De l’utilité des smartphones en Afrique


Les taux de pénétration de la téléphonie mobile en Occident, en Asie et en Afrique sont assez proches : 97 % en Afrique contre 112 % en Europe et 116 % en Chine. Le caractère démocratique du Smartphone est donc acquis, d’après les chiffres, du moins. C’est une vraie révolution. D’ailleurs, la question de la démocratisation des Smartphones en Afrique, en général, et en Tunisie, en particulier, me préoccupe. Je suis, de près, les analyses des facteurs concourant à l’emploi de la téléphonie mobile, tels que le genre, l’âge, le niveau d’instruction, le nombre d’enfants, le métier etc. J’essaye de récolter les résultats de ces analyses auprès des fabricants de Smartphones, des pays africains, mais aussi de certains organismes académiques, tel que l’Observatoire de la Francophonie Économique (OFF), dépendant de l’Université de Montréal au Québec. L’interprétation que je fais, de ces résultats m’incline à penser, que l’impact économique et financier sur les sociétés africaines est plutôt négatif. En effet, les fonctionnalités utiles des smartphones sont rarement utilisées sur le continent, notamment en matière de E-gouvernance (connexion citoyen-gouvernement), d’éducation, de soins de santé et d’agriculture. En fait, pour le moment, on constate, que ces appareils sont employés, en Afrique, comme de simples téléphones cellulaires augmentés des applications Face-Book, Instagram et YouTube, que nos citoyens utilisent sans tirer de plus-value. Je suis informé, par ailleurs, que l’usage du smartphone permet aux petits exploitants d’accéder à des données en temps réel et à des outils de calcul aptes à effectuer le ciblage des produits à commercialiser et leur localisation. Sans compter qu’ils facilitent l’accès à des crédits à distance. Ceci est vrai, s’agissant des petits exploitants agricoles, français, anglais ou norvégiens qui savent lire, écrire et exploiter toutes les fonctionnalités utiles d’un Smartphone, mais ce n’est pas le cas des paysans tunisiens, camerounais ou maliens. En outre, il n’existe pas de banque en Afrique qui octroie des crédits à distance, aux paysans et aux petits exploitants. Sans compter que ces derniers n’effectuent leurs transactions commerciales, qu’en espèces. En conséquence, il appert, que non seulement nous sous-utilisons les applications des smartphones, mais, en plus, ils ne nous rapportent rien ou presque.

La mondialisation, en matière de téléphonie mobile est interprétée de deux manières : les équipementiers la considèrent comme un moyen de commercialiser les smartphones qu’ils fabriquent, partout, quel que soit l’usage qui en est fait, alors que les dirigeants politiques, en général, estiment que c’est un instrument, destiné à générer des richesses et des plus-values pour leur pays. Or, il semble que, si la globalisation des smartphones satisfait les premiers, en revanche, elle déçoit les seconds. Il parait, d’ailleurs, que 98 % des africains possédant un smartphone, l’utilisent pour flirter avec des applications inutiles, comme fake-a-call android ios, ultra voice changer, android ios, talkitom android ios, watching cute girl ios, pimple popper et d’autres applicatifs sans intérêt. Cependant, d’un autre côté, je lis fréquemment que la téléphonie mobile impacte positivement des secteurs entiers du continent, tels que l’agriculture, la santé, l’éducation, etc. C’est ainsi qu'elle a généré, parait il, l’apparition de l’économie collaborative, selon laquelle des exploitants se partagent un ordinateur ou un smartphone pour améliorer le rendement de leurs terres agricoles ou pour vendre leurs produits, directement aux commerçants, sans passer par les intermédiaires. En outre, cette nouvelle plate-forme électronique, semble être vraiment d’une grande utilité, en matière de télémédecine et télé éducation, mais pas en Afrique, car ces réalisations ne sont que des expériences tentées, ici et là. Elles ne se sont ni enracinées ni étendues dans aucun pays d’Afrique. Ainsi, le partage des plateformes technologiques, par exemple, a suscité beaucoup d’espoir dans l’esprit de ses inventeurs, mais la réalité sur le terrain s’est chargée de transformer cet espoir en déception. Il n’en demeure pas moins, que la gratuité d’emploi du Smartphone via l’application Messenger, notamment, permet de résoudre d’innombrables problèmes économiques, sociaux et psychologiques au niveau des citoyens, mais, aussi, au niveau des commerçants. Personne, jusqu’ici, n’a évalué le gain, en argent et en bien-être, induit par Messenger, mais il doit être considérable. J’aimerais, m’investir plus dans ce domaine, mais il est dépassé par d’autres technologies qu’il est indispensable de connaître.

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