Des bienfaits d’une GEPP efficiente comme dictame au sentiment d’insécurité des salariés en contexte d’incertitude

"Gérer l’incertitude peut se réduire pour un dirigeant à naviguer entre deux bornes mortifères : l’hubris née de l’illusion de tout maîtriser, et la soumission à la chance. Une troisième voie, salutaire, consiste à s’en remettre à l’humain, qui, compte tenu de ses capacités d’adaptation, est la clé de l’efficacité face à l’incertitude. Or, les salariés vivent souvent l’imprévisibilité naturelle de l’entreprise comme une source d’insécurité quant à leur destinée professionnelle, les conduisant parfois à la tétanie professionnelle, au désengagement voire à l’expression de syndromes psychosociaux, au détriment de leur productivité. Plutôt que de protéger et soustraire les salariés à ce danger, il s’agit de mieux les armer pour saisir les opportunités et progresser dans leurs parcours professionnels, comment renverser les énergies délétères de passivité et d’insécurité face à l’incertitude, en des énergies positives, créatrices, portées par des choix de vie (professionnelle) volontaires, et mis en perspective avec des opportunités créées ou offertes par l’entreprise. Des solutions existent pour concilier efficacité du personnel et contexte d’incertitude. L’une d’entre elles se définit selon la règle des 3 T : Trust & Transparency, in Turnmoil (que j’aime à traduire en 3 C : « Confiance, Clarté, dans l’œil du Cyclone). Le maître-mot en est la confiance, le levier décisif pour un engagement du corps social dans l’organisation et vers le succès du projet d’entreprise. En tant que professionnel et consultant RH, je peux témoigner d’un facteur-clé faisant résonner positivement cet apophtegme : la Gestion de l’Emploi et des Parcours Professionnels (GEPP). L’entreprise qui aspire à disposer de salariés acteurs de leur développement professionnel, agiles, et résilients sur le marché – interne et externe – du travail en contexte d’incertitude, doit organiser cette dynamique de confiance via des processus réfléchis en matière de GEPP. Elle explicitera sa vision d’entreprise, énoncera les perspectives d’évolution des métiers (par des cartes de métiers actuels et futurs lisibles et communiquées). Elle sensibilisera au fait que le futur de l’entreprise, n’est certes pas complètement prévisible mais que chacun peut mieux affronter l’inconnu grâce au développement de ses ressources d’adaptation permanente : l’agilité. Elle s’attellera à la formalisation des compétences à acquérir, entretenir, développer (par des référentiels de compétences rédigés sur la bonne focale, c’est-à-dire transversales, transférables, éclairant des passerelles, des ponts entre les métiers). Elle favorisera l’émergence d’opportunités d’évolutions professionnelles en son sein, selon le credo assumé de la priorité donnée à l’interne. Elle s’engagera sur le développement des dispositifs RH efficients tels que les parcours d’apprenance, les trajectoires accompagnées. Elle suscitera le développement de la confiance en soi (en ses ressources personnelles), seul dictame efficace à l’angoisse face à l’inconnu (par l’optimisation de processus de feed-back, et d’analyse réflexive, tels que les entretiens annuels d’appréciation et professionnels, les bilans de compétences). Elle investira sur la montée en compétences RH des managers de proximité – maillon essentiel dans le management face à l’incertitude – en développant valorisant chez eux les postures de courage, honnêteté, authenticité, transparence et confiance réciproque (car la confiance est fille de la réciprocité, et les marques d’engagement, d’implication et de soin pour l’autre partie en sont les conditions sine qua non), favorisant ainsi l’autonomisation professionnelle des collaborateurs. La GEPP, plutôt que d’inciter les salariés à s’arc bouter sur des postures défensives, inopérantes en contexte d’incertitude, concourra à leur faire y percevoir des sources d’opportunités nouvelles, des promesses d’horizons potentiels, à leur faire gagner en assertivité et, par-là même, en agilité, sources de confiance en soi et dans l’entreprise."