Demain, tous porteurs de projet ?

Demain, tous porteurs de projet ?

Dans ce post, je vous fais découvrir les 4 grandes structures juridiques vous permettant de devenir votre propre patron sans risque.

A écouter les médias et les conversations de rue, le salariat est fini.

This is the end” comme le chantaient les Doors !

Or, le salariat représente toujours 90% de la population active française. Certes, on précarise toujours plus l’emploi salarié à coup de CDD et de missions en intérim. Mais si les CDD représentent 80% des recrutements, le CDI constitue toujours 80% des emplois.

Alors quel crédit apporter à cette “légende urbaine” de la fin du salariat ?

Tout d’abord, on observe une nette montée du travail indépendant depuis le milieu des années 2000. Les derniers chiffres de l’Insee montrent ainsi une croissance du travail indépendant de + 26% entre 2006 et 2011. On peut imaginer que ces chiffres ont encore augmenté depuis sous le coup des phénomènes suivants :

  • Un changement dans les représentations des Français : Selon, un sondage de la société de portage ITG auprès de 500 cadres, ils sont 65% à penser que le CDI ne sera bientôt plus la norme et 87% estiment qu’ils expérimenteront plusieurs statuts au cours de leur carrière : entrepreneur, salarié, chômeur, etc. ;
  • L’essor des plateformes de mise en relation (En anglais : freelancing marketplaces), appelé ubérisation de l’économie, contribue fortement à l’augmentation du nombre des indépendants ;
  • Les difficultés d’insertions pour les publics “fragiles” (jeunes, seniors, femmes, peu qualifiés, etc.) qui voient dans le free-lance la possibilité d’obtenir enfin un travail ;
  • Le réel désir d’indépendance et d’autonomie au travail qui traverse toutes les classes d’âges et de manière encore plus prégnante les moins de 30 ans ;
  • L'intérêt des entreprises à recourir à la prestation de service plutôt qu'au contrat de travail pour ne pas alourdir leur masse salariale.

Tout le monde paraît, dès lors, s’y retrouver et les innovations technologiques semblent s’y prêter à merveille.

Il est à noter, cependant, que ces “nouveaux indépendants”, que l’on appelle aussi “porteurs de projet”, sont nombreux à s’installer à leur compte dans des métiers qui s’exercent en tant que salariés voire même qu’ils exerçaient, eux-mêmes, auparavant en tant que salariés.

Par ailleurs, les porteurs de projet ne sont pas tous des créateurs d’entreprise au sens classique du terme.

En effet, la France a multiplié les statuts et les structures ces dernières années qui permettent de se lancer dans une activité indépendante, de la tester, sans créer immédiatement son entreprise :

  • La micro-entreprise (ex- auto-entreprise) ;
  • Le portage salarial ;
  • Les CAE (coopératives d’activité et d’emploi) dit aussi portage coopératif ;
  • Les couveuses d’entreprises.

Parmi les gens que je rencontre, je constate une grande méconnaissance quant à l’existence de ces Nouvelles Formes d'Emploi, ainsi que leurs avantages et inconvénients respectifs.

La plupart d’entre-vous connait l’auto-entreprise, moins nombreux ont entendu parler du portage salarial et quasi aucun d’entre vous ne sait qu’existent les CAE et les couveuses d’entreprises et qu’ils peuvent y avoir recours pour se lancer dans une activité indépendante en en minimisant les risques.

Dans cette pluralité de statut, laquelle vous conviendra le mieux pour vous lancer en indépendant ?

Tout dépend de votre situation professionnelle et personnelle, de vos projets, de votre clientèle, de vos valeurs de vie, de votre besoin de protection sociale, etc.

Sachez cependant une chose essentielle : Vous pouvez cumuler les statuts. C’est légal et même conseillé !

En attendant que que l'un de nous "se colle" à l’écriture du 1er guide des Nouvelles Formes d’Emploi avec leurs avantages et leurs inconvénients, voici la stratégie que je vous recommande :

  • Consultez le site de l’AFE (ex - APCE), c’est une mine d’infos sur les nouvelles formes d’emploi et, bien entendu, la création d'entreprise classique.

Je vous recommande, en particulier, la rubrique sur le régime du micro-entrepreneur et de faire le Test : Micro-entrepreneur : un régime pour vous ?

  • Prenez rdv avec :

- 2 ou 3 sociétés de portage près de chez vous en les identifiant sur le site : www.peps-syndicat.fr

- 2 ou 3 CAE en les repérant sur le site : http://www.cooperer.coop

- 2 ou 3 couveuses d’entreprises à partir du site : www.uniondescouveuses.com/

pour leur demander ce qu’elles peuvent vous apporter et comment elles peuvent porter votre activité indépendante !

Et tenez-nous au courant de vos découvertes !

JC Hériche, le 19 novembre 2016

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Muriel Chiariglione

Directrice des Opérations Externalisée Achats - Production | Agence de conseils sur le sourcing, les achats, la production secteur mode. Enseignante écoles de mode

5 ans

Merci pour ces précieuses informations! En effet, les couveuses sont peu connues.

🎙️🦓 Didier ROLS

Et si les parents savaient expliquer leur métier ou la cause qu’ils soutiennent à leurs enfants ? (Assopreneur pour « Que font tes parents ? ») / Fondateur de Podcartes, incubateur de Podcasts atypiques

7 ans

"Entrepreneur-salarié" dans la Coopérative d'Activité et d'Emplois Port Parallele je peux témoigner pour faire (très) simple que les CAE regroupent les missions d'une couveuse (sans être obligé de la quitter au bout de 1/2 ans) puis d'une société de portage lorsque l'activité décolle et que l'on peut même si affinités en devenir sociétaire pour prendre part à la gouvernance. Je n'ai pas trouvé mieux pour le phobique administratif que je suis ;-)

Christian Espinosa

Psychanalyste libéral (PFLI), Conseil en développement personnes et groupes

7 ans

Article très intéressant, concret et pratique sur ces mutations de la nature de l'emploi (en France mais peut être aussi dans le monde) et sur les cadres possibles de l'emploi indépendant . J'apprécie, en passant, le terme de "légende urbaine" appliqué à la disparition de l'emploi salarié, légende urbaine que certains politiques, aussi compétents dans ce domaine qu'un plombier l'est dans le domaine de la pâtisserie, exploitent à fond car le pourcentage de personnes séduites par les croyances apocalyptiques de fin proche de quelque chose est loin d'être négligeable. Il n'en demeure pas moins que l'emploi indépendant (hélas parfois récupéré sous le vocable péjoratif d'"ubérisation") s'est développé d'une manière virale (pour employer un terme à la mode sur Internet) depuis le début des années 2000 où il n'était encore qu'une solution transitoire en attendant le CDI tellement espéré et où il se développait surtout chez les seniors. Je contribue, à ma modeste échelle, depuis 1999, pour une part de mon activité, à la promotion du travail indépendant à travers le bénévolat dans des associations de retour à l'emploi pour cadres et managers et à l'accompagnement de créateurs d'entreprises ou d'activité solo, financés par des Conseils Généraux. Je souhaiterai noter que si le choix du statut est important dans une société où le statut social est devenu un élément clé de l'identité professionnelle et où le spectre du code du travail est impérialiste et omniprésent, que avant le choix d'un statut juridique particulier , le choix de cette voie devrait s'étayer sur une réflexion consistante : - Accéder à un emploi réel et rémunéré, le faire pour satisfaire un désir d'indépendance et d'autonomie (de liberté ?) sont des motivations importantes, mais le futur créateur d'activité a-t-il pris la mesure de ce qu'exige ce nouveau métier ? - Sa compétence technique, consolidée par une vraie expérience, diversifiée, de plusieurs années, ne représente qu'une fraction de celles qu'il doit posséder : promouvoir cette nouvelle activité, organiser son travail productif, commercial, de réseautage, administratif (facturation, comptabilité, relations avec l'Administration,...), de veille technologique. - Il doit être à la fois créatif (solutions, montages d'affaires, original ou innovant, se différencier de la concurrence de plus en plus nombreuse) et organisé, actif mais néanmoins réflexif, rapidement réactif et décisionnel et parfois patient, résistant à la frustration du contrat perdu et sachant renoncer à celui facile mais qui le ferait perdre financièrement, etc. ... - Et s'il s'agit du contenu de son activité, réfléchir et formuler une offre débanalisée, savoir la présenter (depuis le "pitch de l'ascenseur" jusqu'à l'argumentation motivée), identifier son marché, son importance, son évolution et le profil de ses prescripteurs et décideurs, sont des points de passage clé. Investir des compétences techniques que l'on possède à un niveau de maîtrise élevée en tant que salarié, expert, dans une entreprise (ou même dans un cabinet spécialisé) ou dans un contexte d'indépendance, où l'enjeu vital est éminemment personnel, sont deux métiers très différents.

Sandrine BONET

Secrétaire administrative (en recherche d'emploi)

7 ans

bonsoir Jean-Christophe et merci pour cet article très intéressant. J'espère dans quelques mois faire parti des nouvelles femmes entrepreneuses ! Pour ce qui est des couveuses, elles ne sont pas ouvertes à tous les projets malheureusement pour moi car mon projet d'ouverture d'un commerce n'est pas adapté. Bien dommage car ce concept est non négligeable lorsqu'on devient indépendant, on se sent protéger et surtout on a le temps de voir si notre projet nous convient et s'il répond à une réelle demande. Existe t-il un autre concept pour les futurs commerçants ?

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