De Xavier Jouvin à FST Handwear, Grenoble relève le gant
FST Handwear

De Xavier Jouvin à FST Handwear, Grenoble relève le gant

La ville fut autrefois la capitale mondiale du gant de luxe. C’est ici que se fournissaient les élégantes du monde entier.

Si les premières traces des gantiers datent du 14e siècle, Grenoble devient un centre de fabrication à partir du 17e siècle. Puis, la production explose au 19e siècle grâce à l’invention de Xavier Jouvin, la “main de fer” - un emporte-pièce permettant de découper six gants à la fois – qui fait augmenter la qualité et la productivité. Dès lors, les gants de Grenoble s’exportent dans le monde entier : États-Unis, Angleterre, Russie…

A cette époque, la ganterie grenobloise produit près du tiers des gants en France avec 18 millions de paires par an. Le secteur compte 170 entreprises et occupe plus de 90% des emplois industriels dans la ville. On dit qu’une famille sur deux vit du gant à cette époque. La ville compte alors des dizaines d’ateliers dans le centre-ville, les quartiers Saint-Laurent et la Mutualité ou encore le long de la rue Nicolas-Chorier. Pourtant, un siècle plus tard, l’activité a quasiment disparu.

Devenu un peu désuet

La première guerre mondiale et la crise de 1929 ont d’abord rétréci les débouchés commerciaux à l’exportation. Puis, la mode a changé à partir des années 50 et 60 : le gant (comme le chapeau) n’est plus autant porté. « Il est devenu un peu désuet, ringard même », fait remarquer Jean-Marc Bollon, président de l’Association de sauvegarde et de la promotion du gant de Grenoble*.

Aujourd’hui, la ganterie Lesdiguières-Barnier est la dernière entreprise à travailler dans la grande tradition du gant de Grenoble. Mais une autre entreprise a repris le flambeau, à sa manière. A la tête de FST Handwear depuis 10 ans, Benjamin Cuier et Philippe Larguèze réinventent le gant avec un design plus contemporain et une matière elle-aussi plus actuelle, la microfibre.

Leurs produits sont dessinés à Grenoble, fabriqués en région Auvergne-Rhône-Alpes et vendus dans 450 boutiques en France et en Europe. « L’idée est de refaire des gants des accessoires de mode, voire des supports artistiques, et pas uniquement des produits utilitaires », explique Benjamin Cuier. Comme un retour au temps des élégantes.

 

*L’ASP2G vient de publier Patrimoine urbain de la ganterie grenobloise. 5 euros.

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets