De l’usine au doctorat : et si nous changions nos façons d’apprendre ?
La valorisation des compétences acquises au cours de la vie professionnelle peut permettre aux personnes de faible qualification d’accéder à de nouvelles opportunités. Chacun de nous avons de nombreuses compétences à valoriser et ces compétences sont souvent issues de nos expériences. Alors, comment transformer nos expériences en compétences ?
D’ouvrier à Docteur en Sciences de l’Éducation…
Originaire du monde ouvrier dans le nord de la France, à l’âge de 17 ans je travaillais déjà à la chaîne dans une usine de fabrication de composants électroniques. J’ai également travaillé dans le secteur associatif sur un projet dédié à l’accompagnement de projets des jeunes. C’est grâce à cette expérience associative et à ma démarche d’autoformation que j’ai pu être admis en DESS à Dauphine, que j’ai poursuivi ensuite par un DEA pour devenir doctorant en Sciences de l’Éducation où ma recherche s’est orientée sur le travail de la mémoire et le travail de la culture, notamment les pratiques éducatives de la commémoration dans les Sciences de l’Éducation.
Développons les apprentissages expérientiels
C’est bien mon engagement associatif qui m’a permis d’accéder à l’Université. C’est pourquoi nous nous concentrerons ici sur l’apprentissage expérientiel qui permet à une personne, quel que soit son niveau de se servir des expériences vécues pour les transformer potentiellement en apprentissage.
S’il est possible d’apprendre « en dehors de l’école », il est aussi de plus en plus question d’apprentissage tout au long de la vie. Il s’agit de repenser les schémas éducatifs classiques pour donner une seconde chance, et même une chance, à tous.
Concrètement, cela s’opère aujourd’hui avec l’émergence de nouveaux lieux d’apprentissage, comme la multiplication des tiers-lieux, fab lab, espaces de coworking… et de nouvelles façons d’apprendre (MOOC, présentiel… ). Mais aussi par une plus grande prise en compte de l’expérience professionnelle dans les CV et l’importance qu’ont pris les fameuses soft skills ou compétences comportementales sur les hard skills (connaissances). La psychologue et philosophe John Dewey met, par exemple, l’expérience au centre de l’éducation, car elle s’attacherait davantage au présent et contribuerait à mieux s’approprier les apprentissages. Aussi, elle participerait surtout à l’émancipation de l’individu : « il s’approprie le savoir » (Armando Zambrano Leal. Formacion, experiencia y saber).
Si l’on développait des apprentissages expérientiels, il se concentrerait alors sur une forme de pédagogie se rapprochant le plus possible du réel et des compétences à acquérir pour se former de façon concrète à un métier. Pour le théoricien américain de l’éducation David Kolb, il y a quatre phases allant de l’expérience concrète à l’observation réfléchie (sur l’expérience vécue), en passant par la conceptualisation abstraite à l’expérimentation active.
L’expérience professionnelle est matière et outil d’apprentissage
Vous l’aurez compris, démocratiser l’accès à la réussite pour tous et participer à l’émancipation des individus sans passer par les schémas classiques, c’est possible. Les apprentissages expérientiels paraissent être l’issue à ce besoin qui émerge et pouvant intervenir aussi bien dans la vie quotidienne que dans un cadre plus formel. Il appartient donc au formateur de s’emparer de ces enjeux pour intégrer cette forme d’apprentissage dans les objectifs de formation à venir.
Un grand merci à Marianne Demeure pour ce travail de recherche à lire dans son intégralité sur le blog de Bip huB learning.
Community Manager - ESport- Electrotechnicien/Réparation/Création/Autodidacte.
5 ansÇa laisse des perspectives intéressante quand a la reconversion professionnel ,ce qui manque ce sont les institutions, le soutiens pour certains profil non adapté actuellement, les futurs metiers ouvrent sans doute de nouvelles portes, mais encore faudrait-il que les organismes de formation s’adapte en temps et en heure et reste à l’écoute de ce marché en perpétuelle évolution. car pour l’instant je sens plutôt un léger retard qui aurait tendance à s’accroître ,du moins du côté de nos chers institutions gouvernementales.
Sustainability, Recovery and Quality Manager chez IKEA Group
5 ansLes analphabètes du XXI siècle ne seront pas ceux qui ne sauront ni lire ni écrire, mais ceux qui ne sauront pas comment apprendre