Alors oui, ce papillon est petit, blanc, et passe inaperçu. Cela peut expliquer l'absence d'autres observations de cette espèce. Mais il faut quand même avouer que la trouver à cet endroit a quelque chose d'excitant et de fascinant. Il suffit de peu, de quelques centaines de mètres carrés de nature, pour découvrir des espèces quasiment jamais observées !
Et qui sait ce que cache encore ce petit marais perdu au milieu d'un paysage agricole et urbain ? Et que cachent tous les autres marais qui demeurent encore en Suisse ?
Il est donc important de préserver ces milieux (et tous les milieux encore naturels qui existent), de les entretenir de façon adéquate, et de les revitaliser ! Chaque marais qui est drainé, chaque haie qui est coupée, chaque prairie sèche qui disparaît, et ce sont des centaines d'espèces qui disparaissent en même temps. Que ce soit une disparition à l'échelle locale, régionale ou nationale, cela reste une disparition.
Et la tendance ne va actuellement pas dans la bonne direction !