L'irrespect dans l'entreprise
Mombreux sont, en Tunisie, les organismes, où le respect ne va pas de soi. Ces organismes sont en général de petite taille (10 à 300 sgents), opèrent, principalement, dans le secteur du service et emploient des employés, majoritairement, diplômés. Paradoxalement, il arrive que le comportement le plus irrespectueux se rencontre au sein de la fonction chargée de gérer le respect , à savoir, la direction de la gestion des ressources humaines. Pis, fréquemment, ce sont les responsables de cette fonction qui manquent de respect à leurs collaborateurs et leurs collègues afin de faire valoir leur autorité, qu’ils manifestent sous diverses formes : ordres crachés, cris et reproches en public, altercations dans les couloirs à haute voix, attitudes dédaigneuses et blessantes, incitation des agents à la dénonciation, fomentation de rivalités etc. Cette incivilité des dirigeants, de plus en plus répandue, coûte cher à l’entreprise : elle démoralise les cadres intermédiaires et les employés subalternes ; elle démotive et affecte la performance individuelle et collective ; elle est contagieuse, allant même jusqu’à contaminer les agents en rapport avec les clients et les fournisseurs ; elle instaure le malaise dans le milieu du travail en suscitant la méfiance, le repli, la régression du partage de l’information, le cloisonnement, les rivalités, la dégradation du climat social…Cependant, en dépit, de ses graves conséquences sur les résultats de l’entreprise, l’irrespect semble davantage être banalisé que combattu par les patrons tunisiens, dont nombreux, sont ceux qui se laissent entrainés,sur la pente de l’impolitesse et de la grossièreté, considérant que susciter la peur est un facteur de consécration de leur leadership. Ils ont tort : le leadership par le biais de l’impolitesse et la peur n’a jamais été porteur de succès et si la plupart de nos entreprises sont en difficulté, c’est à cause du déficit du leadership en matière de bonnes manières, de civilité et de fermeté courtoise vis-à-vis du personnel. C’est aussi, en raison, du déficit abyssal en matière de promotion du dialogue, et de mise en œuvre d’outils de communication interne.